La sénescence et la longévité : Les âges de la vie
Le cycle de vie est schématiquement divisé en trois périodes de durée presque équivalente. Le premier âge : enfance et adolescence… est consacré à la formation, à l’éducation, à l’instruction, à l’apprentissage. Le deuxième, âge adulte ou de la maturité, est pris par les occupations professionnelles et la production. Le troisième âge est celui au cours duquel, retiré de la vie professionnelle, on est supposé être improductif. L’avantage est qu’on a alors le libre choix de son activité et qu’on peut se consacrer à ses préférences. On peut aussi assumer des charges en fonction de sa compétence.
La retraite n’est pas la catastrophe que beaucoup redoute ; elle ne doit pas être l’inactivité et le repos absolu, sinon il risque de devenir éternel. L’abaissement de l’âge de la retraite à 55-60 ans est une stupidité biologique et sociale : c’est un gâchis qui va à l’encontre de la valeur, de la créativité, du dynamisme, des qualités pédagogiques souvent améliorées par l’expérience. Avec l’augmentation de la longévité, les retraités ont 20- 30 ans devant eux, c’est-à-dire un quart, voire un tiers de leur vie à vivre. Ils ne peuvent pas consacrer leur temps aux seuls loisirs, mot qui signifie la non activité, la non responsabilité, l’exclusion.
La démographie sociale est en mutation par rapport à ce qu’elle était au siècle dernier par l’automatisation de beaucoup de métiers, par la baisse de la natalité (1,7 enfant par femme), par le premier âge de l’apprentissage de plus en plus prolongé, par le vieillissement de la population, la longévité accrue, l’inflation des retraités ; les plus de 60 ans représentent 20 % de la population, leur consommation médicale constitue une charge sociale. L’apport financier vient de ceux qui sont en état d’activité. Le nombre des inactifs augmente par rapport aux actifs. Il serait logique, mais très difficile de faire accepter, que l’âge de la retraite soit retardé au moins dans certaines professions. La législation, qui l’a avancé, a été formuléepar des hommes politiques qui se font élire et persistent dans leurs fonctions et leurs responsabilités sans aucune limite d’âge.
Il est justifié de distinguer un troisième âge au cours duquel l’Homme âgé en parfaite forme physique et psychique n’admet pas la retraite totale et reste socialement productif ; et un quatrième âge, lorsque les incapacités psychiques, sensorielles, visuelles, auditives, perceptives et motrices (équilibre, marche) croissent avec leurs conséquences familiales, sociales et économiques. En plaisantant, on peut distinguer trois phases : Dans la première, seul l’intéressé ressent des difficultés pour voir, pour entendre, pour conduire la nuit son auto, pour marcher vite et longtemps… Dans la deuxième, c’est aussi son entourage qui remarque qu’il fait répéter, qu’il hausse la télévision, qu’il évite de conduire la nuit, qu’il pense à ménager ses forces, qu’il peine pour de longues marches. Dans une dernière phase, seul l’entourage constate les incapacités physiques et les déficiences psychiques ; au contraire, il ne s’en soucie pas ; il n’en a plus conscience…