Biogéographie
Depuis que la vie est apparue sur la Terre. il y a 3,5 ou 4 milliards d’années, la distribution des continents et des océans ne cesse d’évoluer, en raison d’un phénomène appelé «tectonique des plaques» : la croûte terrestre est constituée de plaques qui se forment le long des dorsales océaniques, puis s’enfoncent et disparaissent dans les fossés océaniques. Les continents, composés d’une croûte moins dense que celle du fond des océans, dérivent à la surface du globe. La juxtaposition ou l’éloignement des masses continentales influencent la géographie et le climat, et contribuent ainsi aux modifications de la faune.
Les barrières naturelles
La surrection des chaînes de montagnes, conséquence des mouvements tectoniques, et l’envahissement des régions tempérées de l’hémisphère nord par les glaces au cours du dernier million d’années, puis leur retrait, ont modifié le climat et le niveau des océans et morcelé des territoires qui, ultérieurement, ont pu se trouver à nouveau réunis. Certaines espèces animales ont alors disparu, tandis que d’autres se répandaient, profitant des ponts continentaux découverts par l’abaissement du niveau des mers : l’un de ces ponts, situé à l’emplacement du détroit de Béring, a permis aux ancêtres des chevaux de passer d’Amérique du Nord en Eurasie il y a 1,5 million d’années, et aux tapirs de s’installer dans tout l’hémisphère nord, ce qui explique leur répartition actuelle.
Des populations appartenant à la même espèce se sont parfois trouvées isolées suffisamment longtemps pour que se produisent des variations qui les empêchent de se croiser de nouveau : ainsi des formes nouvelles sont-elles apparues.
Les régions biogéographiques
Les animaux qui peuplent aujourd’hui la Terre ont survécu à ces immenses changements en s’adaptant à leur nouvel environnement ou à la superficie des régions qu’ils pouvaient occuper. Les barrières géographiques et climatiques sont en grande partie responsables de la distribution actuelle de ces groupes. Ceux qui ont évolué après la formation des barrières ont une répartition plus limitée, à l’exception des oiseaux et des animaux marins, qui se déplacent plus librement que les animaux terrestres.
La répartition des espèces animales permet de diviser la Terre en provinces biogéographiques, chacune caractérisée par une faune spécifique : ainsi, les xénarthres, les caviomorphes et les singes endémiques, en Amérique du Sud, ou bien les marsupiaux d’Australie. Au contact de ces régions peut se former une zone de transition où plusieurs faunes se mélangent : dans les îles de la Sonde, de part et d’autre de la ligne de Wallace, on rencontre des primates et des viverridés de la province orientale, mais également des marsupiaux venus d’Australie. Les grandes îles constituent des sous-provinces qui renferment des -vertébrés terrestres que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde : les lémuriens de Madagascar en sont un exemple.