Papier journal et papiers de presse
Papier journal et papiers de presse
Les papiers de presse, et en particulier le papier journal, sont définis comme pouvant accepter
l’impression de caractères, de clichés de traits ou de similigravures à grosse trame. Ils sont utilisés pour les journaux quotidiens, les périodiques et les magazines. Ils contiennent tous une proportion de pâte mécanique importante (de 60 à 100%) et une proportion significative de vieux papiers recyclés désancrés. Leur vitesse de fabrication est toujours élevée (plus de 600 m par minute). On peut distinguer deux catégories : le papier journal ordinaire ou amélioré.
Le journal ordinaire. C’est un papier journal de basse qualité. Il contient au moins 75% de pâte mécanique, avec comme conséquence une blancheur médiocre (de 56 à 60% ISO) et une tendance à jaunir rapidement et à devenir cassant. En revanche, cette composition lui donne une bonne opacité par rapport au faible grammage (entre 45 et 56 g.rrr2). Il est apprêté, faiblement ou non collé, car il doit pouvoir absorber l’encre rapidement. Sa résistance est grande, propriété importante dans la mesure où il doit supporter les contraintes de rotatives de plus en plus rapides et performantes. Il est tentant de comparer un papier journal actuel et un plus ancien. Ils présentent une différence d’aspect d’abord: on voit nettement le jaunissement caractéristique du vieux journal, dû à la présence de lignines dans la pâte à papier. Et il existe aussi des différences dans la structure fine témoignant d’une évolution dans les procédés de fabrication des journaux : on remarque l’absence de collage et de charges dans le journal édité en 1944. Les fibres y sont nettement séparées les unes des autres, les espaces clairement visibles, alors que les fibres du journal actuel sont plus empâtées et difficiles à discerner. Par ailleurs, dans le journal moderne une forte fibrillation est visible, ce qui contribue à une cohésion fibres/fibres plus performante.
Le journal ordinaire connaît une explosion remarquable au XIXe siècle lorsque toutes les classes sociales ont accès aux quotidiens. Oui n’a pas entendu parler de l’article «J’accuse… ! » écrit par Émile Zola pour témoigner de son indignation devant l’injustice commise à l’égard d’Alfred Dreyfus et qui a fait, le 13 janvier 1898, la une du journal l’Aurore ; tiré à 300 000 exemplaires, il a permis à toute la France et à l’étranger de vivre en temps réel un événement important.
Le journal amélioré. C’est un papier de presse de meilleure qualité que le journal ordinaire. Il contient de 60 à 70% de pâte mécanique et de 30 à 40% de pâte chimique au bisulfite et au sulfate. La pâte est blanchie de façon à atteindre un indice de blancheur de l’ordre de 65 à 75% ISO. Le grammage est de 60 à 65 g.rrr2 et le taux de charges minérales est de 10 à 20 %. Le journal peut être satiné, passé en calandre et utilisé pour des périodiques tirés en héliogravure. Il peut aussi être simplement apprêté sur lisse pour les journaux plus courants tirés en offset ou en typographie.
Vidéo : Papier journal et papiers de presse
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