Le vieillissement général : La sénescence et la sénilité: sénescence et sénilité
Il est souvent difficile de différencier le normal : la sénescence, du pathologique : la sénilité, de délimiter en somme les domaines respectifs de la gérontologie et de la gériatrie. La médecine permet de dépister les maladies graves assez tôt et de survivre à des maladies autrefois mortelles. Il est pourtant logique que, vivant plus longtemps, on ait davantage à souffrir de l’involution des appareils ostéo-articulaire, vésico-sphinctérien, oculaire, auditif, et de grandes fonctions : équilibre, marche, débit cardiaque et ventilatoire, ou encore de troubles de l’attention, de la mémoire, de la réflexion. Le vieillissement résulte en effet de l’accumulation de défauts somatiques non réparés. Les processus de résistance ne sont pas infaillibles et des altérations de différentes fonctions endocriniennes, immunitaires, retentissent sur les processus de réparation cellulaire. Un vieillard en parfaite santé et qui paraît défier les ans et les dangers peut subitement être conduit à la mort par le fait d’un accident mineur, qui met en difficulté des mécanismes régulateurs altérés. Si toutes les maladies étaient guéries, le vieillissement n’en serait pourtant pas retardé.
Les troubles conditionnés par l’âge font partie de ceux qui sont dus à la cérébrosclérose. Il est parfois difficile de déceler si le déficit présenté par une personne âgée est normal pour son âge ou est pathologique et relève d’un traitement ? Il est parfois difficile de distinguer les états dépressifs des vieillards, auxquels peut être associée l’idée de suicide, des symptômes premiers d’une démence sénile, dans laquelle, toutefois, l’affectivité est émoussée, le psychisme (mémoire, parole, calcul, pensée) perturbé. Il arrive que, dans des cas de détérioration mentale sénile, l’euthanasie médicalisée soit dans certains pays envisagée pour supprimer les douleurs physiques et mentales. Un certain nombre de maladies se caractérisent par un vieillissement précoce. Le mongolisme ou trisomie caractérisée par un chromosome sup¬plémentaire est en particulier caractérisé par une longévité réduite. La maladie d’Alzheimer est la plus fréquente des démences ; elle atteint 5 % des plus de 65 ans et 20 % des plus de 85 ans. Elle se caractérise par une perte progressive des fonctions intellectuelles, de la mémoire, des troubles du raisonnement et du comportement. L’origine génétique est soupçonnée,mais interviennent aussi les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Sur le plan anatomopathologie, la maladie est caractérisée par une perte des neurones, une diminution du nombre des dendrites et des synapses ; des dépôts de lipofuscine et des neurones qui n’arrivent pas à se débarrasser de leur calcium sans doute par diminution de la capacité de détoxication aux radicaux libres ; des plaques anormales faites de dépôts amyloïdes sont entre les neurones. La maladie évolue lentement et progressivement. Son diagnostic est porté le plus souvent a posteriori. Il ne faut pas la confondre avec des troubles normaux du vieillissement, confusion mentale et troubles de la mémoire, ni même avec la dépression qui les accompagne fréquemment. En fait, le terme de maladie d’Alzheimer unifie les démences du sujet âgé ; celui de démence sénile est abandonné. Dans le syndrome de Werner ou pangeria, maladie caractérisée par un vieillissement prématuré, on a découvert le gène responsable. A partir de 30 ans, les cheveux blanchissent, la peau se ride, des maladies liées à l’âge (atteinte des coronaires, cancers, diabète, cataracte, ostéoporose) surviennent. Différente du vieillissement normal, cette maladie serait due à la déficience d’une enzyme (hélicase) spécialisée dans le déroulement de la double hélice d’ADN ; il en résulterait la sénescence et les maladies liées à l’âge par arrêt de la division des cellules.