Perspectives énergétiques mondiales : Éléments prédéterminés – Forces motrices – Acteurs clés – Incertitudes
Perspectives énergétiques mondiales
Les experts s’accordent pour dire que les prévisions énergétiques sont presque impossibles car les incertitudes pesant sur l’avenir sont si nombreuses qu’elles ne peuvent jamais être totalement intégrées dans un modèle. Dans un tel contexte, l’approche par scénario est privilégiée et largement utilisée par les entreprises du secteur de l’énergie, les gouvernements et les organisations internationales. Les scénarios ne sont pas des prévisions. Ils se construisent dans des séances de « brainstorming » au cours desquelles quelques personnes essaient d’imaginer un petit nombre de « futurs possibles ». Chaque scénario donne l’image d’un avenir possible dans les prochaines 20, 30, ou 50 années. On ne peut affecter une probabilité d’occurrence à aucune de ces images, mais elles aident à identifier les tendances de base, les menaces, les opportunités et les risques. Parmi les différents scénarios pour le futur qui sont construits, l’un d’eux reflète généralement une simple extrapolation du passé récent. Ce « scénario central » ou « scénario de référence » correspond à une situation dans laquelle les affaires continuent comme d’habitude (Business as Usual), ce qui signifie qu’aucun changement fondamental ne survient dans les structures et les comportements. L’AIE construit un « scénario de référence et plusieurs scénarios alternatifs. Le Cambridge Energy Research Associates (( IKK A) emploie lien méthode de construction de scénarios repose! sur l’identification des divers facteurs façonnant avenir : les éléments prédéterminés, les forces motrices, les acteurs le (il les incertitudes.
l’élément prédéterminés comprennent les faits et les données pu sont considérés comme fixés en début de période. La structure d’ énergétiques actuels, avec leur inertie et leur rigidité,l’industrie énergétique, le volume des ressources énergétiques les disponibles (en l’état actuel des connaissances et dans les concilions présentes), l’état actuel des technologies peuvent être considérant comme des éléments prédéterminés.
Les autres éléments prédéterminés sont l’évolution démographique et les hypothèses fait ; sur la croissance économique.
Les forces motrices vont façonner le futur énergétique mondial.
I il lus sont souvent antagonistes, ce qui confirme la légitimité d’une un approche dialectique. Les forces motrices peuvent inclure le processus de mondialisation, les préoccupations croissantes relatives à l’environnement, la libéralisation des marchés. La nouvelle crise de l’énergie introduit une opposition entre les biens publics (le climat) et interligne privé, entre les entreprises à la recherche de profits et les gouvernements ou les institutions internationales qui tentent d’imposer porcelaines contraintes d’intérêt général.
Les acteurs clés désignent dans la construction de scénarios les ni leurs qui sont capables de modifier ou de changer les règles du jeu.
Ce peut être des entreprises apportant une innovation majeure, de nouveaux gouvernements changeant le cadre institutionnel ou des organisations telles que la Commission européenne ou les Nations .Les incertitudes : l’évolution récente de l’industrie énergétique mondiale s’accompagne clairement d’une complexité croissante : complexité des marchés de l’énergie avec leurs cadres réglementaires, complexité de l’environnement général, complexité politique et géopolitique. Ces complexités créent des incertitudes et des risques. La plupart des incertitudes sont interdépendantes. L’économiste américain Franck Knight évoquait la « dynamique des incertitudes du futur ». Nous pouvons parler de la dialectique des incertitudes du futur parce que les incertitudes vont non seulement interagir entre elles, mais également interagir avec des éléments prédéterminés et les forces motrices. Prenons quatre sources majeures d’incertitudes : le changement climatique, l’économie, les institutions et la géopolitique.
Le changement climatique est une réalité prouvée scientifiquement, sans que personne ne puisse pourtant dire quels en seront précisément les effets aux niveaux mondial et local. Le réchauffement climatique affectera certains éléments fondamentaux de la vie des hommes à travers le monde : l’accès à l’eau et aux ressources en eau,
la production agricole, la santé humaine et animale, l’utilisation des terres et leur disponibilité, l’environnement. Des centaines de millions de personnes pourraient souffrir de la faim, des pénuries d’eau et des inondations côtières à mesure que le monde se réchauffe. Les effets du changement climatique ne seront pas uniformément répartis. « Tous les pays seront touchés. Les plus vulnérables – les pays les plus pauvres et leurs populations – souffriront plus tôt et davantage, alors même qu’ils ont le moins contribué aux causes du changement climatique. Les dépenses entraînées par les conditions météorologiques extrêmes, notamment les inondations, les sécheresses et les tempêtes, sont déjà en augmentation, même dans les pays riches 6. » Le changement climatique résulte de l’accélération des émissions de gaz à effet de serre qui comprennent le dioxyde de carbone (C02), qui représente 71,4 % des émissions, le méthane (CH4), 17,5 %, l’oxyde nitreux (N20), 10 %. Quelques critiques ont récemment été formulées, à partir de recherches en cours sur les émissions de gaz à effet de serre, considérant que le rôle du méthane est probablement sous-estimé (Dessus et al., 2008). Les sources d’émissions : la production d’électricité (en particulier à partir du charbon) vient en premier, le changement d’utilisation des terres (essentiellement la déforestation) arrive en deuxième position, devant le secteur des transports et celui de l’agriculture.
L’économie. Mondialisation, libéralisation des marchés et développement des Nouvelles Technologies de l’information et de la Communications ont stimulé la croissance économique mondiale. Entre 2003 et 2007, la croissance économique mondiale a atteint en moyenne un taux de 4 % par an malgré un triplement des prix du pétrole durant la même période. La croissance économique a semblé être devenue insensible aux prix du pétrole. Toutefois, la grave crise économique survenue en 2008 a rapidement endommagé l’ensemble de l’économie mondiale en raison des interdépendances, illustrant ainsi le concept de « monde plat ». Cette crise paraît avoir accentué les différentiels de croissance économique. Pour les pays de l’OCDE, la sortie de crise apparaît comme longue, difficile et coûteuse, avec une demande d’énergie peu dynamique. Au contraire, les pays émergents ont renoué plus rapidement avec une croissance économique dynamique qui nourrit la demande d’énergie, d’autant plus qu’il y a des retards à rattraper.
Les incertitudes institutionnelles. La libéralisation des marchés du gaz naturel et de l’électricité a donné lieu à de nouvelles formes d’organisation industrielle. Certains segments de ces industries, considérés comme des monopoles naturels, sont réglementés. Dans de nombreux pays, dans autorités il régulation indépendantes ont été Crées,mais souvent, les dispositifs réglementaires ne sont pas stabilisé l’incertitude port mil sur les changements qui pourraient être à la forme actuelle de la réglementation. Les questions ils ont également créé de nouvelles formes de régulant mais sens plus large :
le protocole de Kyoto et tous les instruments lui sont attachés, tels que le système européen du marché des primaires d’émission (ETS, pour Emission Trading Scheme). L’évolution de lu réglementation environnementale, avec un prix du C02, demeure I mu’ des principales incertitudes de notre avenir énergétique.
les incertitudes géopolitiques. Une grande partie des ressources gazières sont concentrées dans un petit nombre de pays mi la stabilité politique et juridique est fragile. Cette situation compromit! l’accès et les conditions d’accès aux ressources énergétiques. Elle m m levé également la question clé des investissements futurs. Ces pays seront ils les conditions appropriées pour l’accès aux ressources énergétiques et leur développement ?
Un résumé des graves répercussions possibles du changement climatique figure dans l’encadré .
Les impacts du changement climatique peuvent être prévus, mais ils ne peuvent pas être évalués précisément en termes quantitatifs et qualitatifs. En outre, le calendrier et le rôle possible des facteurs amplificateurs ne sont pas connus. Cela signifie que, pas à pas, les événements climatiques à venir vont pousser les gouvernements à agir toujours plus vigoureusement, mais selon un rythme encore inconnu. L’évolution des systèmes énergétiques est fortement dépendante de ce processus dialectique.
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