Goélands
Les goélands et les mouettes appartiennent à la famille des laridés. Parmi les 45 espèces dénombrées, 41 appartiennent au genre Larus. Ces oiseaux mesurent, de la pointe du bec au bout de la queue, de 25 centimètres (mouette pygmée) à 80 centimètres (goéland marin), et pèsent de 90 grammes à 2 kilos.
Le plumage est généralement blanc sur la face ventrale et gris sur le dos et la face supérieure des ailes, tandis que l’extrémité des rémiges primaires est souvent noire. Chez les adultes, le bec et les pattes sont roses, rouges ou jaunes, mais d’importantes variations existent selon l’espèce ou la saison.
Les laridés sont répandus sur toute la planète, la plupart des espèces se rencontrant aux latitudes moyennes ou élevées de l’hémisphère nord. Hormis la mouette tridactyle, franchement pélagique, ils préfèrent la proximité des côtes. Lorsqu’ils s’éloignent des rivages marins, c’est pour se diriger vers l’intérieur des terres plutôt que vers la haute mer. Ils s’installent alors le long des fleuves, des lacs ou des mers intérieures.
Des opportunistes au régime varié
Les laridés ne se sont pas spécialisés dans une activité particulière. Ils volent, nagent, marchent avec une égale aisance, et s’adaptent aux ressources alimentaires du milieu. Dans l’Arctique, par exemple, où les proies sont rares, les goélands bourgmestres et sénateurs s’accommodent des fèces des mammifères et des petites proies que laissent échapper les baleines lorsqu’elles se nourrissent. La mouette pygmée chasse au ras de l’eau des proies minuscules, insectes, vers, crustacés. Dans certaines régions pauvres en poissons, le goéland brun, naguère piscivore, consomme aujourd’hui des lombrics.
Le goéland marin est un redoutable prédateur pour les autres espèces d’oiseaux marins : il dévore les œufs, les jeunes et parfois même les adultes. Au cours d’interminables poursuites aériennes, les mouettes rieuses forcent les sternes, les pluviers dorés et les vanneaux huppés à régurgiter leurs proies. Au cours du XXe siècle, le goéland argenté a modifié son régime alimentaire, naguère constitué de crabes et de mollusques, pour tirer parti des déchets de la pêche et des ordures ménagères.
Une reproduction coloniale
Les laridés nichent en colonies, parfois très denses, qui peuvent réunir plusieurs dizaines de milliers de couples. Au sein de la colonie, les relations entre les individus sont réglées par un langage très élaboré, à
base de postures et d’émissions sonores. Chez les animaux très grégaires, comme la mouette tridactyle, l’environnement social créé par la présence de congénères est indispensable au bon déroulement de la reproduction.
Chez toutes les espèces, la ponte compte deux ou, plus souvent, trois œufs. Seul le goéland à queue fourchue nichant aux Galápagos ne pond qu’un œuf. Les deux sexes participent à l’incubation, qui dure environ quatre semaines. Plusieurs espèces portent à l’extrémité de la mandibule inférieure une tache colorée, le plus souvent rouge, que le jeune frappe avec son bec pour obtenir de la nourriture de ses parents. Les petits quittent le nid à l’âge de trois à huit semaines selon les espèces. Ils ont alors un plumage marron, très différent de celui des parents, qui s’éclaircira progressivement jusqu’à l’âge adulte : deux ans pour les mouettes rieuses et pygmées, quatre ou cinq ans pour les grands goélands. La faible fécondité et la maturité tardive des laridés sont compensées par la grande longévité des adultes.