Martinets
Les martinets sont répartis en deux familles : les apodidés (9 genres et 71 espèces) et les hémiprocnidés (3 espèces, réunies dans le genre hémiprocne). Ces derniers diffèrent des apodidés par leur mode de chasse : les insectes sont capturés à proximité d’un poste d’affût, que l’oiseau rejoint aussitôt après. Les “vrais» martinets sont des chasseurs d’insectes exclusivement aériens. Le jeune martinet noir, qui habite nos villes, ne se reproduit généralement qu’au cours de son deuxième été ; il a été calculé qu’entre son premier envol et sa première reproduction, l’oiseau parcourait 500 000 kilomètres sans jamais se poser…
La morphologie des martinets, longues ailes en forme d’arc de cercle, queue souvent fourchue et pattes très courtes, montre leur parfaite adaptation à ce mode d’existence. Les doigts sont munis de griffes bien développées qui leur permettent de s’agripper aux parois verticales des rochers ou dès maisons. Bien que les martinets répugnent à se poser au sol, ils sont, contrairement à l’idée reçue, capables de décoller malgré leurs courtes pattes. La plupart des espèces ont un plumage terne, noir ou marron, avec parfois quelques taches blanches.
Sommeil et accouplement aériens
L’espace est assurément le milieu de prédilection des martinets. Il est maintenant prouvé que nombre d’entre eux passent la nuit à très haute altitude (plus de 2 000 m) ; on suppose qu’ils se reposent tout en planant dans les courants aériens. De même, beaucoup d’accouplements ont lieu dans les airs, les partenaires s’unissant à l’occasion d’un court vol plané.
Les martinets ont un régime alimentaire spécialisé, et la plupart des espèces sont obligées de quitter leurs zones de reproduction tempérées pour gagner les régions tropicales : l’Afrique tropicale et méridio¬nale pour le martinet noir; le bassin de l’Amazone, depuis le Canada, pour le martinet ramoneur; l’Australie, depuis la Chine et le Japon, pour le martinet épineux. Ces grands déplacements ne gênent guère ces oiseaux habitués à parcourir des centaines de kilomètres par jour pour se nourrir. Des martinets alpins, lâchés au cours d’une expérience à 1 650 kilomètres de leur colonie, l’ont rejointe en trois jours.
Une reproduction soumise aux aléas du climat
Les martinets sont très fidèles à leur partenaire et à leur site de reproduction. La saison des amours n’excède guère douze à quatorze semaines et correspond à la période où les insectes volants sont disponibles en quantité suffisante. En France, les martinets noirs arrivent dans les villes à la fin du mois de mai et en repartent fin juillet. Le nid, constitué d’éléments divers attrapés en vol et assemblés les uns aux autres avec de la salive collante, est placé dans un trou, souvent sous les toits. Les jeunes, couvés alternativement par chacun des parents dans les jours suivant l’éclosion, sont nourris avec des «balles alimentaires» qui pouvent contenir entre 100 et 300 insectes et peser jusqu’à 1,7 g. Au rythme d’une balle toutes les demi- heures, les .parents collectent entre 30 et 40 grammes d’insectes chaque jour. La période d’élevage n’excède pas cinq semaines. Cependant, de mauvaises conditions atmosphériques la prolongent de deux ou trois semaines et peuvent même en compromettre la réussite dans les cas extrêmes.