Le brouillard
L’air est saturé lorsque toute la vapeur d’eau qui vient s’ajouter se trouve entièrement condensée. On voit alors apparaître soit du brouillard, soit de la bruine. L’un et l’autre sont formés de microscopiques gouttelettes d’eau qui planent au-dessus du sol en diffusant la lumière.
Ce n’est donc pas autre chose qu’un nuage dont la base touche le sol. Pour que la brume ou le brouillard apparaissent, il faut que l’air soit suffisamment calme, sans être complètement immobile. Tous les brouillards se ressemblent, mais on en distingue 4 sortes, selon leur mode de formation.
Brouillard de rayonnement
Il n apparaît que sur terre, engendré par un refroidissement local et rapide du sol qui a perdu sa chaleur pendant une nuit claire. L’air en contact avec ce sol voit alors sa vapeur d’eau se condenser. Ce type de brouillard (mince couche de moins de 300 m d’épaisseur) se forme surtout au petit matin, à l’heure la plus froide, et dans les vallées, où l’air froid a tendance à s’accumuler. Mais il disparaît quelques heures après le lever du soleil. Notons (c’est un élément important pour la prévision) que le brouillard de rayonnement ne se forme que si l’air est stable (si la couche d’air est agitée, le brouillard est soulevé et transformé en stratus) et le ciel clair : c’est pourquoi après sa disparition, en milieu de matinée, le temps est beau pour le reste de la journée. Quand les nuits sont longues, en automne et en hiver, il peut persister plusieurs jours de suite.
Brouillard d’advection
Un autre brouillard, d’advection (inverse de la convection, par déplacement d’air dans le sens horizontal), se forme lorsque la différence de température entre la terre et l’eau est très marquée (au moins 10 degrés d’écart). Ce brouillard se transforme parfois en bruine. Il résulte de la condensation d’une masse d’air chaud et humide passant sur une surface froide — un lac ou une rivière— dont on a l’impression que les eaux « fument ». Il est presque permanent sur les bancs de Terre-Neuve. Dans nos régions, le brouillard d’advection est plus fréquent en hiver qu’en été, et concerne principalement les endroits où règne un fort courant, car ce brassage entraîne souvent la remontée d’eaux froides. Il apparaît à n’importe quelle heure, le plus souvent à la fin d’une chute de pluie, en hiver. Au- dessus des terres, il tend à se dissiper dans la journée avec le réchauffement du sol, pour se reformer la nuit. En cas d’augmentation du réchauffement diurne, ou lorsque le vent se lève, la couche de brouillard s’élève pour se transformer en stratus. C’est un phénomène similaire que l’on observe l’été, lorsqu’une averse soudaine tombe sur une route chauffée par le soleil.
Brouillard marin
Appelé aussi côtier, le brouillard marin est fréquent en mer quand de l’air chaud et humide se déplace au-dessus d’un courant froid. Il se forme souvent en fin de matinée lorsqu’il fait beau. L’apparition de la brise de mer, pendant l’inversion, provoque un peu de turbulence, qui crée la condensation de la vapeur d’eau. Cela ne se produit que l’été, en situation anticyclonique, avec une masse d’air très humide. Ainsi l’air chaud et humide du Pacifique transporté par le vent vers la côte californienne forme un brouillard quasi permanent au large de San Francisco, au contact du courant froid qui longe la côte. Le brouillard d’évaporation apparaît à l’inverse du précédent lorsqu’une masse d’air froid arrive sur une étendue d’eau plus chaude.
Brouillard de détente
Il résulte d’une baisse de pression ; on l’appelle aussi «brouillard de pente».
Vidéo : Le brouillard
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le brouillard