Quel est l'impact écologique du réchauffement de l'eau ?
Quel est l’impact écologique du réchauffement de l’eau ?
Lorsque la température de l’eau rejetée dans les fleuves augmente, la quantité d’oxygène dissous dans l’eau diminue, ce qui nuit à la faune et à la flore aquatique traditionnelle. D’autant plus que le rejet de composés minéraux par la centrale a tendance à faire proliférer les algues et micro algues, grandes consommatrices d’oxygène.
Le rythme physiologique des espèces (reproduction, survie hivernale…) s’en trouve modifié. La température de nocivité est estimée à une trentaine de degrés, parfois moins pour certaines espèces. Les œufs des poissons et des alevins sont les plus sensibles et les aloses, par exemple, succombent au choc thermique dès 23 °C. Un arrêté préfectoral fixe les valeurs de la température limite à l’aval de la centrale et le AT (delta T), différence de température admissible entre l’eau et le milieu de rejet.
Les limites réglementaires dépendent de la région et de la saison. À titre d’exemple, pour la centrale de Fessenheim, en Alsace, elle sont de 4 °C pendant les mois de juin, juillet, août, de 7 °C pendant les mois de décembre, janvier, février, et de 6,5 °C le restant de l’année.
En cas de dépassement des normes, EDF se voit dans l’obligation d’arrêter ses réacteurs. C’est ce qui s’est produit avec la centrale de Golfech en 1990, la température de la Garonne ayant dépassé 28 °C et son débit ayant accusé une baisse sensible. La canicule d’août 2003, également, fit dépasser les seuils à plusieurs centrales fluviales. Une dérogation gouvernementale permit toutefois aux centrales du Rhône, de la Loire et de la Vienne de fonctionner avec un AT plus élevé qu’à l’accoutumée.
Contrairement à une idée reçue, les tours de refroidissement ne constituent pas la panacée universelle. Les conditions y deviennent propices au développement d’amibes, de légionelles par exemple, que des gouttelettes entraînent vers l’extérieur et qui peuvent induire d’importants problèmes respiratoires.
Pourquoi entrepose-t-on le combustible nucléaire en piscine ?
L’eau absorbe la chaleur et une grande partie des rayonnements radioactifs émis par les produits de la fission nucléaire. La capacité calorifique de l’eau est élevée et une hauteur d’eau de quelques mètres constitue un bouclier efficace contre les radiations biologiquement nocives.
Chaque réacteur nucléaire dispose ainsi d’une piscine permettant d’accueillir et préparer le combustible neuf à son arrivée, de réceptionner le combustible usé à sa sortie et de recevoir le combustible présent dans le cœur si celui-ci doit être déchargé rapidement, en cas de problème. La piscine réserve en permanence un espace suffisant pour assurer la décharge complète du réacteur.
Le stockage s’effectue dans des casiers métalliques verticaux, ou racks, séparés d’une quarantaine de centimètres, sécurité oblige. Une trop grande concentration de combustible risquerait en effet de créer une masse critique et de déclencher de nouvelles réactions de fission. L’ajout de bore, bon absorbant de neutrons, assure une protection supplémentaire. Tous les ans, on renouvelle un tiers environ du combustible nucléaire.
Lors de cette opération, la partie supérieure du réacteur est mise en communication avec la piscine adjacente, de manière à le remplir d’eau et protéger ainsi le personnel chargé de diriger la télémanipulation. Le combustible usé, dont la température dépasse les 80 °C, est ensuite transféré, toujours sous eau, vers la piscine d’entreposage où il séjourne deux à trois ans. Au fur et à mesure que le temps passe, les composés radioactifs se refroidissent et se désintègrent, perdant de leur virulence.
Une fois que leur activité a suffisamment chuté, on peut envisager le transfert du combustible vers les usines de retraitement. Le transport s’effectue sous haute surveillance, par route ou par rail, dans des containers blindés : les « châteaux ».
À leur arrivée, les produits radioactifs sont à nouveau stockés en piscine. D’une capacité totale de 14 400 tonnes (on prévoit une extension à 18 000 tonnes), les quatre bassins de La Hague reposent sur un système de plots antisismiques. Longs chacun de cinquante mètres, larges de seize et profonds de neuf, ils sont alimentés en eau déminéralisée, filtrée et refroidie en permanence, afin d’éviter
que la température ne dépasse 45 °C. Chaque piscine peut ainsi évacuer des puissances thermiques de l’ordre de plusieurs mégawatts. La radioactivité de l’eau est étroitement surveillée de manière à déceler immédiatement toute fuite due à une mauvaise tenue des assemblages. Si nécessaire, on la purifie. Actuellement 7 500 tonnes de combustible, dont 7 000 appartiennent à EDF, séjournent à La Hague, en attente de retraitement.
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