Chitons (polyplacophore)
Fréquents sur les rochers côtiers, les chitons, connus depuis le cambrien, comptent actuellement environ un millier d’espèces vivantes. Leur taille varie de quelques millimètres jusqu’aux 30 centimètres de long du Cryptochiton stelïeri des côtes du Pacifique Nord.
En vue dorsale, on ne distingue que les huit plaques (ou valves) de la coquille, entourées par le bord du manteau qui, parfois, recouvre entièrement les valves. La périphérie du manteau est bordée par une frange de spicules, quelquefois regroupés en touffes. La partie centrale de la face ventrale est constituée par la sole pédieuse, qui permet au chiton de ramper et de rester accroché à son rocher.
La sole pédieuse est séparée du bord du manteau par le sillon palléal, dans lequel se trouvent, à l’avant, la tête, dépourvue d’yeux et de tentacules, et, à l’arrière, l’anus. Les branchies, petites, en forme de plumes (cténidies) et en nombre variable suivant les espèces, sont insérées au fond du sillon palléal et réparties en une rangée de chaque côté. Les mouvements coordonnés des cils dont elles sont couvertes créent un courant d’eau d’avant en arrière et de l’extérieur vers l’intérieur de chaque rangée de branchies : l’eau circule entre les filaments des branchies, permettant à l’animal de respirer. Ce courant sert également à évacuer les produits génitaux et les produits de l’excrétion, relâchés dans la partie postérieure du sillon palléal par deux paires de pores symétriques.
Des râcleurs de rochers
Presque tous les chitons consomment des algues calcifiées formant des croûtes fixées sur les rochers ; ils les détectent ‘grâce à un organe spécial, situé dans la bouche, qu’ils dévaginent pour tâter le terrain sur lequel ils rampent. L’absorption d’une nourriture aussi coriace est rendue possible par une radula dont les dents, très minéralisées par du phosphate, au nombre de dix-sept par rangée, sont renforcées par une teneur élevée en fer : de fait, les chitons attaquent la roche en mangeant sa surface lorsqu’elle n’est pas trop dure, et l’on peut observer à la loupe les rayures laissées par leurs dents.
Des yeux dans le dos
La tête des chitons, cachée sous le bord du manteau et appliquée contre le rocher, est dépourvue d’yeux. Cela ne les empêche pas de percevoir la lumière grâce à des organes spéciaux, les esthètes, qui traversent les plaques dorsales; ils sont pourvus, chez certaines espèces, d’une lentille semblable à un cristallin et de cellules sensibles formant une rétine. Les espèces de la zone des marées, comme Lepidochitona cinereus, commun sur nos côtes, sont également sensibles à l’humidité et à la gravité : déplacé à marée basse, il recherche l’ombre et l’humidité en se laissant glisser vers le bas ; il évite ainsi la mort par dessiccation qui peut intervenir en une heure en plein soleil. A marée haute, au contraire, il se dirige vers le haut et vers la lumière, là où il a le plus de chances de trouver des algues.
Vidéo : Chitons (polyplacophore)
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Chitons (polyplacophore)