Fourmis
Aisément reconnaissables, les fourmis (formicidés) sont de couleur terne, du jaune au brun, et ont une taille étroite. Les femelles ou reines, grosses et grandes, sont les fondatrices de la communauté et peuvent vivre plusieurs dizaines d’années. Les mâles, grêles et ailés durant leur courte vie d’adulte, ont une petite tête aux yeux et ocelles bien développés. Les ouvrières de loin les plus nombreuses , dépourvues d’ailes, sont plus petites et stériles. Les soldats sont des ouvrières à la grosse tête armée de puissantes mandibules ; les pots-à-miel, une autre forme d’ouvrières, immobiles et suspendues dans le nid, ont un énorme abdomen globuleux et rempli de miel, qu’elles ont pour fonction de stocker. Les ouvrières assurent tous les travaux d’entretien et de défense du nid ; leur durée de vie dépasse rarement six mois.
Hiérarchie et spécialisation
A une certaine époque de l’année, un grand nombre d’individus sexués mâles et femelles quittent le nid pour le vol nuptial. Ces essaims de fourmis volantes préludent à l’accouplement, qui a lieu au sol. Après avoir perdu ses ailes (ou les avoir rognées), la femelle fondatrice recherche un lieu propice pour pondre. Il est fréquent qu’elle ponde et soigne ses œufs pendant plusieurs semaines sans s’alimenter. Il lui arrive aussi de manger une partie de sa progéniture ou d’en faire profiter ses premières larves. Celles-ci se transformeront en ouvrières, qui s’occuperont de nourrir la reine et les générations suivantes, tout en construisant la fourmilière.
Les membres de la communauté se lèchent entre eux pour échanger les substances chimiques nécessaires à la cohésion du nid. Les fourmis pratiquent également des attouchements d’antennes, et s’échangent de la nourriture de la bouche à la bouche, les larves offrant en contrepartie une sécrétion appréciée des ouvrières.
Les fourmis ont un régime alimentaire varié, à base de végétaux ou de proies. Elles exploitent les pucerons et les cochenilles comme du bétail, pour leur miellat; en revanche, de nombreux commensaux, les myrmécophiles, profitent de leurs réserves. La plupart des fourmis nidifient dans la terre, mais il existe des espèces arboricoles.
D’astucieux parasites
Les fourmis sécrètent diverses substances, dont certaines ont pour fonction d’alerter la société en cas de danger. Quelques espèces peuvent produire d’autres substances inhibitrices des précédentes, se faisant ainsi admettre dans les fourmilières sans travailler. Certaines se contentent de chaparder ; d’autres tuent la reine et s’installent à sa place. Chez la fourmi-amazone, la jeune reine s’empare du nid et des ouvrières des fourmis rousses, puis ses propres ouvrières vont piller un autre nid de fourmis rousses pour en ramener le couvain qui donnera d’autres esclaves. On connaît des espèces dont les ouvrières tuent leur propre reine et se mettent au service des envahisseurs.