Mérous
On reconnaît les serranidés aux deux ou trois épines qui arment la pointe de leur opercule et à leur dorsale continue. La gamme de taille est très large, de 10 centimètres pour les petits Anthias à plus de 3 mètres pour les mérous géants.
Le mérou, gibier des mers
En Méditerranée, les plus grands serrans, serran-chèvre et serran-écriture, ne dépassent pas 40 centimètres; nos mérous, noir, gris, blanc, badèche, sont de belles pièces pour les pêcheurs sous-marins, et atteignent le mètre ; toutefois ils ne peuvent rivaliser avec le mérou géant d’Australie qui affiche 3,70 m pour 500 kilos. Dans les mers chaudes, sur les côtes rocheuses et autour des récifs, ces carnassiers mènent une vie sédentaire, généralement solitaires, ne s’éloignant que de quelques mètres de l’anfractuosité où ils ont élu domicile, chassant à l’affût poissons, crustacés et mollusques, qu’ils dévorent avec gloutonnerie. Leurs couleurs souvent marbrées assurent un excellent camouflage ; ils sont capables de changer de tenue suivant leur humeur, passant sans transition du clair au foncé en affichant des rayures et des taches variées.
Moins majestueux mais non moins élégant, le barbier-hirondelle, rouge à ventre jaune, est reconnaissable à sa troisième épine dorsale très longue, à ses pelviennes très développées et à sa caudale profondément fourchue. Nocturne, il vit en bancs sur des fonds rocheux. Également grégaires, les petits apogons, brillamment colorés, se distinguent par deux nageoires dorsales séparées et deux épines anales. Ils ne dépassent pas 10 centimètres pour la plupart. Un grand nombre parmi les 200 espèces d’apogonidés pratique l’incubation buccale, le mâle ou la femelle gardant les oeufs dans sa bouche.
Le bar, la chasse et l’élevage
Le bar est un cousin des serrans, connu et apprécié des pêcheurs sportifs et des gourmets. Il vit de la Norvège au Maroc et en Méditerranée, près des côtes rocheuses ou des zones sableuses battues par la mer, pénétrant dans les estuaires et occasionnellement en rivière. Il peut supporter de grandes variations de température (de 2 à 32 °C) et de salinité (de 0,5 à 40 %o). Les bars forment des bancs importants dans lesquels les individus ont tous la même taille et nagent en eau d’autant plus profonde qu’ils sont plus âgés. Alors que les jeunes restent près des côtes, les adultes migrent vers le sud dès l’automne ; ils reviennent pondre au printemps dans des anfractuosités de rocher à moins de 10 mètres de profondeur. Les jeunes se nourrissent de crustacés, tandis que les adultes sont des prédateurs voraces de petits poissons et d’invertébrés variés. On reconnaît les bars à leur corps élancé et à leurs deux dorsales séparées. Le bar européen, de teinte argentée, atteint 1 mètre de long; le bar tacheté, qui a de nombreuses mouchetures noires sur le dos et les flancs, ne dépasse pas 70 centimètres. Tous deux font l’objet d’une pisciculture prospère.
Vidéo : Mérous
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Mérous