La tuberculose et les autres infections respiratoires
La tuberculose
La tuberculose, maladie bactérienne épidémique qui atteint principalement le poumon, a été limitée dans son expansion grâce à l’efficacité des traitements antibiotiques, mais elle est aujourd’hui en pleine expansion, du fait de l’augmentation de la pauvreté et des dégâts environnementaux qui l’accompagnent dans les pays du tiers- monde (promiscuité, manque d’infrastructure d’assainissement). De plus, la tuberculose doit une bonne partie de sa recrudescence à l’épidémie du sida, qui, en détruisant le système immunitaire de l’organisme, favorise la prolifération de la tuberculose et de bien d’autres maladies bactériennes et virales.
L’histoire de cette maladie est inséparable de la celle de la révolution industrielle du XIXe siècle. C’est en effet dans les grandes villes du monde entier, que la tuberculose a commencé à se propager à une vitesse foudroyante, favorisée par les conditions de vie, la méconnaissance totale de sa diffusion et l’absence de traitement efficace. Très tôt cependant, on opposera à la tuberculose un traitement en quelque sorte écologique, privilégiant l’air pur et une alimentation abondante, puisqu’avant même l’ère des antibiotiques et de la vaccination, le seul traitement était le séjour en sanatorium.
Comprendre la maladie
La tuberculose est une maladie infectieuse liée à la pénétration dans le corps du microbe de la tuberculose, ou bacille de Koch, du nom de Robert Koch, qui l’a découvert en 1882. La contamination se fait de deux façons :
- La contamination humaine : elle est responsable de la plupart des infections tuberculeuses. L’atteinte se fait principalement par voie aérienne : les gouttelettes de salive, contenant le bacille de Koch, sont projetées lors de la toux ou de la parole (les postillons). Cette contamination peut être familiale, professionnelle ou accidentelle.
- La contamination animale : essentiellement bovine, elle se produit par ingestion de lait infecté. Elle est devenue rare depuis le contrôle sanitaire strict du bétail, et la diffusion des procédés de stérilisation du lait.
La pénétration du bacille dans l’organisme provoque une lésion locale, au niveau du poumon, et une réaction allergique par modification de l’état immunitaire. La lésion infectieuse, lors du contact entre l’organisme et le bacille, est d’abord une lésion inflammatoire, congestive et œdémateuse. Puis elle évolue vers la caséification, c’est-à-dire une nécrose massive et homogène, ressemblant à du pus. En cas de guérison, cette lésion se résorbe, s’enkyste, ou se sclérose avec ou sans calcifications. Au contraire, si la maladie s’étend, les lésions se disséminent dans le corps, où de nombreux organes peuvent être atteints, comme les os (ostéomyélite) ou le rein (tuberculose rénale).
La modification de l’état immunitaire se fait en deux étapes. Le premier contact de l’organisme avec le bacille se traduit par l’apparition d’une allergie tuberculinique, environ six semaines après le contact. Lors d’un deuxième contact, on observe un état de sensibilisation qui est un rappel du premier contact. Le corps se souvient qu’il a déjà été en contact avec le bacille de la tuberculose. Cette réaction de base est le principe qui est à l’origine de la cutiréaction ou de l’intradermoréaction.
La vaccination
Le contrôle de la tuberculose passe essentiellement par le respect de la vaccination obligatoire, le BCG, qui doit être pratiqué chez tous les enfants avant l’âge de six ans. On dépose une goutte de vaccin sur la peau de l’enfant puis on effectue, à travers la goutte, une incision superficielle. Quelque temps plus tard, on vérifie la « prise » du vaccin à l’aide d’un timbre de « cuti-réaction ». Un sujet correctement vacciné présente en effet une allergie à la tuberculine. Cette réaction n’est pas toujours positive et, traditionnellement on faisait une nouvelle vaccination par précaution. Depuis 2004, cette revaccination n’est pas obligatoire, y compris chez les professionnels exposés à la tuberculose. De même, les tests tuberculiniques de routine chez les enfants sont supprimés. Le drame actuel de la tuberculose, dans plusieurs pays du tiers-monde, réside moins dans la difficulté du diagnostic et du traitement, que, tout simplement, dans l’absence totale d’accès aux soins.
Les infections nosocomiales
À moins grande échelle, mais d’une façon tout aussi préoccupante dans les grandes villes, nous avons affaire à de nouvelles épidémies, dues à la propagation de germes infectieux dans des locaux confinés. Il s’agit notamment des infections nosocomiales, c’est-à-dire des infections contractées en milieu hospitalier. Celles-ci concernent environ 7 % des patients hospitalisés, en particulier les patients fragiles (personnes âgées, patients des services chirurgicaux et de médecine intensive), et sont à l’origine essentiellement d’infections urinaires, respiratoires, et locales (dans le cas de la chirurgie orthopédique par exemple). Les infections nosocomiales font l’objet d’un plan de lutte à l’échelle nationale pour tenter d’enrayer leur progression et leur gravité. Les germes responsables des infections nosocomiales sont souvent les plus résistants aux antibiotiques.
La légionellose
Enfin citons les maladies pulmonaires qui ont été découvertes en milieu urbain, comme la légionellose, pneumonie bactérienne qui doit son nom à sa découverte lors de la survenue mystérieuse de cas de pneumonie dans un hôtel de Philadelphie où étaient réunis des légionnaires en 1976. En France, il existe environ un millier de cas de légionellose par an.
Les bactéries à l’origine de cette maladie, les Legionella sont des germes naturellement présents dans l’eau douce et qui se développent particulièrement lorsque la température se situe entre 25 et 42 ”C. On peut les trouver dans tous les milieux aquatiques naturels ou artificiels, notamment dans les installations mal entretenues : installations sanitaires (douches, robinets…), climatisation et dispositifs de refroidissement (tours aéroréfrigérantes, circuits de refroidissement industriel), bassins et fontaines, réseaux d’eau minérale naturelle et équipements médicaux producteurs d’aérosols.
Il existe une forme bénigne, appelée fièvre de Pontiac, analogue à un syndrome grippal, guérissant sans traitement en 2 à 5 jours. Le diagnostic de la légionellose est rarement porté dans ces cas qui passent généralement inaperçus. La forme grave, appelée la maladie du légionnaire, survient le plus souvent chez des personnes fragilisées (sujets âgés, immunodéprimés), et se traduit par une infection pulmonaire qui peut être sévère, entraînant le décès dans un peu plus de 15 % des cas. Le traitement fait appel à des antibiotiques.
La prévention de la légionellose nécessite un entretien permanent des installations et des circuits hydrauliques dans les collectivités telles que les bureaux, les installations sportives, les jacuzzis, les hôpitaux, les établissements thermaux, etc.
La bronchiolite
mi-chemin entre le rhume et l’asthme véritable, les nourrissons souffrent aujourd’hui de plus en plus d’une maladie pulmonaire en pleine expansion, que l’on appelle la bronchiolite. Cette maladie touche en France 460 000 nourrissons chaque année, soit un tiers de la population des enfants entre un mois et 2 ans. Comme pour l’asthme – qui débute cependant plus tard dans la vie – des facteurs environnementaux sont à l’origine de cette maladie épidémique très contagieuse, favorisée par la promiscuité, les crèches, et le tabagisme passif.
La bronchiolite est une maladie pulmonaire qui atteint surtout les petites bronches (les bronchioles), mais on englobe plus largement sous ce terme toutes les maladies pulmonaires obstructives dues à un virus principal, appelé le virus respiratoire syncitial humain (même si d’autres virus peuvent être en cause). Cette maladie survient principalement en hiver, uniquement chez les nourrissons, avec un taux d’augmentation que l’on estime à 9 % par an.
Cette maladie virale se transmet par la toux, les éternuements, les i nains ou le matériel souillé : on sait que ce virus survit 30 minutes sur 1rs mains, et jusqu’à 7 heures sur le linge et les objets. Il affecte il ‘abord le nez et la gorge (rhinopharyngite) puis atteint le système pulmonaire tout entier. La maladie dure une semaine, mais la récupération est lente et peut être ralentie par d’autres infections.
la bronchiolite est impressionnante car le nourrisson est épuisé, encombré, respire difficilement, avec une respiration sifflante qui fait penser à une crise d’asthme, cette « détresse » respiratoire perturbant l’alimentation. Dans l’immense majorité des cas, tout rentre dans l’ordre en une semaine environ. Les complications infectieuses sont possibles (infection bactérienne, otite, etc.), mais rares. Les rechutes sont fréquentes l’année suivante, et, au bout de trois crises de bronchiolite on évoque la possibilité d’un asthme du nourrisson, qui peut persister parfois chez le grand enfant.
En raison de sa contagiosité, la prévention de cette maladie du nourrisson n’est pas facile, mais quelques règles de bon sens doivent être respectées. Par exemple, l’hygiène des crèches et des petites collectivités (garde d’enfants) doit être scrupuleusement maintenue, de façon quotidienne, avec lavages fréquents des mains du personnel. Les mêmes règles doivent s’appliquer à la maison, avec nettoyage quotidien des biberons, sucettes, etc., sans oublier l’aération de l’appartement et la lutte contre le tabagisme. Enfin, n’oublions pas que les salles d’attente des hôpitaux, des cabinets médicaux, du fait de la concentration d’enfants malades, est un lieu privilégié de contamination. Une étude récente, faite en Grande-Bretagne, a montré que l’un des objets possible de propagation des maladies à l’intérieur de l’hôpital (maladies nosocomiales) serait la cravate du médecin… Si votre enfant n’a pas de bronchiolite lorsque vous l’emmenez à l’hôpital, il risque de revenir avec !
La bronchiolite soulève les mêmes questions complexes que l’asthme, ces deux maladies en pleine expansion, semblent liées au mode de vie urbain.
Vidéo: La tuberculose et les autres infections respiratoires
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