Tiques
Les tiques appartiennent à l’infra-ordre des ixodides, divisé en deux superfamilles qui présentent des caractères opposés et une biologie différente : les Argasoidea (tiques molles) et les Ixodoidea (tiques dures). Leur développement est rythmé, aux différents stades, par le nombre de leurs hôtes et de repas sanguins pris aux dépens de ces derniers. Selon les familles de tiques, le mâle jeûne et ne se fixe pas, ou fait un repas réduit. Les femelles des Argasoidea s’alimentent à plusieurs reprises, puis pondent un petit nombre d’œufs à la fois (de 20 à 150). L’accouplement a lieu avant chaque succion sanguine. La ponte des Ixodoidea est abondante (de 1 000 à 1 500 œufs) et entraîne la mort des femelles, qui s’accouplent une seule fois, avant ou pendant la prise, unique, de nourriture.
Le système de fixation
Les tiques s’attaquent à différents animaux (oiseaux, moutons,porcs, etc.) et à l’homme. Elles se fixent à l’hôte à l’aide de leurs chélicères, qui lacèrent d’abord superficiellement l’épiderme. Une sécrétion salivaire ramollit et digère alors les tissus au point de lésion. Le repas commence par l’aspiration du sang au moment de la pénétration du rostre , couvert de dents recourbées vers l’arrière, qui constituent un solide système d’ancrage. Le rostre des Ixodoidea n’est pas en contact direct avec les tissus de l’hôte : il est entouré d’un manchon isolant qui reste en place après le retrait de l’animal.
Des hôtes successifs
Les femelles d’Ixodoidea déposent leur amas d’œufs dans un abri naturel. Le temps d’incubation est de 20 à 50 jours. La larve qui sort de l’œuf se durcit au bout de plusieurs jours puis se met en quête d’un premier hôte, pour un repas qui dure de trois à douze jours environ. Puis c’est le décrochement et la pupaison, pour deux à huit semaines. La nymphe cherche ensuite un deuxième hôte pour un temps de repas équivalent à celui de la larve. Une nouvelle métamorphose complète et une période de maturation donnent naissance à- l’adulte, qui s’installe sur une troisième victime. Après l’accouplement, les femelles fécondées et gorgées de sang se détachent de l’hôte, pondent et meurent.
Ce type de cycle est nommé triphasique, avec trois phases parasitaires et deux phases au sol au moment des pupaisons. Mais il existe aussi des cycles diphasiques avec un seul hôte pour la larve et la nymphe – la larve mue sur le premier hôte – et un pour l’adulte, avec une seule phase au sol à la pupaison nymphale; c’est le cas des tiques d’animaux herbivores. Enfin, dans un cycle monophasique, tous les stades se font sur un hôte unique ; le cycle ne dure alors que trois à quatre semaines. 11 est indispensable de connaître la durée moyenne des cycles, pour lutter contre les tiques et déterminer le moment et le rythme des interventions sur l’hôte ou sur les lieux de pâturages.
Les phases libres sont très importantes à cet égard. Les rencontres avec l’hôte, dues au hasard, sont fonction de l’écologie du parasite à un stade donné et du comportement de l’hôte disponible dans le milieu.