Punaises
Les punaises, ou hétéroptères, ont une tête généralement horizontale d’où le rostre saille nettement à la partie antérieure ; les antennes n’ont jamais plus de cinq articles. Les ailes antérieures sont divisées en deux parties bien distinctes, l’aire basale coriace, ou corie, et l’aire apicale membraneuse, ou membrane. Les ailes postérieures, toujours membraneuses, se replient à plat sur le corps au repos. Le pronotum, nettement plus grand que le scutellum, s’allonge parfois vers l’arrière au point de recouvrir tout l’abdomen. Parmi les espèces aquatiques, la nèpe se distingue par sa longue «queue», un tube qui lui permet de respirer sous l’eau. Les punaises se nourrissent de végétaux ou de petits animaux.
Leurs pattes sont adaptées à la diversité de leurs modes de vie : des prédateurs, comme les réduves, ont des pattes antérieures préhensiles ; les cyanides, des punaises fouisseuses, sont dotées de tibias antérieurs aplatis ou carénés, pourvus de fortes épines pour faciliter le fouissage. Les espèces aquatiques, comme les hydrocorises, ont des tibias et des tarses postérieurs modifiés en palettes natatoires.
Une sexualité hors du commun
Cinq familles de punaises se distinguent par un comportement sexuel singulier, les mâles pratiquant l’insémination extragénitale traumatique. Lors de l’accouplement, le mâle perfore l’abdomen de la femelle avec son organe copulateur en un point qui peut être quelconque, ou au contraire spécifique (le spermalège). Les spermatozoïdes, injectés dans le sang de la femelle, circulent pour aller s’accumuler dans une formation spéciale annexée aux organes génitaux.
Les autres familles d’hétéroptères ont une reproduction avec accouplement normal (excepté une espèce de miride parthénogénétique). Quelques punaises donnent des larves ayant totalement achevé leur développement embryonnaire, mais la plupart pondent des œufs pourvus d’un chorion normal.
Aquatiques et amphibies
Certaines espèces de punaises sont franchement aquatiques, comme les nèpes, les notonectes et les corixides. D’autres se déplacent à la surface des eaux, telles les hydromètres, mieux connues sous le nom d’araignées d’eau. Les nèpes, ou scorpions d’eau, présentent un corps plat, ovale et souvent allongé ; leurs pattes antérieures sont préhensiles (ou ravisseuses) comme chez les mantes et les mantispides .
Ces prédateurs, de taille moyenne à grande, sont communs dans les étangs, où ils marchent et nagent à la recherche de proies. Les ranatres sont semblables, mais nettement plus allongées (jusqu’à 5 cm).
Les notonectes sont en moyenne plus petites que les nèpes, et leur corps est bombé dorsalement. Pullulant dans les eaux stagnantes, elles nagent sur le dos, notamment à la poursuite des têtards. Les corises, aux pattes antérieures modifiées en palettes, ont un rostre très court; elles se nourrissent surtout d’algues et autres micro-organismes aquatiques, qu’elles raclent avec leurs pattes en palettes. Les gerris, les hydromètres et les vélies patinent à la surface de l’eau grâce à leurs pattes médianes et postérieures, les pattes antérieures servant à capturer les proies.