Poissons-chats
On classe les poissons-chats ( ordre des siluriformes) en trente et une familles, dont deux sont marines ; des 2 200 espèces, plus de la moitié que compte l’ordre sont américaines. C’est le cas du poisson-chat commun ; introduit à la fin du XIX siècle, il a rapidement conquis l’Europe, concurrençant les cyprins autochtones.
Tous les poissons-chats possèdent des «moustaches», barbillons bardés d’organes tactiles et gustatifs qui leur permettent de détecter les proies cachées dans les fonds vaseux. Leur nombre varie d’une à quatre paires.
L’art de s’adapter et de se défendre
La fente operculaire des poissons-chats est généralement étroite, ce qui leur confère une grande résistance à l’asphyxie ; ils peuvent, en gobant l’air en surface, survivre dans des eaux stagnantes ou peu oxygénées. Certains, comme les Heteropneustes, Clarias ou Heterobranchus d’Afrique et d’Asie du Sud-Est, possèdent à cet effet des organes arborescents ou des diverticules branchiaux. Les Clarias, comme les protoptères, s’enfouissent dans la vase des mares asséchées en attendant le retour des eaux.
Les poissons-chats sont dépourvus d’écailles, mais ceux de trois familles d’Amérique du Sud sont couverts de plaques osseuses. Les espèces à peau nue possèdent souvent des épines operculaires ou des rayons de nageoires ossifiés qu’elles dressent en cas de danger.
Ces épines sont parfois en relation avec des glandes venimeuses. Un autre mode de défense est adopté par les malaptérures du Congo et du Nil, qui ont transformé leur musculature sous- cutanée en un organe électrique dont les décharges écartent les prédateurs ou étourdissent les proies qu’ils convoitent.
Parmi les adaptations curieuses de ces poissons, citons celle du candiru de l’Amazonie qui parasite les mammifères en s’introduisant dans les orifices naturels, vagin et urètre notamment, pour sucer leur sang. C’est le seul poisson qui soit parasite de l’homme.
Nombre de siluriformes de petite taille sont appréciés des aquariophiles pour leur robustesse et leur beauté. Hôtes fréquents des aquariums, les Synodontis ont l’habitude de nager ventre en l’air au point que certains, ayant totalement inversé leur pigmentation, ont le dos clair et le ventre teinté de noir.