Pétrole : La question de l'environnement
Pour certains analystes, les débats sur l’avenir du pétrole ne sauraient se limiter à la question de la raréfaction des ressources. En effet, les problèmes environnementaux suscités par le recours massif au pétrole, qui augmente l’émission des gaz à effet de serre (GES) et donc le réchauffement de la planète, seraient une véritable contrainte qui pousserait à adopter de nouveaux choix énergétiques dans lesquels le pétrole serait exclu. Par conséquent, qu’il reste ou non du pétrole dans le sous-sol ne change rien, il est indispensable de préserver l’environnement.
Dans certains pays, les installations vieillissent et ne sont pas renouvelées, faute de moyens financiers pour investir ; c’est le cas, par exemple, en Iran. Or, ces installations sont à l’origine de rejets de pollution importants. De plus, le transport du pétrole, maritime ou terrestre, est lui aussi source d’une importante pollution (dégazage, marées noires, déforestation…).
Le réchauffement de la planète
Aujourd’hui, la Terre est confrontée à un problème potentiellement grave, celui du réchauffement de la planète. L’atmosphère qui entoure la Terre est composée d’une couche gazeuse, formée de gaz à effet de serre (GES), qui retient une part de l’énergie solaire responsable de la chaleur : ce phénomène est appelé « effet de serre ». Les molécules de gaz à effet de serre comme la vapeur d’eau (H20), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (CFC) sont fort utiles car elles permettent non seulement à l’énergie solaire de traverser l’atmosphère, mais aussi d’absorber le rayonnement infrarouge qu’émet la surface terrestre. Si une partie de cette chaleur disparaît dans l’univers, l’autre partie demeure sur la Terre. Les GES offrent ainsi à la planète la possibilité d’avoir une température moyenne de + 15 C° au lieu de – 18 C°, ce qui est bénéfique à la vie terrestre.
Mais aujourd’hui, l’accumulation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre limite trop la réflexion de la lumière infrarouge et entraîne un réchauffement progressif de la planète, aux conséquences plus ou moins graves, et ceci surtout sur les continents car les océans sont protégés par leur grande inertie thermique.
Cette augmentation des GES dans l’atmosphère a plusieurs origines, surtout liées à l’activité humaine. Des causes naturelles d’abord, telles que les éruptions volcaniques, les rejets naturels du sol ou des animaux. Il faut aussi tenir compte de l’évolution
Naturelle du climat, qui a connu des périodes de réchauffement ou de refroidissement selon les époques. Mais ce sont surtout des causes humaines qui sont, depuis quelques années, tenues pour les principales responsables de l’augmentation des GES.
Outre la déforestation, responsable de 20 % de l’augmentation des GES, la majeure partie des émissions de GES est due à la forte utilisation des énergies fossiles telles que e pétrole, le charbon et le gaz naturel, en raison de l’industrialisation croissante, d’une agriculture de plus en plus extensive et, surtout, de l’extension du secteur des transports. Ces derniers en effet, consommateurs d’une part très importante du pétrole mondial, rejettent le quart des émissions mondiales de CO2, dont 80 % provient des transports routiers.
L’utilisation des énergies fossiles (avec, par exemple, la fumée des usines ou les gaz d’échappement des véhicules) augmente la quantité d’émissions de CO2.
78 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées à la consommation d’énergie, à travers : les transports (26,75 %), l’activité industrielle (19,9 %), les installations pour le chauffage, l’eau chaude, la climatisation (18,4 %) et la production d’énergie (12,95 %). Les 22 % restants sont dus à l’activité agricole (19,4 %) et au retraitement des déchets
(2,6 % )
Les conséquences du réchauffement
Si les estimations varient, on peut retenir des prévisions une augmentation de la température de la surface du globe comprise entre moins de 2 C° et 6 C° au cours du xxe siècle, générant des risques écologiques aux conséquences importantes, tant pour la nature que pour les populations. Le réchauffement de la planète provoquerait une montée du niveau de la mer, des perturbations climatiques telles que des inondations ou des sécheresses et, selon une étude américaine publiée dans la revue Nature le 8 janvier 2004, provoquerait la disparition du quart des espèces végétales et animales avant 2050. D’après le Fonds mondial pour la nature (WWFi, plus du tiers des espèces d’oiseaux en Europe pourrait disparaître si la température de la Terre augmentait encore de 1,2 C°.
Les solutions
Depuis la fin des années 1980, la communauté internationale s’est réunie à plusieurs reprises pour traiter du réchauffement de la planète, et en particulier pour limiter les émissions de CO2.
En 1988 a été fondé le Groupe intergouvememental sur l’évolution du climat. En juin 1992 a été signée une Convention internationale sur le changement climatique au sommet de Rio de laneiro (Brésil), les principaux pays consommateurs d’énergies polluantes s’engageant à réduire d’ici 2000 leurs émissions de GE5, mais ces bonnes résolutions ne furent pas appliquées.
En décembre 1997 la conférence de Kyoto (lapon) proposa aux représentants des quelque 160 pays présents, et surtout aux pays les plus industrialisés, de réduire avant tout leurs émissions de dioxyde de carbone. Ils ont été notamment incités à trouver d’autres solutions pour leur production et leur consommation énergétiques, car la réduction du CO2 passerait surtout par l’utilisation croissante des énergies renouvelables (éolienne, solaire) ou de l’électricité fournie par les centrales nucléaires.
Des quotas sur les émissions de GES ont été décidés à Kyoto par les Etats-Unis et les pays membres de l’Union européenne, qui s’engageaient à une réduction comprise entre 7 et 8 % d’ici à 2010, tandis que les pays du Sud, voulant accéder à un meilleur niveau de développement, ont refusé de signer le protocole de Kyoto, l’application de quotas mettant en péril leur croissance économique. Or, ce protocole n’a pas été ratifié par les Etats-Unis, pourtant principaux pollueurs de la planète. En septembre 2001, l’accord de Marrakech, plus souple, a tenté de trouver un nouveau compromis, mais le problème de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est loin d’être réglé. Le protocole exige toutefois que 35 pays industriels réduisent leurs émissions de CO2 d’ici à 2012.
Depuis 1997 120 pays représentant 44,2 % des émissions de GES ont ratifié le protocole de Kyoto, dont les membres de l’Union européenne et le Japon en 2002, ainsi que la Russie en octobre 2004, mais pas les Etats-Unis, pourtant responsables du quart des émissions mondiales de GES. Ceux-ci se sont même retirés du protocole de Kyoto en mars 2001, dénonçant le fait que les grands pays du Sud, comme la Chine, ne limitent pas leurs émissions et considérant que le gaz carbonique n’était pas un polluant. Les Américains ont présenté un autre programme de lutte contre le réchauffement climatique, consistant à diminuer les émissions de CO2 et de méthane de 18 % rapporté au PIB d’ici à 2012, mais ce dernier est bien moins ambitieux que le protocole de Kyoto.
Un nouvel accord sur la réduction des émissions de GES devrait être conclu dans le cadre du protocole de Kyoto en 2010-2011 mais, pour certains spécialistes, le problème est si urgent que cela ne peut plus attendre. La 12e conférence sur le climat, tenue à Nairobi (Kenya) en octobre 2006, a estimé que le réchauffement climatique menace l’humanité et l’économie mondiale. A la même période, l’ancien vice-président démocrate Al Gore sortait un film sur les conséquences du réchauffement climatique, intitulé
Une vérité qui dérange. De même, une étude, présentée par Sir Nicholas Sterb, ancien chef économiste de la Banque mondiale, parue le 30 octobre 2006 dans l’hebdomadaire britannique The Observer, considère que le réchauffement climatique devrait coûter à l’économie mondiale jusqu’à 5 500 milliards d’euros si des mesures radicales ne sont pas adoptées au cours de la prochaine décennie. Une inaction de la communauté internationale se traduirait par « des dérèglements de l’activité économique et sociale […] d’une ampleur similaire à ceux qui ont suivi les deux grandes guerres et la grande dépression de la première moitié du XXe siècle ».
Les constats alarmants se multiplient donc, mais ne parviennent pas encore à mobiliser tous les gouvernements. Ainsi, le Canada, qui devait réduire ses émissions de GES de 6 % par rapport à 1990, n’a pas respecté ses engagements et a même augmenté ses émissions de gaz à effet de serre de 24 % ; il menace aujourd’hui de se retirer du protocole de Kyoto. La plupart des pays industrialisés peinent en effet à remplir leurs engagements. L’Union européenne, par exemple, devait les réduire de 6 %, mais n’en est qu’à – 1,2 %. Les politiques adéquates, consistant à mettre un terme au gaspillage, à renforcer l’efficacité énergétique et à développer les énergies renouvelables, ne sont pas encore en place.
De son côté, la Chine, qui est le deuxième pollueur après les Etats-Unis, entend adopter des mesures lui permettant de réduire sa consommation énergétique, et notamment diversifier ses sources d’énergie. Pékin prévoit ainsi d’investir 142,1 milliards d’euros d’ici à 2020 dans les énergies renouvelables, solaire, éolienne et hydraulique pour les faire passer de 7 % aujourd’hui à 15 % de la consommation en 2020.
Les autres dangers du pétrole pour l’environnement
Le transport du pétrole présente un danger majeur. Plus de 2 milliards de tonnes sont transportées chaque année par voie maritime, soit la majeure partie de la production mondiale. Cela fait 4 000 pétroliers qui sillonnent les mers du globe, provoquant parfois de graves accidents écologiques. Près de 5 millions de tonnes de pétrole étaient rejetées chaque année dans les années 1990 par le dégazage des bateaux et, bien que ces actes soient en diminution, ils persistent. Régulièrement, des marées noires dévastent les côtes : les noms d’Amoco-Cadiz dans le Finistère (1978), d’Exxon-Valdez en Alaska (1989), et plus récemment de I’Erika en Bretagne (2001) et du Prestige en 2002, au large de la Galice, au nord-ouest de l’Espagne, sont restés très présents dans les mémoires. Le contenu des soutes des navires vient souiller les côtes et tue des milliers d’animaux, polluant pour longtemps la faune et la flore locales.
Or, si le naufrage de ces supertankers entraîne de telles conséquences, c’est parce qu’ils sont le plus souvent équipés d’une simple coque ; si elle était double, cela permettrait de limiter la quantité de pétrole déversé dans la mer. Depuis le naufrage de I’Erika, l’Organisation maritime internationale (OMI) a décidé de rendre obligatoire la douoe coque sur les pétroliers à partir de 2015. Quant au transport terrestre du pétrole, les oléoducs sont source de pollution potern et des sols et des nappes souterraines en cas de fuite. Dans son ouvrage La Face cacr«s du pétrole, paru en 2006 aux éditions Pion, Eric Laurent dénonce les risques écologiques qui pourraient être provoqués sur le tracé de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan : enduit choisi pour protéger les joints entre les tubes étant défectueux, de graves problème: pourraient surgir en cas de fissures, dont des fuites, et ce d’autant plus que cet oléoo.’i comprend quelque 60 000 joints.
Malgré cette grave révélation dans la presset n. n’aurait alors réagi. Ce risque n’est d’ailleurs pas le seul problème environnemental de la région du Caucase où est installé ce pipeline, puisque plusieurs organisations écologiques auraient manifesté pour dénoncer les dommages engendrés lors de sa constitution, tels que la destruction de voies de communication menant à certains villages, c. encore les obstacles rencontrés par les producteurs locaux pour effectuer leurs récolte; Ce problème est malheureusement très répandu, car la construction des pipeline; entraîne souvent la destruction de forêts, parfois vierges, provoquant également ce multiples accidents et atteintes aux droits des personnes vivant sur leur tracé.
Les accrochages consécutifs sont parfois violents entre les populations et les constructeurs, comme en Afrique de l’Ouest où des groupes armés se rebellent contre les compagnies pétrolières.
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