Tragélaphes
Ces antilopes, dont la taille varie de celle d’un chevreuil à celle d’un bœuf, ont en commun plusieurs particularités qui permettent d’identifier aisément leur groupe : elles portent de grandes oreilles étalées, un chevron blanc sur le front et, sur l’échine, une crête de longs poils se prolongeant parfois par une crinière; des lignes verticales ou des taches blanches ornent leurs flancs et, au-dessus du sabot des quatre pieds, se trouvent des marques typiques noires, et blanches.
Une silhouette caractéristique
Mais la forme de leurs cornes constitue leur vrai signe distinctif : longues, carénées et tordues en spirale, elles naissent derrière les orbites et se prolongent dans le plan du front. Poursuivies, elles posent leurs cornes en arrière, de part et d’autre du garrot, comme le font les cervidés ; cette ressemblance est à l’origine de leur nom, tragélaphiné signifiant littéralement antilope-cerf.
Chez le guib harnaché, le guib d’eau, le nyala, le nyala des montagnes, le grand et le petit koudou, les cornes sont présentes uniquement chez le mâle. Chez l’éland de Derby, l’éland du Cap et le bongo, les deux sexes en sont pourvus.
Des brouteurs discrets
Ce groupe, aujourd’hui exclusivement africain, est connu depuis le miocène en Eurasie. Comme leurs plus proches cousins actuels, les bosélaphins, qui vivent en Inde, les tragélaphinés sont des brou¬teurs se nourrissant de feuilles, de fruits, de bourgeons et de rameaux, parfois aussi de tubercules et de racines qu’ils déterrent avec leurs sabots. A l’exception de Péland du Cap, qui colonise des milieux plus ouverts, il s’agit d’animaux adaptés à un milieu d’arbustes fermé, dans lequel les rayures et les taches de leur robe leur procurent un camouflage efficace ; leurs ergots importants, qui rendent leur galop maladroit, facilitent leur déplacement, lent et précautionneux, sur le sol «humide et meuble des sous- bois.
Chez le guib d’eau ou sitatunga, aux mœurs amphibies, les sabots des doigts principaux, longs et pointus, sont réunis par un repli de peau. Cette palmure facilite la locomotion dans les terrains marécageux, où il est parfois poursuivi par les Pygmées, qui le chassent à courre en lâchant leurs chiens depuis des pirogues. De mœurs généralement nocturnes, les tragélaphinés vivent en petites hardes, rassemblant une de- mi-douzaine à une trentaine d’individus et s’éloignant peu des points d’eau. Les femelles mettent bas un seul jeune, après une gestation dont la durée varie de 210 à 260 jours,