Guêpes
Les vespoïdes comprennent trois familles : la plus connue est celle des guêpes sociales (vespidés), dont la sociabilité est la plus évoluée. Couramment observé en Europe, ce groupe comprend les guêpes communes, dont le corps ne dépasse pas 2 centimètres, et les frelons, dont certaines femelles atteignent 3,5 cm. Ce sont généralement des insectes cosmopolites d’assez grande taille, qui construisent leurs nids avec des fibres végétales. Les adultes butinent sur les fleurs et les larves sont nourries avec des proies, souvent des chenilles ou des mouches.
Une vie sociale élaborée
Une société de guêpes comprend deux castes femelles : une ou plusieurs femelles sexuées fertiles, et des neutres ou ouvrières (femelles à ovaires non développés). Les mâles restent peu de temps dans le guêpier. Dès le printemps, une fondatrice ayant passé l’hiver commence à construire le guêpier; elle pond au fond des premières alvéoles et pourvoit à l’alimentation des larves après Péclosion, quelques jours plus tard. Au bout d’un mois environ, les premières ouvrières apparaissent et s’attellent immédiatement à la construction de nouvelles loges et à l’approvisionnement du couvain. En l’espace de trois à quatre mois, le nid atteint son plein développement et les premières guêpes sexuées, mâles et femelles, apparaissent, sans jamais participer aux travaux du nid. Suivant les espèces, celui-ci compte alors jusqu’à un millier d’individus, mais des nids abritant plus de 30 000 guêpes ont été observés.
Un nid de papier
Le nid de guêpes est construit avec des fibres végétales ramollies et mastiquées avec de la salive. Une fois sèche, cette pâte prend la consistance du carton. Les Vespa (guêpe, en latin), les frelons, nidifient généralement dans des cavités existantes (ils sont opportunistes), souvent des arbres creux, tandis que les Vespula, les guêpes communes, construisent généralement des guêpiers de dimensions importantes, suspendus dans un arbre ou sous un toit, et parfois souterrains.
Dangereuses mais utiles
Equipées d’un aiguillon relié à un appareil venimeux dont elles se servent pour se défendre, les guêpes sont souvent la proie de petits vertébrés, hérissons, musaraignes, renards, et plus particulièrement de certains oiseaux comme le guêpier ou la bondrée.
Pour l’homme, la piqûre peut être dangereuse. Il convient donc de se méfier car les guêpes, bien plus que les abeilles, dont elles sont d’ailleurs les pires ennemis, sont souvent irascibles et agressives. En outre, les guêpes peuvent renouveler leur piqûre, contrairement aux abeilles. Par leur action prédatrice, les guêpes sont de précieux auxiliaires de l’homme. Ainsi, on estime qu’une seule guêpe peut entraîner la disparition de 1 000 mouches et de 1 000 chenilles.
Pompiloïdes et sphécoïdes : les guêpes solitaires
Les pompiloïdes sont des guêpes fouisseuses qui chassent exclusivement des araignées. Elles les paralysent avant de les emporter vers un nid rudimentaire où chaque larve recevra une seule proie.
Les sphénoïdes, bien représentés en Europe, ont une éthologie remarquable à plusieurs titres : chasse, paralysie et transport de proies variées, nids creusés dans le sol (terrains sablonneux), dans une tige végétale, ou construction maçonnée d’une ou de plusieurs cellules, approvisionnement de la larve en une seule fois ou progressif… L’étude de ces guêpes nous a donné les plus belles pages des Souvenirs entomologiques de J.-H. Fabre.