Lamas
Les premiers camélidés, apparus il y a 40 à 45 millions d’années en Amérique du Nord, se sont dispersés, puis ont disparu de leur habitat primitif. Ceux qui ont traversé le détroit de Béring, vers l’Asie, ont donné naissance au chameau et au dromadaire; ceux qui sont partis vers le sud, au lama et aux autres espèces sud-américaines.
Les camélidés diffèrent des autres ongulés: ils prennent appui sur toute la dernière phalange, possèdent des callosités osseuses à la poitrine et aux articulations des pattes ; leurs sabots sont petits et ressemblent à des ongles. Leur lèvre supérieure est fendue : ils n’ont pas de mufle comme les ruminants vrais; ils possèdent des incisives supérieures et des canines. Enfin ils marchent l’amble. Les camélidés sud-américains sont, de plus, adaptés aux terrains accidentés : la sole de leurs pattes, revêtue d’un épais coussinet élastique, est étroite et très mobile, ce qui facilite la progression sur les sentiers de montagne et dans les éboulis rocheux.
Guanaco, lama et alpaga
Le guanaco est un camélidé sauvage dont la domestication est à l’origine du lama et de l’alpaga. La vigogne, autre espèce sauvage, est classée dans un genre différent. Le lama (Lama glama) constitue la plus grande espèce, il fréquente les Andes, du Pérou au Chili et au nord de l’Argentine, de 2 300 à 4 000 mètres d’altitude. La hauteur au garrot atteint 1,30 m, le poids 150 kilos. L’alpaga (L.pacos), plus petit et plus léger (1 m au garrot, 65 kilos), est élevé au Pérou et en Bolivie pour sa fourrure laineuse, qui est tondue régulièrement.
Le guanaco (L. guanicoe), de taille comparable à celle du lama, mais plus léger (120 kilos au maximum), vit à l’état sauvage dans les prairies, les savanes et les forêts, en dessous de 4 000 mètres d’altitude, du Pérou à la Patagonie. Contrairement à la vigogne, il boit peu et supporte les fortes chaleurs comme le froid. Il vit en petits groupes guidés par un mâle, broutant l’herbe et les feuillages.
La vigogne
La vigogne ( Vicugna vicugna, 1 m au garrot, poids inférieur à 50 kilos) est plus petite et plus gracieuse que les représentants du genre Lama : sa tête est plus courte, ses oreilles plus longues. C’est un herbivore alpin de la puna (prairie sèche), plus montagnard que le guanaco : elle vit dans les Andes, de 3 700 à 4 800 mètres. Les Indiens utilisent les vigognes sauvages : ils les rabattent dans un enclos, les tondent et les relâchent ensuite.
Des mâles querelleurs et cracheurs
Les camélidés sud-américains se reproduisent pour la première fois à l’âge de deux ans. Le rut se situe au début de l’automne. Les mâles sont alors particulièrement querelleurs et crachent le contenu de leur panse à la face des intrus, parfois aussi à la face de l’élue… L’accouplement a lieu en position couchée, comme chez les chameaux, pendant dix à vingt minutes, parfois plus. L’ovulation est provoquée par le coït. La gestation dure environ onze mois; la femelle donne naissance, debout, à un seul petit qu’elle allaite pendant quatre mois. Elle ne lèche jamais le nouveau-né et ne mange pas le placenta. Le nourrisson suit sa mère quinze à trente minutes après sa venue au monde. La femelle est de nouveau en chaleur vingt-quatre heures après la mise bas.