Milieux souterrains
Les grottes sont creusées par l’eau dans les massifs calcaires, mais il existe aussi des tunnels dans les laves volcaniques et des réseaux de fentes dans les roches cristallines. Si l’on trouve des grottes sur tous les continents, les mieux connues sont celles d’Europe, et plus particulièrement celles de France. Leur étude a conduit à la création de laboratoires souterrains, tel celui du C.N.R.S. à Moulis, dans l’Ariège, qui fonctionne depuis 1948.
Vrais et faux cavernicoles
Après l’inventaire des animaux cavernicoles. qui, rappelons-le, n’est pas terminé, la biospéléologie s’oriente vers l’étude de la biologie et de l’écologie de cette faune particulière. Pour certains animaux, surtout des vertébrés terrestres, la grotte est un refuge où ils viennent dormir ou hiberner à la mauvaise saison, le plus souvent près des entrées loirs, campagnols, renards, blaireaux, ours, quelques espèces de chauves-souris).
On distingue les espèces « trogloxènes» – cavernicoles de manière accidentelle ou occasionnelle – de celles dites troglophiles, qui sont habituellement cavernicoles mais peuvent aussi vivre à l’extérieur. C’est dans cette dernière catégorie que l’on peut ranger la plupart des invertébrés peuplant les grottes et les mines, qu’ils soient terrestres (arachnides et insectes) ou aquatiques (mol-lusques et crustacés).
Pour certaines espèces plus rares, venues de l’extérieur il y a fort longtemps, par les entrées naturelles ou entraînées par l’eau, la grotte est devenue un habitat permanent. Elles en ont occupé les niches écologiques et se sont adaptées à ce milieu relativement stable, sans grande concurrence et moins fréquenté par les prédateurs : ce sont les vraies espèces cavernicoles, encore appelées -troglobies».
Les espèces troglobies
Dans le milieu aquatique, les espèces troglobies sont surtout représentées par des crustacés et des poissons. Parmi les crustacés, les isopodes du genre Stenasellus, bien visibles dans les flaques d’eau, creusent leur terrier dans l’argile ; les amphipodes du genre Niphargus nagent dans les eaux courantes. Une cinquantaine d’espèces de poissons troglobies sont connues seulement dans la zone intertropicale.
Le fameux protée, batracien de Yougoslavie, est le premier animal cavernicole signalé en 1689 .
Les espèces terrestres troglobies sont surtout des arachnides, des myriapodes et des insectes. Chez les arachnides, pseudoscorpions, opilions et araignées dominent ; les toiles des araignées sont d’autant plus sommaires que les espèces sont spécialisées dans la vie cavernicole; elles finissent par être réduites à quelques fils entrecroisés. Chez les myriapodes, chilopodes prédateurs (Lithobius) et diplopodes détritivores ( Typhloglome- ris et Spelaeoglomerls) sont représentés. Chez les hexapodes, les collemboles pullulent ( Typhlogastrura, Pseudosiriella et Tritomurus). La «grande sauterelle des cavernes», l’orthoptère Dolicbopoda, est l’un des insectes cavernicoles les plus spectaculaires, avec ses 3 centimètres de long et ses antennes exceptionnellement fines et allongées. Les plus abondants sont les coléoptères : les Leptodirus à l’abdomen sphérique et les Aphaenops graciles sont des prédateurs d’autres petits arthropodes et des vers dans les galeries les plus profondes.
Vidéo : Milieux souterrains
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