Grues
Les grues sont regroupées dans la famille des gruidés, qui compte 15 espèces réparties en 4 genres. Ces oiseaux possèdent de longues pattes et un long cou mais ne sont pas, comme on le croit généralement, apparentés aux cigognes ni aux hérons. Ce sont les plus grands oiseaux volants : ils peuvent atteindre 2 mètres de haut.
Les grues se rencontrent dans les vastes espaces dégagés et tranquilles. Elles apprécient particulièrement les zones humides, mais se nourrissent également dans les prairies et les champs.
La danse des grues
Les grues sont monogames et très fidèles. Lorsqu’ils s’installent dans leur territoire de reproduction, à l’arrivée du printemps, ou de la saison humide pour les espèces tropicales, le mâle et la femelle émettent ensemble un cri généralement plus grave et plus prolongé chez le mâle. Il permet aux partenaires d’établir puis de renforcer les liens qui les unissent, comme les parades, très spectaculaires, auxquelles se livre le jeune couple en effectuant une série de gestes codifiés. Par la suite, les partenaires crient pour signifier leur présence aux couples voisins. La danse a également pour fonction de favoriser la bonne synchronisation des activités parentales au sein du couple. Les oiseaux établis depuis plusieurs années cessent d’ailleurs de danser avant l’accouplement, sans doute parce qu’ils se connaissent bien.
Le nid, réduit à une simple plate-forme, est construit dans un lieu retiré du territoire. Les grues couronnées y déposent souvent trois œufs, les autres espèces seulement deux. Dès l’éclosion, les poussins sont couverts de duvet et ont les yeux ouverts. Très vite, ils suivent leurs parents dans leurs déplacements autour du nid. Dans la majorité des cas, un seul jeune parvient à s’envoler. Il reste avec ses parents une année durant et apprend à connaître l’itinéraire qui lui permettra de rejoindre, à quelques milliers de kilomètres au sud, son quartier d’hivernage.
Des héros légendaires en voie d’extinction
Rarement oiseaux ont inspiré autant de légendes et de contes populaires que les grues. On prétendait autrefois en Europe que la grue, avant de partir en migration, avalait une pierre pour éviter d’être déportée de sa route par les vents violents. On racontait aussi qu’elle transportait sur son dos des oiseaux plus petits pour les aider à traverser l’océan.
Palamède, un héros de la Grèce antique, se serait inspiré de leurs figures aériennes pour dessiner plusieurs lettres de l’alphabet grec. Les danses des grues ont été reproduites dans de nombreux rites funéraires, tant en Sibérie qu’en Chine ou en Australie. Au Japon, la grue symbolise le bonheur et la longévité.
De nos jours, plusieurs espèces de grues sont menacées d’extinction, car leurs habitats disparaissent. Ainsi, il reste seulement 140 grues blanches d’Amérique, moins de 900 grues blanches de Sibérie et à peine 1 000 grues de Mandchourie. Malgré les efforts considérables de protection entrepris ici et là, l’avenir de ces espèces n’est pas assuré.