Taons
Les tabanidés sont des diptères (sous- ordre des brachycères) de couleur grise et de taille moyenne à grande. Leur trompe saillante, parfois plus longue que le corps, se termine par deux labelles pointus utilisés par les femelles pour éponger le sang lors de la piqûre. Les mâles, plus petits que les femelles, ont une grosse tête aux yeux brillamment colorés et très gros ; leurs mandibules sont réduites ou absentes.
Les tabanidés vivent partout où habitent de grands vertébrés (crocodiles, tortues, varans, mammifères). Les régions qui leur sont les plus favorables offrent un climat en moyenne assez chaud et humide, un relief montagneux couvert de forêts et une faune variée. Les quelque 3 000 espèces connues fréquentent surtout les régions tropicales. Aux latitudes plus élevées, le nombre d’espèces est plus restreint, mais les pullulations n’en sont pas moins fréquentes localement.
D’insatiables suceurs de sang
Les taons ont un vol rapide. Si les mâles se rencontrent sur les fleurs ou le sol, les femelles, piqueuses, boivent le sang des grands vertébrés, qu’elles poursuivent avec acharnement; mais elles butinent aussi les fleurs et le suc des fruits mûrs, lèchent le miellat des pucerons ou aspirent la rosée sur les herbes.
La plupart des taons piquent l’homme occasionnellement, mais, malheureusement, leur vol, le plus souvent silencieux, ne permet pas d’échapper à leur piqûre redoutable. Leur salive contient un anticoagulant qui facilite la succion et provoque l’écoulement d’un peu de sang, dont profitent un certain nombre de mouches non piqueuses.
Les taons servent de réservoir à de nombreux organismes pathogènes : trypanosomes, filaires et diverses bactéries. Certains transmettent la tularémie à l’homme et aux animaux.
Des larves tout-terrain
Les tabanidés mâles volent en grand nombre avant le lever du soleil, attendant les femelles pour s’accoupler. Après les avoir chevauchées, ils restent renversés en arrière, suspendus à leurs partenaires. Les œufs sont pondus dans l’eau ou sur la terre, fixés sur les tiges des plantes palustres ou des graminées. Selon les espèces, les larves sont terrestres, amphibies ou aquatiques. Elles sont prédatrices et s’attaquent à divers mollusques, insectes ou petits crustacés.
Leur voracité les amène parfois à s’attaquer à des batraciens ou à mordre la peau des mammifères ; il arrive même qu’elles s’entre-dévorent. Quelques espèces vivent dans la laisse marine ou dans des eaux saumâtres ou salées. Au bout de sept ou huit mues, les larves se nymphosent. Dans les parties chaudes du globe, les taons ont plusieurs générations annuelles.
Les rhagionidés, des suceurs de sang occasionnels
La plupart des quelque 500 espèces de rhagionidés connues vivent dans la région holarctique. Ces brachycères sont étroitement apparentés aux taons. Ils fréquentent les bois, les prés et autres haies. Beaucoup sont prédateurs, comme les espèces du genre Rhagio, communes au printemps, qui chassent d’autres insectes sur lès troncs d’arbre. Certains piquent et sucent le sang des grenouilles.
Leurs larves sont agiles, aquatiques ou terrestres ; elles sont souvent prédatrices comme celles des verlions .