Les solutions énergétiques alternatives : Le nucléaire
Le nucléaire
Il existe actuellement quelque 450 centrales nucléaires dans le monde, produisant 20 de l’énergie de la planète. Les pays ne dépendent pas tous du nucléaire, loin de là, puisque seuls une trentaine de pays disposeraient de réacteurs nucléaires.
Certains pays ont investi depuis longtemps dans cette source d’énergie comme la France, par exemple, dont 78 % de l’électricité provient de ses centrales nucléaires.
Le nucléaire présente en effet de nombreux avantages, dont une importante productior d’énergie, la non-dégradation du paysage et l’absence de pollution due aux dioxydes de carbone. Ainsi, si l’on compare le nucléaire au charbon, pour produire 1 GigaW d’électricité, une centrale nucléaire demande 25 kg d’uranium tandis qu’il faut brûler 2,7 millions de tonnes de charbon pour la même quantité d’énergie, ce qui provoque le rejet dans l’atmosphère de 8 millions de tonnes de CO2.10
Compte tenu des graves problèmes d’environnement que connaît la planète, le nucléaire pourrait alors s’imposer comme une solution pour contrer la pollution provoquée par les energies fossiles. Selon certaines estimations, il pourrait fournir jusqu’à 60 % de l’énergie primaire en Europe d’ici 2100, en produisant de l’électricité et de l’hydrogène.
De plus, le nucléaire est une énergie qui ne connaît pas les importantes fluctuations du baril de pétrole. Pour |ean-Marie Chevalier, professeur à l’université de Paris-Dauphine, Il y a une inflation globale des prix de l’énergie, et le nucléaire n’échappe pas à la règle, lais il peut nous permettre d’amortir un peu les soubresauts économiques déclenchés «r la volatilité du prix des hydrocarbures. »
Mais le nucléaire est aussi l’objet de graves inconvénients : il demande des installations, in entretien et une surveillance irréprochables, compte tenu de l’importance des mesures de sécurité qu’il nécessite. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl, survenue en Ukraine en avril 1986, est restée présente dans tous les esprits. De plus, il repose sur l’utilisation de minerais d’uranium dont les réserves sont limitées à environ une cinquantaine d’années et présente aussi le problème du stockage de ses déchets radioactifs.
tour ces raisons, des pays, tels que l’Espagne, choisissent actuellement de ne pas contiuer à développer leurs installations, et d’autres ferment leurs centrales, comme la kiède.
Pourtant, le nucléaire connaît globalement aujourd’hui un regain d’intérêt, compte tenu des risques de pénurie de pétrole et de gaz. Ainsi, si le nucléaire ne peut actuellement remplacer le pétrole pour les énormes besoins des transports, il est toutefois capable de remplacer le quart des centrales électriques qui fonctionnent dans le monde avec des hydrocarbures.
Un événement récent survenu en Europe tend ainsi à prouver l’intérêt du nucléaire dans les prochaines années : le 4 novembre 2006, une panne d’électricité de grande ampleur survenue en Europe occidentale a plongé dans le noir 10 millions de personnes. Pour le président d’EDF, Pierre Gadoneix, cette panne a démontré la nécessité de réaliser rapi¬dement des investissements dans les réseaux et la production. A cette fin, dit-il, « nous défendons résolument le nucléaire. C’est la seule solution, avec le charbon. Les écono¬mies d’énergie et les énergies renouvelables ou alternatives sont essentielles mais ne suffiront pas. »12 Ceci prend en compte une hausse des besoins énergétique de 50 % d’ici à 2030.
Vingt centrales (dont 2 en Europe, 4 en Chine, 6 au japon et 8 en Inde) seraient actuellement en construction dans le monde, et 48 encore à l’état de projet, ce qui prouve le retour de l’option nucléaire dans la réflexion en matière d’énergie.
La Chine construit actuellement un à deux réacteurs chaque année ; le japon, très dépendant au niveau énergétique alors qu’il ne détient ni gaz, ni pétrole, ni charbon, développe lui aussi de plus en plus son programme nucléaire civil, et ce malgré un grave accident survenu en 1999 à la centrale de Tokaimura, qui avait suscité les foudres des écologistes, opposés au développement du nucléaire. Le japon a alors choisi de faire de la sécurité nucléaire une priorité, tout en poursuivant ses ambitions dans ce secteur. Ainsi, en octo¬bre 2006, le groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a conclu avec le groupe nucléaire français Areva un accord visant à installer un réacteur nucléaire de 3e génération de 1 000 MW, dont la production d’électricité viserait le marché nord-américain.
Aux Etats-Unis, le président Bush junior a évoqué son souhait de voir se construire de nouvelles centrales nucléaires, qui pourraient à l’avenir contribuer à satisfaire les énormes besoins énergétiques de son pays. Le nucléaire représente actuellement environ 20 % des sources d’énergie du pays.
Pourtant, malgré cette hausse de la production nucléaire en Asie dans les prochaines années, lAgence internationale de l’énergie estime que le recours à l’énergie nucléaire devrait globalement décroître et passer de 7 % de l’énergie mondiale consommée à 5 % d’ici à 2030.
Outre les problèmes de la sécurité des réacteurs et de la diminution des gisements d’uranium, c’est aussi la prolifération du nucléaire détourné de ses objectifs civils qui inquiète la communauté internationale. Le cas de l’Iran, qui sous couvert de besoins énergétiques civils développe un programme à vocation militaire, pose la question de l’aide fournie aux pays qui souhaitent se doter d’énergie nucléaire, même s’il s’agit de programmes strictement pacifiques. Certes, en 2005, les Etats-Unis ont consenti à soutenir New Delhi pour mener un tel programme mais l’Inde dispose déjà de l’arme nucléaire…
Il est donc nécessaire, au cours des prochaines années, de trouver une solution pour permettre à davantage de pays d’accéder au nucléaire civil tout en limitant le recours possible à son usage militaire et aux trafics terroristes.
Vidéo : Les solutions énergétiques alternatives : Le nucléaire
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