Arachnides
Généralement nocturnes, les arachnides ont une vue souvent faible. Les yeux, situés sur la partie antérieure du corps, varient en nombre d’un ordre à l’autre, et parfois d’un genre à l’autre. L’imprécision de la vue peut être compensée par la présence de diverses soies sensorielles, répandues sur toute la surface du corps, qui assurent un sens tactile développé. Les soies réparties sur les membres entrent pour une bonne part dans la détection des proies.
Une double digestion
La plupart des arachnides s’emparent de leurs proies vivantes. Les tissus de l’animal capturé sont transformés en bouillie sous l’action d’une salive formée par la régurgitation d’un liquide intestinal mélangé à des sucs d’origine complexe. Le venin joue également un rôle dans la digestion externe des proies des araignées, des scorpions et des pseudoscorpions. Dans tous les cas, les arachnides préparent ce bol alimentaire à l’extérieur de la bouche ; le liquide obtenu est ensuite aspiré pour subir la digestion interne.
Les glandes à soie et à venin
Des glandes à soie sont situées dans le doigt mobile des chélicères des pseudoscorpions; elles s’ouvrent dans la bouche de certains acariens, et débouchent au niveau des filières chez les araignées. Les glandes sécrétrices de venin occupent également des positions très différentes dans les groupes concernés : pseudoscorpions, scorpions, la plupart des araignées et des acariens. Aucun des autres ordres ne produit de soie ou de venin. Cependant, pour se défendre, les uropyges (des arachnides tropicaux) expulsent par les glandes anales un liquide qui se répand sous la forme d’un nuage à odeur piquante.
Les arachnides tropicaux
Les solifuges, 600 espèces environ, sont abondants en Afrique, en Amérique, en Asie, au Moyen-Orient, en Espagne et dans les Balkans; ils n’existent pas en Australie. Le plus grand (7 cm) vit au Sahara. Leur nom (du latin sol : soleil, et fugere : fuir) n’est pas approprié aux nombreuses espèces diurnes, appelées aranas del sol en Amérique latine et en Espagne. Elles se caractérisent par la présence d’un organe en forme de raquette situé au niveau de la quatrième paire de pattes, aux fonctions encore inconnues. Des espèces fouisseuses, aux pattes courtes et robustes, vivent dans les terriers; d’autres, agiles, rapides, chassent à vue et grimpent volontiers aux arbres ou aux murs, leurs pattes antérieures étant utilisées pour tâter le sol pendant qu’elles courent sur les autres.
Les amblypyges (environ 60 espèces) sont aplatis, avec de fortes pattes-mâchoires armées de dents. Leur première paire de pattes, en forme d’antennes démesurément longues, leur sert en particulier à explorer l’environnement. Leur taille varie de 4 à 45 millimètres (genre Phrynus). Ils demeurent le jour dans des cavernes ou autres retraites et chassent la nuit, par exemple des termites.
Le corps des palpigrades, presque microscopique (0,5 à 2 mm), se termine par un long flagelle aux multiples articulations. Leur mode de vie exige un niveau d’hygrométrie précis, qui leur fait éviter les lieux trop humides ou trop secs. Il existe une vingtaine d’espèces qui se distinguent par certains caractères, comme des chélicères à trois articles et des pédipalpes semblables aux pattes ambulatoires, qui en font les plus archaïques des arachnides.
Les ricinuléides, qui regroupent le moins d’espèces, occupent la zone tropico-équatoriale d’Afrique occidentale et du continent américain. Elles mesurent environ 15 millimètres, n’ont pas d’yeux, et un capuchon recouvre leur région buccale. Elles vivent plutôt dans les détritus végétaux.