Murène-panthère
Murène-panthère
La Murène-panthère est répandue dans le centre de la région indo-pacifique. On l’appelle aussi Gymnothorax flavomarginatus. Sa couleur de fond, dorée, est constellée de nombreuses petites taches noires accolées. Une grande marque sombre souligne la fente branchiale à l’arrière de la tête. Le vomer, os du crâne, qui sépare les fosses nasales, est pourvu de dents sur sa partie antérieure. Atteignant 1,6 m de long, cette murène, redoutée, passe pour être agressive.
Dépourvu d’écailles, le corps des murènes présente souvent des couleurs vives. La queue est importante, les nageoires pectorales et pelviennes manquent et les nageoires impaires sont peu élevées mais leurs bases sont longues. On connaît plus de cent espèces de murènes réparties entre plusieurs genres. Toutes sont agressives, sans toutefois qu’il soit nécessaire de les provoquer. Les grandes espèces, qui mesurent environ 2,5 m, sont considérées comme les poissons les plus dangereux des mers tropicales. Leur sérum sanguin, toxique, détruit les globules rouges du sang humain quand il pénètre dans une blessure consécutive à une morsure. Celle-ci implique généralement la région du vomer où les vaisseaux capillaires éclatent dans la muqueuse du palais. Chauffé à plus de 75 °C, le sang des murènes perd sa toxicité. On ne sait pas encore avec certitude si certaines murènes ont des glandes à venin près de leurs dents.
La Murène (Muraena helenà) est sans doute la mieux connue. Comme les autres espèces, elle a des narines qui s’ouvrent à côté du bord antéro-supérieur des yeux. On la rencontre aussi bien en Méditerranée que dans l’océan Atlantique oriental, dans le nord elle pénètre dans les eaux de la Grande-Bretagne. Atteignant 1,2 m de long, sa chair était jadis très recherchée par les riches Romains et figurait au menu des fêtes. On l’élevait alors dans des viviers (piscinae), et les esclaves condamnés à mort lui servaient de nourriture, ce qui donnait, paraît-il, à leur chair un goût délicieux. La sentence « aux murènes » (ad muraenas) effrayait au plus haut point les condamnés avant leur supplice.