L'eau va-t-elle mettre le feu à la planète ?
Abondante pour les uns, indisponible pour les autres, l’eau perturbe aujourd’hui l’organisation de la société humaine et devient pomme de discorde. L’ONU recense actuellement trois cents zones de conflits potentiels et 1 800 litiges ont été enregistrés de par le monde. En Afrique, ainsi qu’au Proche et au Moyen- Orient, la situation tend à devenir critique.
Pour irriguer le Sud-Est anatolien, la Turquie multiplie la construction de barrages sur le Tigre et l’Euphrate. Au détriment de la Syrie et de l’Irak, que ces ponctions placent en situation de dépendance et de stress hydrique. Un autre pays « château d’eau », la Guinée, ponctionne l’eau destinée au Mali et au Niger, situés en aval.
Entre l’Égypte et le Soudan aussi, les tensions sont vives. L’Égypte a construit le barrage pharaonique d’Assouan, qui protège les terres fertiles des crues annuelles du Nil et fournit l’eau et l’électricité à ses habitants, mais la quasi- totalité des eaux du Nil proviennent des pays en amont, dont le Soudan, qui en a besoin pour l’irrigation.
Dans l’ancienne Palestine, la lutte pour l’eau est devenue dramatique. Israël prélève l’eau du lac de Tibériade et celle du Jourdain et exploite aussi deux grandes nappes phréatiques. La majeure partie des territoires sont sous contrôle israélien et plus de 250 villages arabes ne sont pas reliés à un système de distribution, d’où une résurgence des maladies hydriques. La Jordanie, à qui Israël a pris des territoires, souffre aussi de pénurie d’eau. Enfin, Israël a conservé le plateau du Golan, château d’eau situé entre le Liban, Israël et la Syrie. La situation est devenue catastrophique dans la bande de Gaza, dont la nappe phréatique se trouve salinisée.