Une déforestation aux effets dévastateurs
Brûlage des forets pour augmenter la surface
Exploitation du bois pour le commerce, brûlage des forêts pour augmenter la surface des terres cultivées pour une population grandissante, la destruction des forêts tropicales humides est massive depuis quelques décennies. Afrique, Asie, Amérique, aucun continent n’est épargné. Plus de 70% de la surface boisée a déjà disparu en Côte d’ivoire et au Ghana. Actuellement, c’est au tour de la forêt amazonienne de subir le même sort. La disparition des forêts altère la composition de l’air en augmentant les émissions de gaz carbonique, mais elle entraîne également des effets désastreux sur l’équilibre écologique.
Dans l’île de Madagascar, de grandes coupes de bois ont eu lieu au cours du siècle dernier. Très riche en bois précieux, elle fut une mine d’or pour de nombreux exploitants. Mais, à présent, la forêt a disparu sur une grande partie du territoire et rien ne vient la remplacer. Avec les arbres a également disparu la couche d’humus nécessaire au développement de toute végétation et un désert s’est installé sur de grandes étendues de l’île. Madagascar n’est malheureusement pas un cas unique: le sol de l’île d’Haïti ou de l’Iran a subi un sort similaire.
Les arbres stabilisent le sol avec leurs racines. Martelant un sol dénudé, les pluies torrentielles des régions tropicales ravinent la couche superficielle du sol, essentielle puisqu’on y trouve tous les éléments nutritifs, phosphates, nitrates et oligo-éléments, nécessaires au développement des végétaux. Le problème est particulièrement critique dans les régions tropicales où cette couche vitale est fort mince et où les sols sont très fragiles. Utilisés trop intensivement pour l’agriculture, c’est-à-dire sans jachère, ils épuisent leurs réserves nutritionnelles en quelques années,empêchant toute culture. En très peu de temps des régions à végétation luxuriante peuvent donc se transformer en désert stérile.
Les arbres régularisent également l’apport d’eau dans le sol. Interceptée par les feuilles, l’eau est retenue par le couvert végétal tandis qu’elle dévale les sols nus, vite gorgés d’eau, et emporte tout sur son passage. La destruction de nombreuses forêts sur les contre- forts de PHimalaya a complètement modifié le débit du Gange et du Brahmapoutre. En conséquence, le Bangladesh, dont le territoire occupe le delta de ces deux fleuves, connaît de plus en plus fréquemment des inondations catastrophiques. N’étant plus retenues par la forêt, les pluies de mousson tombées sur PHimalaya dévalent les pentes des montagnes et viennent grossir immédiatement les grands fleuves.
Mais le bilan ne s’arrête pas là. La déforestation affecte également le climat, non seulement par son incidence sur l’augmentation du gaz carbonique, mais aussi par son impact sur le bilan énergétique et hydrique de la surface. Si un sol couvert d’arbres absorbe 90% du rayonnement visible, un désert n’en absorbe plus que 60 à 70%, modifiant par là le bilan radiatif en surface. Les arbres interviennent également dans les échanges d’eau entre le sol et Pair: la transpiration des feuilles facilite l’évaporation de
Peau que les arbres ont puisé dans le sol grâce à leurs racines. Or. l’évaporation d’eau nécessitant un apport important d’énergie, elle permet le refroidissement de Pair ambiant. La déforestation de grandes étendues modifie donc les conditions climatiques locales.
En revanche, contrairement à l’idée largement répandue, la disparition des grandes forêts tropicales, comme l’Amazonie, n’ampute pas la Terre de ses «poumons». Certes, en détruisant les forêts on prive l’atmosphère d’une source d’oxygène mais, simultanément, on diminue la consommation d’oxygène due à la combustion ou à la décomposition naturelle des arbres morts. Quand on fait le bilan, sources et «puits» — l’ensemble des pertes — s’équilibrent. Rien à craindre donc en ce qui concerne l’oxygène, maigre compensation en regard de toutes les conséquences de la destruction des forêts.
De tous les maux, le plus grave est certainement la destruction des immenses réserves écologiques constituées par les forêts tropicales qui abritent au moins la moitié des espèces vivantes de la planète. Au rythme actuel de la déforestation, on estime qu’une espèce, végétale ou animale, disparaît toutes les heures, et cela quotidiennement. En 10 ans, à une telle cadence, près de 100 000 espèces seront anéanties, bilan difficilement acceptable! En 10 ans, on abolira ainsi le résultat de millions d’années d’évolution de la vie et on se privera définitivement d’un riche héritage, puisque nombre de ces plantes possèdent des propriétés utiles, notamment curatives, dont seule une infime partie est exploitée aujourd’hui. Le bilan est particulièrement alarmant si ,loin de résoudre les problèmes de nutrition face a une démographie galopante,la déforestation contribue a la désertification de la planète.
chaque année, il est possible de mesurer avec précision l’évolution de la concentration de gaz carbonique au cours des derniers siècles. L’augmentation que nous mesurons dans l’air depuis 1958 a en fait commencé au siècle dernier, avec l’industrialisation. Au début du XIXe siècle, la concentration de gaz carbonique atteignait seulement 280 ppm et c’est seulement par la suite que cette concentration a augmenté de concert avec les émissions de gaz carbonique due aux activités industrielles.
Cette simultanéité ne peut être fortuite. La concentration en C02 est restée pratiquement constante au cours des mille dernières années, même lors du
Petit Age Glaciaire (1450-1880). De plus, au cours des 160 000 dernières années, jamais le niveau de C02 n’a atteint la valeur actuelle. Les glaces du centre de l’Antarctique indiquent que la concentration en C02 a varié entre un minimum d’environ 200 ppm lors des maxima glaciaires et un maximum de 300 ppm, atteint lors du dernier interglaciaire, il y a environ 130 000 ans, sous un climat un peu plus chaud qu’actuellement. Nous détenons donc actuellement le record de concentration en C02 depuis 160 000 ans.
En plus de ce record, nous battons également celui du taux d’accroissement. 11 y a 15 000 ans, au moment de la déglaciation, la composition de l’atmosphère est passée de 200 à 280 ppm, ce qui représente une augmentation similaire à celle que nous vivons, mais qui s’est déroulée sur une période de plusieurs milliers d’années. Depuis l’avènement de l’industrie, deux cents ans à peine ont suffi pour faire passer cette concentration de 280 à 350 ppm.
L’empreinte de l’activité humaine ne fait aucun doute, ce dont la géochimie apporte une preuve supplémentaire. L’atome de carbone existe sous plusieurs formes isotopiques: le carbone de masse atomique 12 est le plus répandu; le carbone de masse atomique 14, produit naturellement dans la haute atmosphère, existe en bien plus faible quantité. La proportion moyenne d’atomes de carbone 14 dans le gaz carbonique de l’air devrait refléter le taux de production naturelle, à peu près constant au cours du temps. Or cette proportion ne cesse de décroître au fil des ans car l’homme, en rejetant des molécules de gaz carbonique provenant des carburants fossiles, charbon et pétrole, pauvres en atomes de carbone 14, diminue d’autant le rapport moyen carbone 14 sur carbone 12. En effet, le carbone 14 se désintègre complètement en quelques milliers d’années par radioactivité et a depuis longtemps disparu des réserves fossiles enfouies depuis des centaines de millions d’années.
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Excellent article sur Arbres tropicaux. Où avez-vous trouvé ces informations ? Claire!