Le guépard
Le guépard
Description
Le guépard a un corps élancé, svelte, à la poitrine profonde ; ses pattes sont longues et fines ; sa tête est proportionnellement petite, les narines larges et les oreilles petites et rondes. Les griffes sont rétractiles mais restent visibles en position rétractée. Le pelage est ras et rêche, de couleur fauve clair à marron clair sur le dessus du corps et blanchâtre en dessous, et couvert de taches noires, petites et rondes.
Trois à six anneaux noirs ornent la queue dont l’extrémité est blanche. Le pelage est plus clair chez les individus des zones désertiques que chez ceux des zones plus humides. Une courte crinière couvre la nuque et les épaules. La face est marquée 42 d’un trait noir allant de l’intérieur de l’œil à la commissure de la bouche. Au Zimbabwe, certains individus présentent des bandes noires sur le tronc à la place des taches ; ils ont été décrits comme une espèce nouvelle, mais ce sont en fait des formes à pelage anormal, que l’on appelle guépards royaux (forme nommée rex).
Mensurations. Longueur tête plus corps : 112-135 cm ; longueur queue : 66-84 cm ; hauteur au garrot : 75-85 cm ; poids : 39-65 kg ; poids du nouveau-né : 250-280 g. Longévité. Jusqu’à 16 ans en captivité.
Locomotion
Le guépard est un excellent coureur qui peut aller jusqu’à 120 km/h. Après 2 secondes de course, il atteint déjà une vitesse de 72 km/h, grâce à
pattes postérieures. Les deux paires de pattes quittent toutes deux le sol pendant un temps du déroulement de la course. Au moment de la réception, le contact avec le sol se fait par une des pattes antérieures. Lamortissement est réalisé grâce aux muscles puissants des épaules. Lensemble de l’anatomie du guépard est adaptée à ce mode de course rapide. La souplesse et la musculature de sa colonne fonctionnent comme un arc, ce qui augmente l’efficacité de la détente. La course ne peut pas être poursuivie au-delà de 300 à 400 m.
Activité .
Diurne, le guépard chasse plutôt le matin et en fin d’après-midi.
Chasse et alimentation
Les guépards chassent en général des mammifères de moins de 40 kg, par exemple des lièvres, des gazelles, des chacals, des porcs-épics, des impalas, de jeunes phacochères, de jeunes antilopes…, ainsi que des oiseaux (pintades, outardes, jeunes autruches, etc). Les mâles chassent seuls ou en coalition ; dans ce cas, ils peuvent attaquer des proies plus grosses, comme des gnous pesant environ 80 kg Le guépard chasse de jour. ] repère sa proie du haut d’ur termitière ou d’une branche basse, l’approche jusqu’à un dizaine de mètres et la poursuit en effectuant un sprint sur 20 secondes à 1 min maximum. Puis il la renverse et l’étouffe en la saisissant à la gorge. En raison de l’effort fourni dans ce court instant,les poursuites ne peuvent pas être longues ou répétées. Ayant besoin d’aliments d’une haute valeur énergétique, le guépard se nourrit essentiellement des muscles de l’animal et ceci juste après sa mort : il ne mange jamais de charogne. Il lui faut environ 3 kg de viande par jour; dans les zones arides, il peut réduire sa consommation d’eau et même s’en passer en buvant l’urine de ses proies et en mangeant des melons du désert.
Prédateurs
Les lions, les panthères, les lycaons et les aigles mangent les petits et s’attaquent parfois aux adultes.
Comportement social
L’organisation sociale des guépards est très souple ; les mâles sont solitaires ou vivent en groupes constitués de 2 à 4 individus qui sont généralement frères. Ils marquent et défendent leur territoire qui couvre environ 40 km2. Les combats territoriaux entre mâles sont souvent mortels et entraînent un déséquilibre entre le nombre de mâles et de femelles de 1 pour 2 en faveur de ces dernières. Certains mâles cependant ne possèdent pas de territoire et parcourent de grandes distances. Les femelles ne semblent pas avoir vraiment de domaine ; dans le Serengeti (Tanzanie), elles parcourent des secteurs immenses, jusqu’à 800 km2 en suivant la migration des gazelles de Thomson ; ces zones de chasse sont si vastes que les femelles guépards y tolèrent d’autres femelles mais elles s’évitent mutuellement. Elles quittent une zone lorsque les proies se font rares et trouvent alors une nouvelle aire de chasse.
Reproduction
Chez les guépards, les chaleurs durent 2 jours toutes les 7 à 10 semaines. Il n’y a pas de saison de reproduction particulière mais les naissances les plus nombreuses ont lieu au loment où les gazelles lettent bas, ce qui permet à la mère de se procurer plus icilement des proies, lusieurs mâles entrent en ompétition pour une même îmelle mais un seul accouple avec elle. Lacté est ‘ès bref (moins de 1 min), uis le mâle reste souvent jours avec la femelle, a gestation dure en général e 90 à 95 jours. Les portées □mprennent de 1 à 6 jeunes,le plus souvent 2 à 4. La îortalité est très élevée de la aissance à 2 mois : dans le arc national du Serengeti lanzanie), environ 90 % des etits n’atteignent pas l’âge e 3 mois à cause des rédateurs, de l’abandon par mère, de maladies, etc. es jeunes ont une crinière ‘ectile qui disparaît vers mois et demi ; jusqu’à mois, leur fourrure est de Duleur gris clair sur le dos noire sur le ventre, ce qui mstitue un bon camouflage mtre les nombreux rédateurs susceptibles de les taquer (lions, hyènes chetées, aigles). Ils ouvrent s yeux vers 10 ou 11 jours commencent à manger de nourriture solide au bout î 30 à 35 jours. Le sevrage a ïu à l’âge de 12 à 20 semaines. Jusqu’à 8 mois, s petits sont très joueurs, îurs jeux constituent ujours un apprentissage )ur la chasse : vers 3 mois, mère apporte des proies qu’elle relâche devant eux ;ils apprennent peu à peu à s poursuivre et à les tuer iis quittent leur mère entre 14 et 18 mois. Les frères et 5 sœurs restent ensemble Lcore 6 mois environ, puis s femelles quittent le oupe. La maturité sexuelle 24 mois chez les femelles et 2 ans et demi à 3 ans chez les mâles.
Répartition
Les guépards vivaient autrefois, en dehors des forêts ombrophiles, dans toute l’Afrique et le sud- ouest de l’Asie, jusqu’en Inde ; aujourd’hui il n’en subsiste plus qu’en Afrique, où on ne les trouve en nombre qu’en Namibie et au Kenya. Au nord du Sahara, le guépard a vraisemblablement disparu presque partout. Il existe également une population en Iran (moins de 50 individus) et peut-être quelques spécimens en Afghanistan et au Kazakhstan. Les guépards peuvent vivre jusqu’à 2 000 m d’altitude.
Statut
Le guépard est une espèce vulnérable. En 1992, on estimait sa population à moins de 20 000 individus mais d’autres spécialistes avançaient à la même date les chiffres de 9 à 12 000 guépards. Certaines sous-espèces sont extrêmement menacées.
Selon une hypothèse, à la fin de la dernière glaciation, il y a environ 10 000 ans, au moment où ont disparu les mammouths et les félins à dents de sabre, les guépards auraient déjà failli s’éteindre : des populations qui vivaient alors en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Afrique, seule une poignée aurait survécu dans certaines régions d’Afrique et d’Asie centrale. Cet événement aurait entraîné un appauvrissement génétique ; dans une population réduite, la probabilité que deux parents présentant les mêmes gènes mutants se rencontrent augmente et donc le risque d’anomalies est accru. Là où il existe un bon brassage génétique, en revanche, les gènes mutants sont masqués par la présence des « bons » gènes. Des expériences ont montré que le matériel génétique des guépards présente 10 à 100 fois moins de variations que le génome des autres félins, ce qui peut entraîner également une plus grande vulnérabilité aux maladies.
La fragmentation de l’aire de répartition limite encore le brassage des gènes ; le fait que les femelles soient errantes pallie heureusement un peu ce problème. Cette mauvaise qualité génétique serait une des raisons pour lesquelles la reproduction des guépards en captivité est si difficile. On peut alors penser que cette espèce est déjà naturellement sur le chemin de l’extinction et que les efforts de protection sont voués à l’échec.
En fait, la réduction importante des populations est surtout la conséquence de la chasse massive que le guépard a subie et de la destruction de ses proies. I e prélèvement de guépards étant aujourd’hui théoriquement stoppé, il faut maintenant poursuivre la protection de leur habitat. Le brassage génétique devrait être assuré par les reproductions effectuées en zoo. Malheureusement, les animaux qui en sont issus ne sont pour l’instant pas destinés à être remis en liberté pour des problèmes d’adaptation à la vie sauvage.
Historique
Le guépard fut utilisé dès F Antiquité pour la chasse. Comme le faucon, il était aveuglé par une cagoule, puis démasqué et lancé à la poursuite d’une proie. Il fut ainsi utilisé par les pharaons d’Égypte, les empereurs de Chine, les Moghols de l’Inde, les tsars russes, les émirs arabes et les rois de France et d’Angleterre. On raconte qu’Akbar le Grand, empereur moghol de l’Inde de 1556 à 1605, en possédait près de 2 000 mais qu’il ne réussit à obtenir qu’une seule portée de guépards. Ces félins devinrent également des « chats » de luxe et leur fourrure fut particulièrement prisée par les stars d’Hollywood. Ils furent capturés par milliers, ce qui a fortement réduit leur aire de répartition et leur densité. En Inde, les trois derniers guépards ont été tués en 1947 par le maharajah de Korwai, au cours d’une chasse nocturne aux phares.
La reproduction en captivité n’obtenant aucun succès, tous les animaux furent prélevés dans la nature : en général, les individus des zoos meurent jeunes et les mâles ont un sperme pauvre. Dans 4o les années 60 cependant, le docteur Spinelli réussit enfin à les faire se reproduire en isolant des guépards dans son jardin. Ces félins sont en effet excessivement stressés par le voisinage des autres fauves, surtout dans les zoos et, de ce fait, les fécondations y sont rares. Dans leur milieu naturel, ils sont ainsi parfois plus nombreux dans les zones pastorales que dans les aires protégées, où il y a trop d’autres grands félins.