Les troubles de l'équilibre : Les afférences
Le facteur visuel intervient probablement très peu, en dehors des cas pathologiques, car le vieillissement oculaire n’affecte pas la vision périphérique, ici primordiale, qui appréhende l’ensemble de l’environnement, alors que la vision centrale précise les détails. Le facteur vestibulaire semble plus important : il existe une presbyvestibulie, même si elle n’est pas aussi parlante que la classique presbyacousie. Son expression clinique est difficile à cerner ; il n’est pas exclu qu’elle provoque de petits épisodes de déséquilibre, voire de vertiges, dont se plaignent parfois les personnes âgées. Toutefois, l’examen clinique vestibulaire ne décèle pas d’anomalie. Son expression histologique est plus argumentée : l’âge entraîne une diminution de nombre de cellules ciliées de l’ordre de 20 à 40 %, avec apparition de modifications ultrastructurales et une diminution du nombre de fibres vestibulaires. Le facteur proprioceptif joue le rôle principal dans le vieillissement de l’équilibration : on parle d’une véritable neuropathie sénile à dominante sensitive. Elle s’exprime cliniquement par une hypoal-lesthésie (baisse de la sensibilité vibratoire) prédominant au niveau distal des membres inférieurs, associée à une diminution voire à l’abolition des réflexes achilléens (un tiers des sujets de plus de 70 ans n’ont plus de réflexes achilléens). Sur le plan électrophysiologique, il existe une baisse des vitesses de conduction sensitive à l’électromyographie, ainsi qu’une diminution d’amplitude des potentiels sensitifs. Enfin, sur le plan histologique, on note une baisse avec l’âge du nombre de récepteurs sensitifs périphériques, de fibres myélinisées et de fibres du faisceau de Goll et Burdach, ainsi que des aspects de démyélinisation segmentaire et de remyélinisation.