Les fibres textiles : La morphologie du cotonnier
La morphologie du cotonnier
La morphologie de base du cotonnier est simple, mais elle varie beaucoup selon l’espèce, la variété, le climat et les conditions de culture. Le port de la plante. La partie aérienne de la plante est composée d’une tige principale érigée, à croissance terminale et continue (monopodiale). Les rameaux se développent de façon soit continue, soit discontinue (sympodiale). L’ensemble donne au cotonnier un aspect buissonnant et compact, allant de la forme pyramidale à la forme sphérique selon les variétés.
Racines, tiges, rameaux et feuilles La racine principale est pivotante et de longueur variable suivant la nature du sol. Elle peut atteindre plus d’un mètre. Des racines secondaires latérales se développent en étages horizontaux successifs. L’ensemble racinaire, très important, assure à la fois la fixation de la plante et son alimentation en eau et en sels minéraux. Il joue un rôle capital dans l’adaptation du cotonnier en conditions climatiques difficiles, comme dans les régions africaines proches des déserts. La tige principale, à croissance monopodiale, forme des nœuds d’où partent des rameaux de deux types : les branches végétatives à croissance monopodiale et portant des feuilles et des bourgeons ; des branches fructifères à croissance sympodiale et portant des feuilles, des fleurs et des fruits. Les branches fructifères apparaissent aux nœuds de la tige principale et des rameaux secondaires végétatifs. La croissance discontinue de ces branches leur donne un aspect en zigzag, et la succession des segments a pour conséquence l’étagement de la floraison, de la fructification et de la maturation des capsules. Les feuilles assurent l’assimilation photosynthétique, la respiration et la transpiration. Leur forme et leur taille sont variables selon l’âge, l’espèce et la variété. La plupart ont une forme palmée avec des lobes plus ou moins marqués. Le limbe est de couleur vert clair à vert foncé, glabre ou pileux. Les poils représentent une protection mécanique contre les insectes piqueurs. Tiges et feuilles contiennent des glandes externes ou nectarifères qui sécrètent un suc attirant les insectes et des glandes internes qui sécrètent un produit toxique, le gossypol.
Fleurs, fruits et graines. La fleur est issue d’un bourgeon protégé par trois bractées. Celles-ci persistent jusqu’à la maturité des fruits, ce qui constitue un double inconvénient : elles freinent la croissance de la plante en favorisant la protection des insectes nuisibles et elles gênent la récolte mécanique du coton. La fleur est formée d’un calice à cinq sépales verts et soudés, d’une corolle à cinq pétales libres et bien développés, d’un blanc crémeux à jaune, d’un androcée (appareil reproducteur mâle) contenant de nombreuses étamines soudées en une colonne staminale, et d’un gynécée (appareil reproducteur femelle) comprenant un ovaire supère de 3 à 5 carpelles fermés, un style et des stigmates très développés. Chaque carpelle contient plusieurs ovules. Des glandes nectarifères sécrètent un liquide sucré attirant les insectes, le nectar. La morphologie de la fleur permet une manipulation aisée, par exemple, la castration des étamines ou l’isolement du stigmate pratiqué dans les techniques d’hybridation contrôlée en vue d’une amélioration variétale.
Après la fécondation, qui a lieu dès l’ouverture des étamines (anthèse), l’ovaire se transforme en un fruit, la capsule. Celle-ci, de forme et de volume variables selon la variété et les conditions de culture, présente une couleur verte tachée de rouge. La capsule contient 3 à 5 loges qui renferment chacune 6 à 9 graines de couleur brune. Celles-ci mesurent de 7 à 12 mm de long. À la surface de ces graines, des poils épidermiques se développent dès la fécondation et forment des fibres, les « soies » du coton formant la ouate.
Les fibres sont naturellement blanches ou de couleur écrue avec différentes nuances de brun. À maturité, la graine est exalbuminée (les réserves contenues dans l’albumen ont été utilisées pour le développement de l’embryon). Les cotylédons sont riches en huile (34 à 36 % du poids sec) et en protéines (40 à 55% du poids sec). Des glandes à gossypol sont aussi présentes dans les capsules et les graines. L’ouverture des capsules se fait au niveau des fentes de déhiscence situées entre les valves. Elle permet la maturation des fibres par séchage. L’ensemble des fibres constituant la ouate peut présenter une forme dégoulinante, sensible au vent et à la pluie, ou au contraire une forme stormproof en anglais «résistante aux conditions climatiques orageuses », permettant une meilleure récolte.
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