L'inégalité de la répartition des réserves dans le monde : Les réserves du continent africain
L’Afrique du Nord
L’Algérie, dont l’exploitation de pétrole et de gaz date des années 1950, détient 9,2 milliards de barils de réserves. Celles-ci sont réparties surtout dans le bassin de Berkine, où se trouve le gisement de Hassi Messaoud, le plus grand du continent africain. La production journalière du pays a atteint 1,2 million de barils et l’on estime que le pays serait encore capable de fournir entre 15 et 20 milliards de barils de pétrole brut. Les réserves de gaz naturel sont encore plus importantes.
A la frontière orientale de l’Algérie se trouve la Tunisie, qui ne dispose, elle, que de 300 millions de barils de pétrole en réserve. Ses gisements se trouvent au sud du pays et en off-shore dans le golfe de Gabès. Sa production journalière est en baisse depuis longtemps. Ces dernières années, elle est ainsi passée de 80 000 barils par jour en 2002 à 66 000 barils par jour en 2005. De plus, sa consommation augmente, ce qui a fait de la Tunisie un importateur net d’hydrocarbures (pétrole et gaz).
Plus à l’est, la Libye, plus riche encore que l’Algérie, recèle dans son sous-sol des réserves pétrolières estimées à environ 30 milliards de barils. Celles-ci pourraient augmenter dans les prochaines années car le sous-sol libyen n’est encore que partiellement exploré.
La majeure partie des gisements découverts, dont celui de Sarir, se trouve dans le bassin de Syrte et fournit un pétrole de grande qualité. Récemment, l’exploration de gisements off-shore, au large du bassin de Syrte, a fait l’objet de vive concurrence entre compagnies étrangères, attirées par ce pays longtemps pénalisé par des sanctions économiques et financières. Le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969 et prompt à soutenir le terrorisme international, s’était en effet attiré les foudres des pays occidentaux et surtout des Etats-Unis ; il avait été mis au ban de la communauté internationale soumis à un embargo des Nations unies (de 1990 à 1999), mais aussi de Washington, à travers le Iran and Libya Sanctions Act de 1996, interdisant aux sociétés étrangères d’investir dans ces deux pays. En 2003, le Conseil de sécurité des Nations unies a mis fin à l’isolement diplomatique de la Libye, qui s’était montrée prête à normaliser ses relations avec les pays occidentaux et à collaborer dans la lutte contre le terrorisme.
L’Egypte a des ressources plus limitées que ses voisins algérien et libyen, puisque le pays détient des réserves pétrolières estimées en 2002 à 2,9 milliards de barils. Celles- ci sont concentrées dans trois grands bassins de production : le golfe de Suez, qui est le plus important, puis le bassin d’EI-Alamein, dans le désert occidental, puis enfin au sud du pays, en Haute-Egypte et en off-shore dans la mer Rouge. La production pétrolière est en constante diminution : elle est passée de 922 000 barils/jour en 1996 à 795 000 barils/jour en 2002, puis à 620 000 barils/jour en 2005. Plus de la moitié de cette production est consacrée à la consommation intérieure. En dépit de récentes prospections menées par des compagnies pétrolières internationales, l’exploitation du sous-sol égyptien apparaît bien moins rentable que plusieurs de ses voisins africains.
En revanche, la production de gaz naturel, issue des ressources souterraines du delta du Nil, connaît une nette augmentation.
L’Afrique occidentale
La Mauritanie, jusqu’ici pays non producteur, et qui était l’objet depuis plusieurs années de prospections, notamment pétrolières off-shore, devrait prochainement bénéficier des récentes découvertes de pétrole et de gaz, puisque cinq gisements ont été identifiés.
La Guinée équatoriale, dont les réserves étaient estimées en 2002 à 3,6 millions de sarils, a elle aussi été l’objet d’explorations fructueuses, puisque deux gisements de pétrole ont été récemment découverts en off-shore. Sa production journalière est ainsi passée de 115 000 barils en 2002 à 400 000 barils en 2005. Le pays détient aussi des réserves de gaz.
La Côte d’ivoire, aux réserves estimées à environ 100 millions de barils de pétrole en 2002, et qui produisait alors 25 631 barils par jour, devrait connaître une amélioration de sa production, grâce à l’exploitation de nouveaux gisements découverts au large de ses côtes.
Le Nigeria, seul pays d’Afrique noire à être membre de l’OPEP, dispose d’abondantes réserves pétrolières, de l’ordre de 22,5 milliards de barils. Son potentiel de développement est très important. Depuis les années 1970, le pétrole constitue la principale ressource naturelle du pays. L’amélioration de l’exploitation de ses ressources off-shore, toujours en développement, lui a permis d’accroître sa production journalière : celle-ci est ainsi passée de 2,1 millions de barils en 2002 à 2,4 millions de barils en 2005. Toutefois, cette production est parfois perturbée par les troubles sociaux, qui peuvent réduire celle-ci de plusieurs centaines de milliers de barils par jour.
En 2002, l’Etat nigérien détenait 60 % des hydrocarbures du pays, le reste étant aux mains de compagnies étrangères occidentales, dont Exxon Mobil et Shell. Ces dernières années, la production destinée à la consommation intérieure, très limitée en comparaison de celle destinée à l’exportation, a été l’objet de contrebande : la plupart des barils étaient revendus clandestinement aux pays voisins.
L’Afrique centrale et de l’Est
Le Tchad, pays enclavé au nord de l’Afrique centrale, n’est devenu un pays producteur qu’en 2003. Ses réserves pétrolières, bien que connues depuis trois décennies, n’ont été que récemment mises à jour dans le bassin de Doba par un consortium constitué des sociétés Shell, Esso et Elf. Les réserves du pays sont estimées actuellement à 2 milliards de barils, mais ce pétrole est de piètre qualité.
Le Soudan, situé à l’est de l’Afrique, sur les bords de la mer Rouge, est le plus grand pays d’Afrique, avec une superficie de 2,5 millions de km2. En raison du conflit qui sévit depuis un quart de siècle entre le Nord musulman et le Sud chrétien, des gisements découverts dans les années 1980 n’ont pu être exploités qu’à partir de 1999. L’estimation des réserves a, elle aussi, pu être révisée puisqu’elles sont passées de 262 millions de barils en 2001 à 300 millions de barils en 2002, puis à 563 millions de barils en 2005. Sa production, relancée ces dernières années grâce aux investissements chinois, est en augmentation. En 1997 la CNPC (Compagnie nationale de pétrole de Chine) s’était associée avec les sociétés malaisienne Petronas et canadienne Talisman pour mettre en valeur le site du bassin de Muglad, au sud du Soudan, qui produit depuis 500 000 barils par jour. Les installations ont également concerné une raffinerie capable de traiter 2.5 millions de tonnes par an et un oléoduc de 1 500 kilomètres à destination d’un terminal pétrolier sur la mer Rouge.
Le Gabon, sur la côte occidentale de l’Afrique, dispose d’importantes ressources naturelles, dont du pétrole et de l’uranium, ainsi que du manganèse. Ses recettes d’exportation proviennent essentiellement du pétrole, dont les réserves s’élevaient en 2002 à 2.5 milliards de barils. Sa production est aujourd’hui en déclin : elle est passée de 371 000 barils par jour en 1997 à 325 000 barils par jour en 2002, puis à 265 000 barils par jour en 2004.
Le Congo-Brazzaville, à la frontière orientale du Gabon, est lui aussi un producteur important dans la région : le pétrole, dont l’exploitation a débuté il y a un demi-siècle, repré-sente la première source de richesse du pays. Ses réserves sont estimées à 1,5 milliard de barils, et sa production journalière atteint 220 000 barils.
Celle-ci, qui s’était ralentie ces dernières années, devrait bénéficier des nouvelles découvertes réalisées dans les fonds marins de ses eaux territoriales.
La république démocratique du Congo, quant à elle, détient de nombreuses ressources minérales et énergétiques (cobalt, diamants, uranium…), mais peu de pétrole en compa-raison avec ses voisins, la république du Congo et surtout l’Angola. Alors que ses réser-ves sont estimées à 193 millions de barils, sa production s’est élevée en 2005 à seulement 25 000 barils par jour. La mauvaise gestion du pays, les conflits successifs et la forte instabilité politique en font l’un des pays les plus pauvres du monde.
L’Afrique australe
Plus au sud de la côte atlantique se trouve l’Angola, un pays également riche en ressources (diamants, fer, cuivre, or…) et dont les réserves de pétrole, situées en mer, s’élèvent à 5,4 milliards de barils ; il est le deuxième producteur d’Afrique noire après le Nigeria. Sa production (un peu moins d’un million de barils par jour), essentiellement destinée à exportation, est en augmentation grâce à l’exploitation de nouveaux gisements découverts en eau profonde, jusqu’alors, c’était surtout la zone proche de l’enclave de Cabinda qui fournissait la majeure partie de sa production de pétrole. Le pays est encore aujourd’hui victime de corruption et de trafics, après avoir été l’objet d’un long conflit, de 1975 à 1998, ce qui a contribué à freiner les prospections.
Toutefois, la relative stabilité du gouvernement et l’absence de menace terroriste directe suscitent un certain climat de confiance favorable aux investissements chinois et occidentaux, dont la compagnie française Total ou l’Américaine Exxon Mobil. Les compagnies s y livrent une féroce concurrence, comme en témoigne le non-renouvellement de la cence de Total, en janvier 2005, une mesure à laquelle les Américains ne seraient pas étrangers. Le pays commence enfin à bénéficier des revenus générés par l’or noir, estimés en 2005 à environ 7 milliards de dollars. Mais la population ne profite pas de cette « ente nouvelle et souffre toujours d’une grande misère ; elle dépend toujours, pour son alimentation, d’un programme d’aide alimentaire des Nations unies.
L’Afrique du Sud, grand pays d’1,2 million de km2, est l’un des pays africains les plus riches en ressources naturelles, notamment en charbon, or et diamants. Toutefois, ses ressources de pétrole, évaluées en 2002 à 54 millions de barils, sont faibles. Le pays s est alors orienté vers la transformation de charbon (dont il dispose abondamment) en sétrole, produisant du syncrude (de l’ordre de 165 000 barils par jour en 2005, dont le tiers est consacré à satisfaire ses besoins énergétiques).
Vidéo : L’inégalité de la répartition des réserves dans le monde : Les réserves du continent africain
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