L'histoire d'une feuille de papier : Le bois, origine végétale du papier
Le bois, origine végétale du papier
Le bois est, dans un arbre ou une plante ligneuse, le xylème secondaire, termes dont il est utile de donner une définition botanique précise.
Une définition botanique. Le xylème (du grec xulon, «bois») est l’un des tissus conducteurs d’un végétal. Il assure le transport de la sève brute, c’est-à-dire une solution très diluée d’eau et de sels minéraux. Avec le phloème, qui transporte la sève élaborée enrichie en éléments organiques, ce sont deux tissus conducteurs constituant un système très développé, qui assure la conduction des nutriments dans les différentes parties de la plante, même à grande distance. Le xylème est appelé « xylème primaire » lorsqu’il est mis en place dans un organe en croissance.
Le xylème secondaire, ou bois, est mis en place dans les régions du végétal où la croissance en longueur est terminée. Il résulte du fonctionnement d’un tissu générateur de type méristème, appelé « zone génératrice libéro- ligneuse » ou plus simplement cambium, dont les divisions mitotiques tangentielles engendrent des assises concentriques de cellules, futurs éléments des tissus conducteurs. Le cambium assure ainsi la croissance en épaisseur de l’arbre. Seuls les gymnospermes et les angiospermes dicotylédones possèdent un xylème secondaire. Il n’y a pas de bois proprement dit chez les angiospermes monocotylédones, même chez les bambous et les palmiers.
Pour les papetiers, le terme « bois », utilisé fréquemment pour désigner la matière première des pâtes à papier, correspond en fait au xylème secondaire des botanistes, le plus abondant dans le végétal, mais aussi aux restes souvent très écrasés du xylème primaire et de la moel
Le bois dans l’arbre .Le bois est le constituant principal du tronc et des branches. L’arbre est une construction complexe qui comprend trois parties principales: la partie souterraine est un réseau racinaire très développé qui assure l’ancrage dans le sol ; le tronc vertical, ou fût, est un axe plus ou moins élevé, généralement dépourvu de branches, véritable armature de l’arbre qui assure sa force et sa rigidité ; la cime chlorophyllienne, ou houppier, est la partie branchue et feuillue de l’arbre, siège de la photosynthèse. Dans cette région, les branches s’étalent au maximum, ce qui permet aux feuilles de capter la lumière de façon très efficace. fi l’on pratique une coupe transversale dans un tronc d’arbre, on reconnaît successivement, de l’extérieur vers l’intérieur: un périderme, souvent appelé « écorce », peu épais et assez facilement détachable, et qui correspond aux tissus périphériques et aux phloèmes primaire et secondaire qui sont souvent très écrasés ; une zone cambiale, zone méristématique, génératrice des tissus secondaires, liber et bois ; le bois, partie la plus épaisse et la plus visible du tronc, caractérisé par la présence de cernes annuels avec, au centre, les restes du xylème primaire et de la moelle.
Le cambium et son fonctionnement. Par le jeu de divisions cellulaires très précises, le cambium produit des tissus conducteurs secondaires: le phloème secondaire, ou liber, vers l’extérieur, le xylème secondaire, ou bois, vers l’intérieur. Le cambium est souvent visible sur une coupe histologique sous la forme d’une zone faite de plusieurs épaisseurs de cellules. Elles correspondent aux cellules initiales et à leurs dérivées qui sont exactement superposées. En fait, le cambium contient deux sortes de cellules initiales: des cellules initiales fusiformes, longues et effilées aux deux extrémités, à l’origine de cellules allongées qui constitueront le système vertical du bois ; des cellules initiales radiales, courtes, à l’origine de cellules étirées dans le sens radial et qui donneront le système horizontal du bois (rayons).
L’anatomie d’une branche. L’évolution des différents tissus peut être suivie dans une branche jeune puis âgée. L’un des faits les plus marquants est le développement considérable du bois qui, dans les branches âgées, devient le tissu dominant. L’activité du cambium est rythmique, les cellules initiales cambiales entrant en dormance quand les conditions environnementales deviennent défavorables, par exemple en automne dans les pays tempérés. De ces arrêts et reprises d’activité résulte la présence de cercles concentriques, les cernes annuels, bien visibles sur des coupes transversales et des blocs diagrammes qui permettent de connaître avec précision l’âge de l’arbre; leur étude est la dendrochronologie. Dans la région périphérique de la branche, une autre zone génératrice, le phellogène, produit d’autres tissus secondaires: du suber ou liège vers l’extérieur, revêtement protecteur et imperméable ; du phelloderme vers l’intérieur, tissu parenchymateux peu abondant et souvent écrasé. Ces couches sont en général difficiles à distinguer dans l’écorce qui constitue une surface plus ou moins irrégulière et crevassée à cause de l’accroissement diamétral.
Le bois de cœur et l’aubier. Souvent, on peut distinguer sur une tranche de bois deux régions de couleurs différentes :
– au centre du tronc, la partie interne, qui ne contient que des cellules mortes est le bois de cœur ou duramen. Cette région est très enrichie en
polyphénols et en tanins, ce qui lui donne des propriétés d’imputrescibi- lité. Elle est très résistante aux attaques microbiennes ;
– plus en périphérie du tronc, la partie qui contient des cellules vivantes et qui emmagasine des réserves est l’aubier. Sur une coupe en forêt, l’installation de champignons dans cette partie du tronc permet de la reconnaître aisément.
La dureté, l’imputrescibilité et l’imperméabilité du duramen en font un matériau très recherché par les charpentiers. En revanche, les papetiers utilisent surtout les parties externes (dosses, délignures) correspondant environ à 14% de la coupe.
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