L'urgence d'une régulation mondiale renforcée
– Les nouveaux défis de l’énergie exacerbent les tensions entre les biens publics et les biens privés, entre le bien-être collectif et les intérêts particuliers. La gestion de la planète et son financement apparaissent comme un défi majeur de ce siècle. Il faut à la fois renforcer la régulation mondiale et inventer de nouvelles formes de régulation. Au-delà de l’équation de Johannesburg et de la gestion de la planète, il existe, dans l’économie mondiale, un certain nombre de problèmes qui doivent être plus étroitement réglementés :
– L’argent et la finance. La crise économique et financière montre qu’il est nécessaire de renforcer la réglementation et le contrôle global des flux financiers. Une part croissante de la création de richesses échappe à toutes formes de contrôle et de taxation. Les nouveaux « barons voleurs » de la mondialisation utilisent toutes les facilités offertes par les paradis fiscaux et les pavillons de complaisance.
L’organisation financière mondiale facilite le recyclage de l’argent sale généré par le crime, la drogue et la corruption.
– La pollution concerne les émissions de gaz à effet de serre et la préparation de l’après Kyoto mais aussi toutes les formes de pollution issues des activités humaines. La pollution des mers et des fleuves est de plus en plus préoccupante. Un autre sujet d’inquiétude concerne les pollutions nucléaires liées à la circulation et au commerce illégal de produits radioactifs.
– Des cadres juridiques internationaux doivent être davantage élaborés et renforcés pour un grand nombre de questions : le droit de la mer, les droits de propriété, les responsabilités des États, des entreprises et des particuliers, le règlement des conflits et des différends. La liste est très longue et le coût du renforcement de la réglementation est élevé. On revient à cette question lancinante : qui va payer pour gérer correctement la planète
Le renforcement de la régulation planétaire doit être organisé dans le cadre des Nations Unies. Hors des Nations Unies le G 20 a un rôle majeur à jouer. Les questions institutionnelles illustrent les difficultés
politiques rencontrées pour le renforcement de la régulation. Cela implique de longues négociations et des coûts de transaction élevés. Avant de conclure, nous voudrions mentionner ici la question de l’agenda pour la préparation de l’après Kyoto (encadré 4] et le Mécanisme de développement propre (encadré 5) et enfin la grande question du prix du C02.