Porcs-épics
Les porcs-épics de l’Ancien Monde ap-partiennent à la famille des hystricidés, que l’on rencontre du sud de l’Afrique jusqu’à l’est de l’Indonésie, dans les îles de la Sonde. Le genre Hystrix comprend les formes les plus grandes (plus de 80 cm de long et près de 30 kilos), regroupées en cinq espèces qui se succèdent presque sans interruption dans toute l’aire de répartition du groupe et habitent aussi bien la forêt que des zones semi-désertiques. Le genre Atherurus comprend les formes les plus petites (moins de 50 cm et moins de 2 kilos), avec une espèce africaine, l’autre asiatique, qui toutes deux habitent la forêt humide ; la queue de ces animaux est longue et terminée par des poils raides qu’ils agitent lorsqu’ils sont excités : ils produisent alors un bruit caractéristique.
Les deux autres genres sont uniquement orientaux. Le plus archaïque comprend une seule espèce (Trichys lipura), dont les piquants sont peu développés (il ressemble à un rat), et que l’on trouve en Malaisie, à Bornéo et à Sumatra ; forestier, il grimpe assez bien. Le genre Thecurus (3 espèces) vit également dans ces régions ; sa silhouette est intermédiaire entre celle des Hystrix et celle des Atherurus. Plutôt nocturnes, les hystricidés s’abritent le jour dans des troncs creux ou des anfractuosités rocheuses. Ils sont herbivores et frugivores et peuvent occasionner des dégâts aux cultures. Ils mettent bas un ou deux petits dans un terrier, après une gestation d’environ seize semaines. Leur longévité peut atteindre vingt ans.
Les porcs-épics du Nouveau Monde
Ils appartiennent à la famille des éréthi- zontidés, et sont exclusivement néotropicaux, à l’exception du plus gros et du moins arboricole d’entre eux : l’«ourson coquau» (Erethizon dorsatum, 85 cm de long, 18 kilos), qui s’est répandu dans les forêts d’Amérique du Nord jusqu’en Alaska, depuis la fin du tertiaire. Les plus petits appartiennent aux huit espèces du genre Coendoii (30 cm et moins de 1 kilo), qui ont la queue préhensile, sont les plus arboricoles, mais ne répugnent pas à marcher au sol ; leur queue, très musclée, peut représenter 10 % du poids du corps; l’extrémité, dépourvue d’épines, porte un cal qui facilite la prise des branches; on les trouve du Mexique au nord de l’Argentine. Les plus rares, et probablement les plus primitifs, appartiennent aux genres Chaetomys et Ecbinoprocta : ils comportent chacun une espèce et ne se rencontrent que dans des régions très localisées de la forêt amazonienne. Comme leurs homologues de l’Ancien Monde, ils sont herbivores et peuvent, s’ils sont trop nombreux, ravager les cultures. Ils mettent bas un seul petit, après sept mois de gestation. Dès sa naissance, le petit a les yeux ouverts et peut se déplacer. Il commence rapidement à grimper et à manger. Les éréthizontidés, qui peuvent dépasser l’âge de quinze ans, ont un gros cerveau et une bonne mémoire.