Bivalves
Les bivalves, couramment appelés pélécypodes (du grec pelekus : hache, et po- dos : pied), ou lamellibranches («branchies en forme de lamelles»), ont pour caractéristique commune d’avoir – au moins chez les juvéniles – une coquille faite de deux valves.
En réalité, leur pied est de forme très variée et les branchies de nombreux groupes sont tout à fait différentes des branchies lamellaires.
Des animaux sans tête
Les bivalves, dont on estime qu’il existe 12 000 à 15 000 espèces vivantes, sont généralement symétriques; toutefois, chez plusieurs groupes comme les huîtres ou les coquilles Saint-Jacques, une valve est plus développée que l’autre. Les valves, sécrétées par le manteau qui enveloppe les organes, les branchies et le pied, sont mobilisées par deux muscles adducteurs. On pourrait comparer les bivalves à un livre : les deux valves représentent la couverture, le manteau les pages de garde, les branchies et le pied les pages intérieures. Leur caractère le plus frappant est l’absence de tête définie et celle, par conséquent, de radula, de mâchoires ou de tentacules : leurs modes de vie et d’alimentation ont permis aux bivalves de renoncer à ces organes et de réduire la tête à la seule bouche. Le ligament et la charnière correspondent au côté dorsal, et les valves s’ouvrent du côté ventral.
La plupart des bivalves sont des filtreurs s’alimentant de micro-organismes – de phytoplancton surtout – ou de détritus qu’ils aspirent à la surface de leur support. Tous les produits en suspension sont ingérés par un siphon inhalant – souvent formé par le manteau – avec l’eau de respiration. Avant d’être ingérée, la nourriture est triée par les branchies et transportée vers la bouche, où elle est triée une deuxième fois par les palpes qui prolongent les lèvres des deux côtés de la bouche. Les septibranches (superfamilles des poromyioïdes, verticordioïdes et cuspidarioïdes) font toutefois exception, puisqu’ils sont capables de manger des petits crustacés (copépodes) entiers.
Des colonisateurs spécialisés
Les bivalves ont colonisé toutes sortes de substrats. La plupart habitent des fonds meubles ; les fouisseurs profonds du sédiment ont une coquille souvent très aplatie et lisse, et celle des lamellibranches qui sont partiellement enfoncés ou simplement posés est souvent bombée et ornementée. Les habitants des fonds durs (huîtres, spondyles, chamidés) s’attachent au substrat en cimentant une valve directement sur sa surface ou en se fixant à l’aide du byssus, une agglomération de filaments organiques de grande résistance sécrétés par une glande du pied (moules, pectinidés, pintadines). La surface de leur coquille est souvent irrégulière, et parfois ornée de lames ou d’épines. Les bivalves perforants pénètrent dans du bois, de la pierre (calcaire, grès, corail) ou de l’argile. Ils perforent leurs trous mécaniquement, à l’aide de leur coquille (pholades, tarets), ou avec de l’acide (lithophages). Les coquilles de quelques groupes de bivalves ont des formes très bizarres : elles peuvent ressembler à un marteau (genre Maliens), à une pomme de douche ou d’arrosoir (genre Brechites), à un couteau, un sabre, une gaine ou une cosse (solénoïdes).