Le futur : hasard ou nécessité ?
Le futur
La connaissance, la conscience du passé par la mémoire collective et par l’histoire nous permet de mieux comprendre le présent et d’orienter notre action. Permet-elle aussi de prévoir le futur ? Les historiens se posent depuis longtemps la question île savoir si l’histoire est, ou non, un instrument crédible pour ? elle prévision. Le présent est ?ait à 90 % du passé, affirme Icrnand Braudel, pour qui on ne peut étudier un phénomène actuel de société sans se demander comment il se manifestait autrefois. Les historiens ont parfois été de bons prophètes : Jacques Banville, dans son livre Les Conséquences de la Paix, publié en 1920, prédisait la remilitarisation par l’Allemagne de la rive gauche du Rhin, l’Anschluss, et la guerre éclatant à cause de Dantzig. La hantise du futur a toujours fait, de toute manière, partie intégrante du temps des hommes, et il les a toujours préoccupés. Il a donné lieu à d’innombrables réflexions des philosophes sur la question de savoir dans quelle mesure ce futur était ouvert, complètement hasardeux, et donc imprévisible – ou s’il était conditionné d’avance, soit par une volonté supérieure, par exemple divine, soit par l’ordonnancement inéluctable des événements selon des lois de la nature qu’il s’agissait de déchiffrer. C’est la question, classique, du hasard ou de la nécessité.
Les physiciens se sont emparés à leur tour du problème, et ont discuté longuement sur les rôles respectifs dans le déroule- ment des événements du monde et de la vie de ce hasard – auquel on peut donner toutes sortes de noms, y compris celui d’un dieu – et de la nécessité. Ces discussions ne sont pas terminées, même si les développements de la science moderne, notamment la physique quantique, ont apporté des éléments de réponse, en donnant le rôle essentiel au hasard. Qu’est-il donc ? « Ce qui est hasard à l’égard de l’homme est dessein de la part de Dieu », disait Bossuet. Voltaire lui répondait : « Ce que nous appelons hasard ne peut être que la cause ignorée d’un effet connu. » Cette notion n’existe pas chez les peuples hors de notre civilisation, pour lesquels il doit avoir une explication à tout, celle fournie par des mythes et des légendes étant parfaitement satisfaisante.
L’opposé du hasard est ce qu’on appelle le déterminisme, qui veut qu’à chaque cause corresponde un effet : si l’on connait parfaitement l’état d’un système à un moment donné, on devrait pouvoir déterminer l’état de ce système à tout moment du l’utui’. Le mathématicien Laplace en a formulé le principe en disant que si l’on connaissait « toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent… on pourrait embrasser dans la même formule les mouvements des plus grands corps et ceux des plus légers atomes : rien ne serait incertain. L’avenir, comme le passé, serait présent. »
Vidéo: Le futur: Hasard ou nécessité?
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