Carangues, rémoras, coryphênes
Les carangues, dont la majorité des espèces peuple les mers chaudes, sont de magnifiques poissons dépassant un mètre de long, au corps profilé remarquablement adapté à la vie pélagique : de longues nageoires pectorales en forme de faux, des nageoires dorsales et anale qui s’effacent dans un sillon, une caudale profondément fourchue à l’extrémité d’un fin pédoncule caréné facilitent une nage rapide. Autour de cette forme aux proportions parfaites, il existe de nombreuses variantes dans la famille des carangidés qui compte près de 150 espèces.
Les chinchards : à l’abri des méduses
Les chinchards, dont quatre espèces vivent sur nos côtes, et qui peuvent atteindre 60 centimètres, se reconnaissent au premier coup d’œil aux hautes écailles épineuses de leur ligne latérale. Pélagiques et migrateurs, ils se déplacent en bancs importants, de la surface jusqu’à 600 mètres, se nourrissant de sardines et d’anchois, de crustacés et de calmars. En été, ils se rapprochent des côtes et certains pénètrent dans les estuaires. Les jeunes ont l’habitude, pour fuir leurs prédateurs, de s’abriter sous des épaves ou sous l’ombrelle des méduses, n’hésitant pas à pénétrer dans leur cavité gastrique ou à se nourrir de leurs gonades.
Les rémoras sont sans conteste des cousins étranges, leur tête large et aplatie est pourvue d’un disque ovale portant des lames transversales qui résultent de la modification de la première dorsale épineuse en une ventouse très élaborée ; un bourrelet périphérique assure son étanchéité et les lamelles généralement bordées d’épines créent, en se relevant, la dépression nécessaire à l’adhérence. Bien que bons nageurs, les rémoras se fixent à un vertébré marin de grande taille (requin, raie, espadon, mérou, tortue, baleine, dauphin), soit sur la peau, soit à l’intérieur de la cavité pharyngienne, chaque espèce ayant ses hôtes préférés. La fixation est instantanée et solide au point qu’il est impossible à l’hôte de s’en défaire et plus facile d’arracher la ventouse tout entière que de faire lâcher prise au poisson. Le rémora ne demande qu’abri et transport à son hôte, complétant par la capture de proies en pleine eau son alimentation à base de parasites. Ce sont surtout des poissons tropicaux, mais cinq des huit espèces connues se rencontrent en Méditerranée ; la plus grande atteint 1 mètre.
Les coryphênes : la course contre les poissons-volants
Beaucoup plus rares mais non moins fascinants sont les coryphènes, poissons de haute mer, capables d’une nage rapide et soutenue (60 km/h) et de bonds de 6 mètres pour attraper en vol les poissons- volants. La dorsale très longue commence sur la tête dont le profil vertical se modifie tout au long de la croissance. Chez les mâles adultes, une crête osseuse frontale rappelle le melon des cétacés, d’où le nom de dauphins qu’on leur donne souvent. Vivant au large à la poursuite des bancs de poissons qui satisfont leur appétit vorace, les coryphênes s’approchent des côtes pendant la saison de reproduction. Les œufs et larves sont pélagiques, la croissance est exceptionnellement rapide ; une des deux espèces connues atteint 2 mètres et ne vivrait que deux ou trois ans.
Vidéo : Carangues, rémoras, coryphênes
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Carangues, rémoras, coryphênes