Le lac
Le lac
À l’échelle mondiale, l’eau contenue dans les lacs représente 230 000 km3 soit 0,35 % du volume total des eaux continentales, valeur très supérieure aux 0,003 % que totalisent les eaux courantes . Cette abondance relative est contrebalancée par la lenteur d’un recyclage qui atteint en moyenne 20 jours pour les eaux courantes mais 10 ans pour les eaux lacustres et même 380 ans pour le Baïkal . Rien de plus divers au demeurant que ces organismes définis par leur superficie, leur profondeur et leur volume, la combinaison des deux premiers paramètres déterminant le troisième : le Baïkal est douze fois plus petit que la Caspienne en termes de superficie (31 680 km contre 371 000), mais sa profondeur aidant (730 m en moyenne et un maximum de 1 637 m), son volume équivaut presque au tiers de celui de la Caspienne (23 000 km contre 89 000).
En limitant la typologie aux plus grands organismes, on peut identifier selon leur origine, les lacs tectoniques comme le Baïkal ou les lacs du Rift africain ; les lacs de barrage volcanique ; les lacs karstiques comme POkhrid ; les lacs glaciaires comme les Grands Lacs américains ou le Grand Lac des Esclaves ; les lacs occupant des aires déprimées sur les plates-formes anciennes comme le Tchad ou la mer d’Aral. La localisation du plus grand de tous, la Caspienne, correspond à une zone de contact entre plusieurs plaques tectoniques , ce qui explique une certaine instabilité des fonds et des lignes de rivages.
Au terme d’une approche purement hydrologique, Frécaut distingue selon leur position latitudinale, les lacs des régions continentales tempérées ou froides qui ne connaissent que de faibles variations saisonnières ou interannuelles de leur volume (Grands Lacs, Baïkal) ; les lacs des régions arides et semi-arides des latitudes moyennes (Aral, Balkach) aux variations plus amples ; les lacs des régions arides et semi-arides des basses latitudes (Tchad, Ngami) encore plus instables et parfois menacés d’assèchement ; les lacs de basse latitude en zone humide (Victoria, Nicaragua) qui sont bien alimentés mais sujets à des variations saisonnières.
Au-delà de ces classifications et dans une logique de bassin fluvial, l’évaluation des systèmes lacustres doit se faire en fonction de trois critères : leur rôle dans la régulation des débits, leur position dans le système hydrographique et la nature de leurs eaux.
Sur ce dernier point, la distinction s’impose entre les lacs d’eau douce qui totalisent 123 000 km3 et l’ensemble des lacs aux eaux saumâtres (la Caspienne avec une salinité de 12 °/=: dans la partie septentrionale de son bassin) ou salées, cette salinité atteignant jusqu’à 200 =/°° dans le Grand Lac Salé de l’Utah. Ces lacs salés constituent les exutoires de fleuves endoréiques et peut-être convient- il à ce propos de rappeler que 42 millions de km2’ soit 27 % de la surface du globe, sont privés d’écoulement à la mer soit par aréisme (16 %) soit par endoréisme (11 %), phénomène qui intéresse des fleuves d’importance comme la Volga, l’Oural et la Kura (Caspienne), l’Amou-Daria et le Syr-Daria (mer d’Aral), le Chari (Tchad), le Murray (lac Eyre) ou l’Okavango (lac Ngami). A défaut
balancée par la lenteur d’un recyclage qui atteint en moyenne 20 jours pour les eaux courantes mais 10 ans pour les eaux lacustres et même 380 ans pour le Baïkal . Rien de plus divers au demeurant que ces organismes définis par leur superficie, leur profondeur et leur volume, la combinaison des deux premiers paramètres déterminant le troisième : le Baïkal est douze fois plus petit que la Caspienne en termes de superficie (31 680 km contre 371 000), mais sa profondeur aidant (730 m en moyenne et un maximum de 1 637 m), son volume équivaut presque au tiers de celui de la Caspienne (23 000 km contre 89 000).
En limitant la typologie aux plus grands organismes, on peut identifier selon leur origine, les lacs tectoniques comme le Baïkal ou les lacs du Rift africain ; les lacs de barrage volcanique ; les lacs karstiques comme l’Okhrid ; les lacs glaciaires comme les Grands Lacs américains ou le Grand Lac des Esclaves ; les lacs occupant des aires déprimées sur les plates-formes anciennes comme le Tchad ou la mer d’Aral. La localisation du plus grand de tous, la Caspienne, correspond à une zone de contact entre plusieurs plaques tectoniques2, ce qui explique une certaine instabilité des fonds et des lignes de rivages.
Au terme d’une approche purement hydrologique, Frécaut distingue selon leur position latitudinale, les lacs des régions continentales tempérées ou froides qui ne connaissent que de faibles variations saisonnières ou interannuelles de leur volume (Grands Lacs, Baïkal) ; les lacs des régions arides et semi-arides des latitudes moyennes (Aral, Balkach) aux variations plus amples ; les lacs des régions arides et semi-arides des basses latitudes (Tchad, Ngami) encore plus instables et parfois menacés d’assèchement ; les lacs de basse latitude en zone humide (Victoria, Nicaragua) qui sont bien alimentés mais sujets à des variations saisonnières.
Au-delà de ces classifications et dans une logique de bassin fluvial, l’évaluation des systèmes lacustres doit se faire en fonction de trois critères : leur rôle dans la régulation des débits, leur position dans le système hydrographique et la nature de leurs eaux.
Sur ce dernier point, la distinction s’impose entre les lacs d’eau douce qui totalisent 123 000 km0 et l’ensemble des lacs aux eaux saumâtres (la Caspienne avec une salinité de 12 1 ; : dans la partie septentrionale de son bassin) ou salées, cette salinité atteignant jusqu’à 200 =/°° dans le Grand Lac Salé de l’Utah. Ces lacs salés constituent les exutoires de fleuves endoréiques et peut-être convient- il à ce propos de rappeler que 42 millions de km2> soit 27 % de la surface du globe, sont privés d’écoulement à la mer soit par aréisme (16 %) soit par endoréisme (11 %), phénomène qui intéresse des fleuves d’importance comme la Volga, l’Oural et la Kura (Caspienne), l’Amou-Daria et le Syr-Daria (mer d’Aral), le Chari (Tchad), le Murray (lac Eyre) ou POkavango (lac Ngami). A défaut
d’avoir une fonction de régulation puisqu’ils ne sont que de simples réceptacles, ces lacs ont la double propriété de refléter dans la teneur et la composition de leurs sels la nature minéralogique de leur bassin et d’enregistrer – pour autant que l’action humaine ne soit pas en cause – les variations du bilan hydrique qui commandent leur étendue et leur volume : à titre d’exemple, la superficie du lac Tchad, pourtant épargné par les grands travaux d’aménagement, a pu varier de I 000 à 25 000 km2 à l’échelle des temps historiques. Ressort de ce constat Pex- rréme vulnérabilité des lacs endoréiques. Ces lacs sont par ailleurs, exception faite des lacs sursalés comme ceux de l’Ouest américain ou comme la mer Morte, des conservatoires d’espèces endémiques ou des relais essentiels pour les migrations mi maies et pastorales, POkavango constituant sans doute le cas le plus remarquable d’un écosystème riche, fragile et menacé.
S’agissant des lacs exoréiques, ceux-ci assument, pour l’essentiel – outre leurs fonctions biologiques – deux fonctions qui ne sont pas forcément compatibles, la fourniture d’eau pour les activités humaines et la régulation des régimes fluviaux. Sur ce dernier point, la distinction peut être faite entre les grands lacs, les lacs à drainage réversible et les formes plus ou moins stables liées à la dynamique fluviale* et jouant un rôle de régulation non négligeable, lacs de confluence, lacs de bras morts, rias fluviales et autres formes identifiées notamment par J. Tricart (1977) sur le bassin de l’Amazone. S’agissant des grands lacs traversés par un ou plusieurs affluents et alimentant un défluent, leur effet régulateur est attesté par la faiblesse des écarts entre débits extrêmes sur un fleuve comme le Saint-Laurent juste à l’aval des Grands Lacs1 qui, à défaut et en dépit du gel hivernal, connaîtrait de très fortes variations saisonnières. Le cas des lacs i drainage réversible comme le Tonle-Sap ou le Poyan est évidemment différent ruisque leur effet régulateur peut être annihilé par la succession de plusieurs ondes de crues dont ils renforcent les dernières après avoir amorti les premières.
Indépendamment de leur fonction régulatrice, les lacs constituent des milieux nologiques originaux riches en espèces dont beaucoup sont endémiques. Sur le ‘Oïl lac Baïkal, L. Touchart (1997) reprenant les travaux des biologistes russes riit état de 2 635 espèces vivantes aux trois quarts endémiques : cela va des diatomées et des plantes vasculaires à la golomjanka, poisson qui offre la double particularité d’être transparent et vivipare, et à la nerpa qui est le seul phoque vivant en eaux douces. Mais ces milieux originaux sont également des milieux fragiles eu fait de la quasi-stagnation de leurs eaux, à peine compensée dans certains cas rar un brassage saisonnier (lacs polymictiques). Si le Baïkal semble protégé par -on volume et par la localisation marginale des industries polluantes qui utilisent ses eaux, il n’en va pas de même pour d’autres lacs comme l’Érié qui se relève difficilement d’une phase de surexploitation (pompages excessifs et rejets Dolluants) qui en a fait pour un temps un lac cyanosé sinon abiotique. De façon rlus générale, et même à l’état naturel, la qualité du milieu change avec l’apport de sels minéraux qui alimentent des chaînes biotiques de plus en plus complexes. Avec le temps, les lacs oligotrophes (pauvres en matière organique) se transforment en lacs eutrophes (riches en matière organique) progressivement comblés par les débris végétaux auxquels s’ajoutent les alluvions charriées par leurs affluents. À l’échelle des temps géologiques et sauf exceptions remarquables comme le Baïkal, ouvert depuis le crétacé et toujours en voie d’agrandissement, les lacs ne sont que des formes transitoires.