Un réchauffement différentiel du xx ème siècle ?
Peut-on parler, pour le xxe siècle, d’un réchauffement différentiel des saisons, dans le cadre d’une globalité annuelle et séculaire ?
Luterbacher s’y est attaqué1 avec brio pour l’Europe. Il a surtout traité du XXe siècle, quand le recul des glaciers se situe sous le contrôle non plus des neiges insuffisantes (comme pour la période 1860- 1900), mais bel et bien sous l’influence des températures croissantes. Pour les hivers du XXe siècle, le chercheur bernois note un réchauffement de 0,08° par décennie, soit 0,8° pour l’ensemble du XXe siècle. Pour les étés, Luterbacher trouve une tendance réchauffante de 1902 à 1947 suivie par un rafraîchissement jusqu’en 1977 ; et ensuite un réchauffement estival sans précédent qui mène ainsi à la plus chaude décennie d’étés du xxe siècle, un peu prolongé, celle qui va de 1994 à 2003.
Si l’on utilise, en Europe toujours, les températures homogénéisées pour l’année entière, c’est-à- dire purgées des réchauffements d’origine anthropique constatés dans les grandes villes ou aux alentours de celles-ci, on passe d’une température moyenne annuelle (décennale) de 8,9° (aux Pays- Bas) en 1901-1910 à 10,1 en 1991-2000. En Angleterre, les chiffres correspondants, plus resserrés, s’établiraient à 9,1° au début du xx ème siècle ; et 9,9° pour la décennie finale. On retrouve ailleurs ce réchauffement de 0,8° que l’on considère en général comme typique de ce qui s’est passé au xx6 siècle en termes de croissance thermique soutenue (sustained growth) depuis l’initiale décennie post-1900 jusqu’aux dix dernières années de ce qu’on appelle désormais « le siècle précédent ».
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