Poissons d'argent
Longtemps regroupés au sein des aptérygotes, les diploures, protoures, lépismes, collemboles et archéognathes sont reconnus depuis peu comme des lignées distinctes. De même, l’ordre des thysanoures, rassemblant les lépismes et les archéognathes, n’était qu’un ensemble hétérogène désormais abandonné.
Les protoures : une découverte du xx siècle
Sans yeux ni antennes, les protoures sont de petits animaux (moins de 2 mm) dépigmentés qui se rencontrent dans des milieux très humides, dans les sols, les litières et sous les pierres. Leur coloration ambrée et leur immobilité les font passer inaperçus. Les pattes antérieures ne servent pas à la marche et jouent probablement le rôle d’organes du toucher. On sait encore peu de chose sur la biologie des protoures, sinon que les sexes sont séparés et qu’il y aurait une génération par an.
Après avoir été, à tort, rapproché des myriapodes, l’ordre des protoures n’a été reconnu que récemment. Deux cents espèces sont réparties dans le monde entier.
Les diploures aux cerques bien développés
Les diploures sont des arthropodes aveugles au corps étroit et allongé dont la taille varie de 4 à 50 millimètres. Le thorax porte trois paires de pattes réduites et un abdomen à dix segments, dotés de vésicules exsertiles et de petits stylets latéraux. L’extrémité de l’abdomen est terminée par deux cerques longs et fins, parfois transformés en pince.
Les diploures vivent dans le sol et sous les pierres, où ils recherchent l’humidité- La plupart semblent végétariens, mais quelques-uns capturent des proies avec leur pince. La fécondation se fait comme chez les collemboles : un spermatophore à pédoncule est fixé sur le substrat. Ils peuvent avoir jusqu’à trente mues. Les diploures peuplent toutes les régions chaudes et tempérées du globe.
Trois cents jours de jeûne!
Les lépismes, ou poissons d’argent (ordre des Zygentoma), sont parfois connus des ménagères, qui les débusquent des recoins sombres où ils se cachent sous la poussière. Ces insectes de forme allongée présentent trois « queues » à l’extrémité de l’abdomen, deux cerques et un épiprocte. Leur corps est recouvert d’écailles. Les lépismes habitent aussi dans les arbres creux et autres sites abrités; amateurs d’hydrates de carbone, ils consomment volontiers du carton ou du papier, de la farine ou même de la colle. On cite le cas d’une espèce qui a résisté à un jeûne de trois cents jours.
Les femelles pondent des œufs après chaque mue. La croissance est très lente et les mues continuent après la maturité sexuelle. On a déjà observé des sujets ayant effectué une soixantaine de mues. Ces animaux peuvent vivre quatre années, ce qui est très long pour un hexapode. Certains lépismes, entretiennent des rapports plus ou moins étroits avec les fourmis ou les termites.
Les machilidés : du littoral à la haute montagne
Les machilidés, ou archéognathes, se distinguent des lépismes par leurs grands yeux composés et leurs ocel-les. Leurs antennes sont sou-vent presque aussi longues que le corps. Ils se nour¬rissent d’algues microscopiques, de débris végétaux et de lichens. Petrobius maritimitsest le plus grand machi- lidé connu (18 mm de long); il prospère entre les rochers de la zone littorale, se déplace sur l’eau et peut faire des bonds. Mis à part les régions les plus froides, les machilidés sont largement répandus dans le monde. L’hiver, ils s’enfoncent sous les pierres, l’été ils courent sur les rochers en fin de journée. On trouve des espèces à 4 000 mètres d’altitude. La plupart des machilidés vivent plusieurs années.
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