Rhacophores
La femelle du rhacophore (genre Rhacophorus) construit un nid d’écume dans les arbres pour y déposer ses œufs : avant la ponte, elle évacue par le cloaque une petite quantité de liquide, qu’elle bat et retourne de ses pattes postérieures, afin de le faire progressivement «monter en neige». Chez quelques espèces, le mâle participe à l’élaboration du nid. Lorsque la masse d’écume est prête, le mâle agrippe aux aisselles la femelle, qui évacue ses ovules. Ceux-ci, aussitôt fécondés, tombent dans la mousse. La ponte terminée, le mâle puis la femelle se dégagent du nid d’écume blanche, qui prendra progressivement une coloration brunâtre. Peu avant 1 éclosion, la masse d’écume se liquéfie, et les têtards, déjà bien développés et mobiles, se dirigent vers l’eau.
Les «rainettes» africaines
La famille des hyperoliidés, proche de celle des rhacophoridés avec laquelle elle est souvent confondue, est riche de quelque 300 espèces ; elle est propre à la région éthiopienne , avec des représentants à Madagascar et aux Seychelles. On connaît plus de 20 genres. Plusieurs d’entre eux comptent des espèces tout à fait arboricoles, qui occupent en Afrique tropicale la niche écologique des vraies rainettes (hylidés), absentes de ce continent au sud du Sahara.
Les Chiromantis grimpent facilement le long des branches : leurs doigts s’opposent deux à deux, formant une pince. Un nid d’écume est installé dans les feuillages, au-dessus d’une mare, et gardé par la femelle : celle-ci gagne l’eau de temps à autre pour humidifier sa peau et humecter son nid. Les Afrixalus, également arboricoles, ne pondent que quelques gros œufs, qui sont dissimulés sous des feuilles au-dessus de l’eau. Parmi les genres arboricoles d’Afrique, Hyperolius est celui qui compte les espèces les plus colorées; toutefois, cette ornementation varie considérablement d’un individu à l’autre, à l’intérieur d’une même population. L’étude des chants représente un critère d’identification beaucoup plus fiable. La plupart des espèces de ce genre déposent leurs œufs à la surface de l’eau.
Les hyperoliidés terrestres appartiennent notamment aux genres KaSsina et Leptopelis: ils se reconnaissent à leur pupille verticale. Les représentants du premier – qui comprend aussi des formes arboricoles – pondent leurs œufs parmi la végétation aquatique et ont des têtards libres. Les espèces du second genre pondent non loin de l’eau et enterrent leurs œufs, au vitellus abondant, ou les dissimulent sous des plantes : à l’éclosion, les têtards gagnent l’élément liquide par leurs propres moyens, en rampant.