Poissons-chirurgiens
Les poissons-chirurgiens, qui vivent sur les hauts-fonds coralliens dans toutes les mers tropicales, doivent leur nom aux 2 ou 4 stylets acérés disposés de part et d’autre du pédoncule caudal. Chez la majorité des 75 espèces, ces scalpels, normalement escamotés dans une rainure, peuvent sortir de leur fourreau et se dresser perpendiculairement au corps, leur bord intérieur tranchant devenant une arme redoutable.
Un poisson à corne
Chez les autres espèces, ces éperons sont fixes, mais le poisson, par de violents coups de queue, les utilise aussi pour se défendre. C’est le cas des nasons, qui figurent parmi les poissons les plus étranges avec, sur le front, une corne unique, pointée en avant ; absente chez les jeunes, elle croît avec l’âge, plus ou moins selon les espèces, jusqu’à atteindre le quart de la longueur du poisson.
Si plusieurs poissons-chirurgiens ont une robe assez sombre, brune ou noirâtre, certains ont des taches orange, bleu ou jaune vif, d’autres des rayures ou des bandes du plus bel effet. Les changements de couleur sont fréquents chez une même espèce au cours de la croissance, selon l’origine géographique et le comportement ; ainsi, quand elle requiert les bons soins d’un poisson nettoyeur pour la débarrasser de ses parasites, ce qui arrive souvent chez les poissons-chirurgiens, un assombrissement brutal de la livrée est le signe que le nettoyeur peut se mettre au travail.
Le poisson-cocher
Le Zanclus, ou poisson-cocher, est le seul à ne pas avoir de pédoncule caudal armé. Les adultes, très appréciés des aquariophiles, arborent une livrée jaune brillant barrée de deux bandes verticales noires; leur troisième rayon dorsal est allongé en un long filament et ils portent deux petites excroissances au-dessus des yeux. Ils nagent souvent au-dessus des récifs, mêlés aux poissons-papillons auxquels ils ressemblent, et fouillent de leur museau en tube les interstices des coraux. Les pois- sons-chirurgiens, dont certains atteignent 70 centimètres, ont une chair délicieuse, mais elle est parfois vénéneuse et responsable d’intoxications heureusement bénignes.
Les cordonniers
Les cordonniers, dont la taille ne dépasse pas 40 centimètres, doivent leur nom aux rayons épineux de leurs nageoires, durs et pointus comme des alênes et très nombreux, en particulier 7 à la nageoire anale (un record), 2 aux pelviennes et, précédant les 13 épines dorsales, un petit pointé vers lavant. Venimeuses, ces épines infligent des piqûres très douloureuses. A part Lo vulpinus, dont le museau est allongé en tube, ils ont un nez court et arrondi et une bouche toujours en mouvement, d’où le nom de poissons-lapins que leur donnent les Anglo-Saxons.
Les cordonniers passent en effet leur temps à brouter des algues dans les eaux côtières et les récifs coralliens des régions tropicales, mais aussi dans les mangroves, les estuaires et les lagunes saumâtres; une espèce, parmi les 25 connues, vit en eau douce. Ils n’existent pas dans l’Atlantique, mais 2 espèces de l’océan Indien, immigrées en Méditerranée par le canal de Suez, atteignent maintenant les côtes tunisiennes. La plupart des cordonniers mènent une vie, grégaire, en groupes d’autant plus nombreux qu’ils sont plus jeunes, les adultes allant souvent par couples.
Vidéo : Poissons-chirurgiens
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