Poissons
Il est rare qu’un poisson ne soit pas immédiatement identifié comme tel : sa forme, ses nageoires, son revêtement d’écailles concourent à lui donner un aspect typique que démentent pourtant des espèces aussi curieuses que l’hippocampe. Un grand nombre de poissons ont la forme hydrodynamique d’une torpille plus ou moins effilée aux deux extrémités, ce qui favorise l’écoulement de l’eau et minimise les forces de frottement.
Nageoires et écailles
Le principal organe de propulsion, la nageoire caudale, agit comme une godille. Les autres nageoires sont impaires (dorsales et anales) ou paires (pectorales et pelviennes); les premières stabilisent la nage et évitent le roulis, les secondes permettent de lutter contre le tangage. De plus, chez les poissons pourvus d’une vessie natatoire, qui sont en quelque sorte -sans poids» dans l’eau, les pectorales servent à tourner ou à s’arrêter suivant que le poisson étend une seule nageoire ou les deux.
Un autre caractère fréquent chez les poissons est la présence d’écailles. Elles ont un rôle protecteur mais interviennent aussi dans la nage en diminuant les perturbations au contact de la peau. Les écailles des poissons cartilagineux, appelées denticules cutanés, ont la même structure que les dents. Chez les poissons osseux, les écailles des espèces primitives sont épaisses et juxtaposées, tandis que celles des formes plus évoluées sont minces et se recouvrent en partie. Certaines ont le bord postérieur lisse (écailles cycloïdes), d’autres ont ce bord crénelé comme un peigne (écailles cténoïdes). Certains poissons ont la peau nue tandis que d’autres ajoutent aux écailles des plaques osseuses ou des épines variées.
Les branchies
Les poissons respirent par des branchies, situées dans la région postérieure et ventrale de la tête, en avant du cœur. Chez les agnathes, les branchies sont situées dans des cavités qui s’ouvrent chacune par un pore circulaire ; leur nombre varie de six à vingt-deux paires. Chez les poissons cartilagineux, elles sont portées par des cloisons séparant des fentes verticales. Chez les requins et les raies, il y a le plus souvent cinq fentes branchiales, en arrière d’un orifice circulaire, le spiracle. Chez les poissons osseux, les branchies sont cachées par un repli ossifié, l’opercule, qui ne laisse qu’une ouverture postérieure. Ce sont les branchies qui assurent les échanges d’oxygène et de gaz carbonique entre le sang et l’eau. Dans les eaux pauvres en oxygène, certains poissons osseux survivent en montant en surface gober de l’air qui se dissout dans l’eau de la cavité pharyngienne. D’autres, peu nombreux, possèdent à la, fois des branchies et des poumons. On pense que les ancêtres des poissons osseux avaient ce double système de respiration.
Manger ou être mangé
Les branchies ne sont pas seulement un organe respiratoire. Chez certains poissons dits microphages, des épines portées par les arcs branchiaux forment un filtre qui retient les particules nutritives en suspension dans l’eau. Les autres espèces se servent des dents qui arment leurs mâchoires pour saisir ou retenir leur nourriture. Tous les régimes alimentaires existent chez les poissons : les uns sont herbivores et se nourrissent d’algues ou d’herbes ; d’autres broutent les éponges ou les coraux; un grand nombre sont prédateurs, mais très peu, comme les requins, peuvent fragmenter leur proie avant de l’avaler. Certains poissons, appelés nettoyeurs, se sont spécialisés en débarrassant d’autres poissons de leurs parasites.
Manger n’est pas le seul souci des poissons ; il leur faut aussi se protéger des prédateurs qui les pourchassent. Les uns cherchent à se dissimuler dans des terriers, sous des pierres, dans les fentes des récifs coralliens et même dans le cloaque des holothuries, ou bien se confondent avec le milieu où ils vivent en copiant ses couleurs. D’autres se protègent grâce à de lourdes carapaces ou s’arment d’épines, parfois reliées à des glandes venimeuses.
Le poisson et l’homme
Le véritable ennemi du poisson, c’est l’homme. Plus de 80 millions de tonnes de poissons sont pêchées chaque année, soit 25 % de la chair animale consommée dans le monde. Les progrès techniques ont augmenté les prises; les espèces les plus renommées paient ainsi un lourd tribut à la gastronomie. D’autres, qu’on rejetait jadis, servent à faire de la farine pour nourrir le bétail. Ainsi, peu à peu. les stocks naturels sont-ils entamés, surexploités sinon épuisés. Pour éviter le pire, des organismes internationaux cherchent à imposer des quotas de pêches ; on développe aussi l’élevage des espèces les plus prisées ou les plus prolifiques et on crée des «fermes marines».
Les poissons fournissent aussi des produits dérivés : leurs écailles la nacre des fausses perles, leur vessie natatoire l’ichtyocolle, leur foie des vitamines A et D, leur peau du cuir. D’autres produits sont plus folkloriques, comme les dents ou les os dont on fait des colliers. Aux pêcheurs du dimanche, qui cherchent dans la pêche un passe-temps plus qu’une source de nourriture, se sont joints les plongeurs sous-marins, inoffensifs quand ils troquent le fusil pour un appareil photographique. Aux éleveurs professionnels, il faut ajouter les aquariophiles qui tentent de recréer les milieux naturels de ces petites merveilles marines ou dulcicoles.
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