Lézards
L’aire de répartition de la famille des la- certidés – les vrais lézards (lézard vert et lézard des murailles, ou lézard gris) – couvre l’Afrique et l’Eurasie, dépassant au nord la limite du cercle polaire et atteignant en montagne près de 4 000 mètres d’altitude. Les lacertidés sont répartis en 200 espèces environ, parmi lesquelles 13 fréquentent nos régions. C’est donc en quelque sorte leur suprématie numérique qui en fait, pour nous, les lézards typiques, la France abritant seulement 5 autres espèces de sauriens (ou lacertiliens), dont 4 sont strictement méridionales.
Une silhouette familière
La morphologie des lézards est caractéristique et sans doute proche de celle des reptiles primitifs : corps allongé, longue queue, membres disposés plutôt latéralement et pourvus de cinq doigts (c’est à cette physionomie que correspond l’adjectif lacertiforme). La longueur du corps varie, selon les espèces, de 10 à 80 centimètres, la queue comptant pour environ les deux tiers. Cette longue queue peut être volontairement séparée du corps, au niveau d’une articulation particulière des vertèbres caudales. Le lézard abandonne ainsi, en cas de danger; une partie de lui- même (phénomène d’autotomie) : en continuant à frétiller, l’organe détaché retiendra l’attention d’un éventuel agresseur. La queue repoussera, différente par sa morphologie comme par son anatomie de celle d’origine.
Les lézards se nourrissent de divers invertébrés, insectes, vers, mollusques et arachnides; les plus grandes espèces peuvent à l’occasion capturer des petits mammifères, mais les individus adultes préfèrent souvent les fruits.
La reproduction a lieu au printemps, après des combats parfois violents entre mâles. La femelle pond en mai ou en juin des œufs qui sont’ enterrés et incubés naturellement; des petits lézards de quelques centimètres de long naissent, si les conditions ont été favorables, au bout de deux à trois mois. Ils doivent aussitôt subvenir à leurs besoins.
Les ennemis des lézards sont nombreux : rapaces, mammifères carnassiers (notamment les chats), serpents et lézards, sans compter l’homme, qui détruit ces insectivores utiles en éliminant les milieux qu’ils occupent et en empoisonnant leurs proies. C’est vraisemblablement une forme de pollution, encore mal déterminée, qui est à l’origine de la forte régression des lézards, et spécialement des lézards des murailles.
Avec ou sans pattes
La famille des scincidés (ou scinques) est, de loin, la plus importante du sous-ordre des lacertiliens par le nombre d’espèces connues, plus de 1 300, ainsi que par sa répartition : elle est présente sur tous les continents, en zones tropicale et subtropicale – y compris sur les îles océaniques – : quelques espèces seulement atteignent les régions tempérées. Les scinques se reconnaisse à leur écaillure, lisse ou rugueuse, mais homogène, ainsi que par la fréquente réduction de leurs membres : atrophie, diminution du nombre de doigts, disparition totale d’une paire de pattes, ou des deux, certaines espèces étant tout à fait serpentiformes. Habitant encore les forêts de San Cristobal (îles Salomon), Corucia zebrata, à queue prenante, est le plus grand scinque actuel : il peut dépasser 60 centimètres de long.
La langue des scinques est plutôt massive et charnue, jamais longue et bifide comme celle de nombreux lézards et des serpents. Les femelles pondent des œufs, ou mettent leurs petits au monde vivants (ovoviviparité) ; quelques-unes s’occupent de leurs nouveau-nés.