Les inégalités économiques et énergétiques
Les inégalités énergétiques ont déjà été mentionnées. La consommation d’énergie par habitant est de 0,5 tonne d’équivalent pétrole (tep) en Afrique sud saharienne cl de H tep aux États-Unis. 1,6 milliard d’êtres humains n’ont pas accès aux formes modernes d’énergie (produit: pétroliers et électricité), ce qui signifie qu’ils n’ont pas accès au développement économique et passent beaucoup de temps à la collecte de sources d’énergie locales, avec tous les effets négatifs qui y mit associés . En outre, les pays importateurs d’énergie les plus pauvres sont directement touchés par les prix élevés du pétrole. La charge financière de la facture pétrolière est lourde, à tel point que, très souvent, des centrales électriques au fioul doivent être partiellement ou totalement arrêtées et certains programmes sociaux doivent être annulés ou retardés .
Les difficultés d’accès à l’énergie pour les plus pauvres (ou pauvreté énergétique) demeurent également un problème dans les pays développés. Au Royaume-Uni, par exemple, la notion de « ménages mer gétiquement pauvres » est précisément définie par l’administration britannique comme « ceux qui consacrent 10 % ou plus de leurs revenus au chauffage ». La pauvreté énergétique (fuel poverty) résulte d’une combinaison de différents facteurs : revenu relativement faible, prix élevés de l’énergie, mauvaise qualité des logements caractérisée par une isolation insuffisante et un système de chauffage inefficace.
Environ 2 millions de ménages sont confrontés à la pauvreté énergétique au Royaume-Uni ; son éradication est devenue un objectif national. En France, le « service public de l’électricité » et le « service public du gaz naturel » définissent précisément la manière dont les ménages défavorisés doivent être traités. Bien que, du point de vue institutionnel, la pauvreté concerne principalement le chauffage et l’électricité, il conviendrait de prendre en considération la question des déplacements. En effet, dans les pays développés, une fraction de la population à faible revenu, les « travailleurs pauvres » (les working poors aux Etats-Unis), a besoin d’une automobile pour aller travailler. Ce véhicule est souvent ancien, de performance énergétique médiocre. Toute augmentation du prix de l’essence a donc un impact significatif sur le pouvoir d’achat de nombreuses familles.
L’évolution des prix de l’énergie a des incidences sociales fortes. Plus généralement, la hausse des prix de l’énergie, associée à la dynamique du capitalisme mondial, tend à aggraver les inégalités économiques. Les objectifs du millénaire visant à éradiquer la pauvreté dans le monde sont ambitieux, et difficiles à atteindre . Les principaux messages du Rapport Mondial de Suivi 2008 sur les Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) sont clairs : « Selon les tendances actuelles, les ODM ne seront probablement pas atteints. . Les progrès vers les ODM sont les plus lents dans les Etats fragiles, voire négatifs pour certains objectifs. » La croissance des inégalités peut être une source supplémentaire de tensions et de revendications.