Stercoraires
Proches des goélands, dont ils se sont probablement différenciés, les labbes appartiennent à la famille des stercorariidés. Les six espèces se répartissent en deux groupes selon leur taille. Les grands labbes atteignent 150 centimètres d’envergure et pèsent entre 1,1 et 1,9 kilo. Ce sont des oiseaux massifs aux larges ailes tachetées de blanc. Leur silhouette comme leur vol évoquent ceux des goélands. Leur plumage est généralement brun, mais celui du labbe de MacCormick présente une phase claire, dont la fréquence au sein des populations augmente à l’approche du pôle Sud.
L’envergure des trois espèces de petits labbes varie de 75 à 120 centimètres, et leur poids ne dépasse pas 800 grammes. Ils possèdent de longues ailes pointues; leur vol, direct et rapide, rappelle celui des faucons. Le plumage de ces espèces présente également une phase claire et une phase sombre, cette dernière étant très rare chez le labbe à longue queue. Chez les labbes parasite et pomarin, la proportion d’oiseaux de chaque phase change selon le lieu de résidence : aux îles Shetland, à peine 25 % des labbes parasites ont un plumage clair, et cette proportion augmente chez les populations nordiques, pour atteindre 100 % au Spitzberg et dans le Canada arctique.
Les labbes adultes ont une queue cunéiforme. Les deux rectrices centrales sont très allongées, en particulier chez le labbe à longue queue. Ces oiseaux possèdent un bec robuste, crochu et acéré, utile pour dépecer les proies dont ils se nourrissent.
Parasites et prédateurs
Bien qu’ils excellent, plus que tout autre oiseau, hormis les frégates, dans le parasitisme alimentaire des autres espèces d’oiseaux marins, les labbes se conduisent également en prédateurs et s’emparent d’une grande variété d’animaux. Ils consomment aussi les animaux morts et les déchets de toutes sortes flottant à la surface de la mer ou rejetés sur les plages. Le grand labbe et le labbe poma¬rin suivent les bateaux pour récupérer les restes alimentaires jetés par-dessus bord. Dans les toundras de l’Arctique, où ils se reproduisent, les labbes à longue queue et les labbes parasites se nourrissent de lemmings, d’insectes, de petits oiseaux terrestres et de baies. Dans les régions côtières, le labbe parasite s’alimente aux dépens des sternes, des mouettes tridactyles et des alcidés.
Le grand labbe, véritable rapace des mers, poursuit avec agilité des oiseaux marins aussi grands que les fous et les goélands. Il capture les jeunes oiseaux, voire les adultes, des colonies d’alcidés, comme le macareux moine.
Les labbes sont des oiseaux monogames qui forment des colonies plus ou moins denses selon les régions. Aux îles Shetland, une colonie de 300 couples de labbes parasites occupe une superficie (1,7 km2) équivalente à celle défendue par un seul couple dans la toundra arctique. Dans ce dernier cas, les deux partenaires utilisent les ressource alimentaires de / leur territoire, alors que les labbes nichant en colonies denses se nourrissent en mer. Pour éloigner les pré- dateurs de son nid, le labbe pique à grande vitesse sur l’intrus ou simule une blessure à l’aile.
Les labbes pondent deux œufs ; le second éclôt deux ou trois jours après le premier. En cas de disette, seul l’aîné des poussins survit.