Les eaux de la discorde : La dimension internationale
La dimension internationale
Les trois registres conflictuels, l’opposition entre rives, l’opposition amont-aval et l’incompatibilité des usages, se retrouvent à l’échelle internationale avec, le plus souvent, des dimensions et une acuité qui peuvent être dans l’immédiat ou le terme génératrices de conflits avérés. Ceux-ci peuvent être regroupés autour de trois thèmes, la frontière, la position amont-aval et la relation entre forts et faibles.
Reste à savoir si le partage d’un bassin fluvial entre plusieurs Etats constitue de façon inéluctable une donnée conflictuelle. Posée en fonction de la conjoins rare actuelle, la réponse peut être négative, car les cas ne manquent pas de bonnes relations apparentes autour du partage des eaux. Dans cet ordre d’idées, on peut évoquer le Rhône franco-suisse ou les fleuves que se partagent les Etats- Unis et le Canada, Yukon, Fraser, Columbia et Saint-Laurent. On constate cependant que dans ces divers cas comme dans tous ceux qui pourraient être évoqués, la gestion de l’eau dans un cadre international est toujours régie par des contrats précis, que ces contrats ont souvent été remis en question et renégociés i l’occasion de changements techniques ou autres, et que les règlements d’usage n’ont été définis que pour des situations conflictuelles.
S’agissant du Rhône à la frontière franco-suisse, J.-P. Bravard a montré ce que pouvait être le niveau d’incompréhension entre Suisses et Français, ces derniers – en situation aval – s’étant longtemps plaints de subir une politique de stabilisation du niveau lacustre qui accentuait leurs problèmes d’étiages et de crues.
On tiendra donc pour acquis que tout fleuve international a été, est, ou sera le cadre de situations conflictuelles portant également sur la terre et sur l’eau. Ce constat n’implique pas une dramatisation systématique du problème, mais il incite à prendre en compte les processus juridiques de conciliation qui ont fait leurs preuves dans certains cas et sont susceptibles d’application dans d’autres.
Rive gauche-rive droite: des frontières difficiles
Il fut un temps où la frontière était une « marche », c’est-à-dire un espace mal défini et peu contrôlé par le moyen de « places » tenues par l’une ou l’autre des puissances frontalières, ces places commandant des territoires imbriqués . Avec l’avènement des cartes, divers repères commodes furent mis en évidence, entre autres les axes fluviaux et les lignes de crêtes qui coïncident avec les limites de bassin. Ces traits marquants de l’espace, jusqu’alors ignorés, furent donc utilisés de plus en plus souvent, avec pour effet premier de séparer des groupes qui jusqu’alors étaient unis par l’axe fluvial. Le fleuve en tant que frontière est donc, sans qu’il y ait de règle générale, de conception assez récente et sa reconnaissance ne va pas de soi. Il suffit sur ce point de rappeler la formule allemande selon laquelle le Rhin est un fleuve allemand mais pas une frontière allemande : der Rhein deutscher Strom nicht aber deutsche Grenze. Un axe culturel donc, plus qu’une ligne de séparation.
Parmi les frontières définies par des limites de bassins, on retiendra à titre d’exemples la frontière franco-italienne ou la frontière tchéco-polonaise. Parmi celles qui suivent en partie un axe fluvial le Rio Grande ou le Sénégal .
L’examen de la carte amène toutefois à souligner deux caractéristiques essentielles dans ce dispositif : d’une part, ce sont souvent des affluents qui jouent le rôle de frontière, comme dans le cas du bassin supérieur de l’Amazone ; d’autre part, la plupart des grandes vallées fluviales, à l’instar du Rhin ou de l’Amour, ne jouent le rôle de frontière que sur une partie de leur cours. Etant entendu que les situations ne sont jamais simples, il importe d’opé¬rer la distinction entre les frontières qui suivent soit une ligne de crête soit un axe fluvial, frontières qui seront seules prises en compte dans l’immédiat, et les frontières qui barrent un fleuve et instaurent une partition du type amont- aval. Quelques cas exemplaires peuvent être évoqués en fonction de la gravité des affrontements frontaliers sur les axes fluviaux mais il est permis, en tout état de cause, de s’interroger sur l’efficacité matérielle de telles frontières. L’expérience montre qu’en temps de guerre il n’existe guère de fleuve infranchissable et qu’en temps de paix le rôle dissuasif de fleuves comme le Rio Grande est très relatif.
Le Brésil et la frontière amazonienne
L’Amazone est longtemps restée un espace mythique, Eldorado pour les uns, enfer vert pour les autres, en tout cas un espace en quête de frontières, encore que le traité de Tordesillas eût partagé le monde, Amazonie comprise, entre Espagnols et Portugais, dès 1494. La frontière courait alors du Nord au Sud en passant par Belem et l’essentiel de la cuvette amazonienne était censé relever de la couronne d’Espagne. Les missionnaires et soldats portugais n’en remontèrent pas moins l’Amazone et ses affluents, cependant que les Espagnols en descendaient le cours. Le tracé actuel des frontières brésiliennes reflète les modalités de cet affrontement : les Brésiliens ont pu atteindre la ligne de crête des monts Tumuc Humac au contact des trois Guyanes française, hollandaise et britannique ; ils ont atteint également la ligne de crête séparant l’Amazone de l’Orénoque, le Casiquiare restant au Venezuela, et retrouvé les limites du bassin à hauteur du Rio Negro. Plus à l’Ouest, les tracés frontaliers passent par des postes affrontés sur le réseau amazonien, jusqu’au Gapore dont le lit fixe la frontière avec la Bolivie.
Pour complexe qu’elle soit, cette frontière n’en témoigne pas moins par ses tracés successifs, d’une politique extrêmement volontariste. Il ne faut pas oublier que jusqu’à l’arbitrage de 1900, la France revendiquait l’espace compris au Sud et à l’Ouest de l’Oyapoc, jusqu’au Rio Branco ; que le territoire d’Acre compris entre le Mato Grosso et le Gapore a été soustrait à la Bolivie et que cette annexion n’a été reconnue qu’en 1903 ; qu’au niveau de la Colombie et du Pérou, la frontière a été reportée à plusieurs reprises vers l’amont, sous la poussée des seringueiros et avec l’appui d’une diplomatie très active, pour ne pas dire agressive.
La volonté d’occuper sinon la totalité du bassin, du moins l’essentiel de la cuvette amazonienne reste une constante et aujourd’hui encore, la politique de l’organisme d’aménagement en charge de la région, le Polamazonia, est moins regardante sur les modalités parfois discutables de l’occupation des lieux, que sur le fait d’occupation en soi. La constance de cette politique de présence plus
active que dense, s’appuyant sur le contrôle des cours d’eau, l’ébauche d’un réseau routier et la présence de l’armée, est d’autant plus étonnante qu’elle intéresse un espace vide sans logique autre que l’hydrographie.
Gabcikovo : mort d’un projet
Le temps du COMECON, organisme de planification à l’échelle de l’Europe socialiste, fut aussi celui des grands travaux par lesquels l’homme était cense améliorer la nature. S’agissant du Danube, un projet diligenté par l’energoproject soviétique (faut-il rappeler que l’URSS était une puissance danubienne puisqu’elle contrôlait la branche d’Ismaïla sur le delta?) établit à partir de 1956 un plan d’aménagement qui devait rendre le Danube accessible aux convois poussés de 8 000 tpi et aux automoteurs de type volgien (5 000 tpi jusqu’au niveau de Bratislava. La construction de cinq ouvrages était préue entre la frontière autrichienne et le delta du Danube, soit un barrage entre Hongrie et Tchécoslovaquie, Gabcikovo, un barrage servant à la régulation aval en territoire hongrois, Nagymaros, deux barrages au niveau des Portes de fer, un barrage de dérivation vers la Moldavie à hauteur d’Ismaïla. Par la suite, ce système devait se raccorder au Rhin-Main-Danube austro-allemand.
La mise en œuvre de Gabcikovo, approuvée par les Hongrois et le> Tchécoslovaques dans le cadre d’un traité signé en 1977, à la suite de longues et difficiles négociations, fut dénoncée unilatéralement par les Hongrois en 19S9 alors que l’ouvrage de dérivation implanté à Dunakiliti était pratiquement achevé. S’agissant d’un ouvrage construit sur un fleuve soumis au droit international, cette rupture apparut comme l’un des temps forts dans la décomposition du système socialiste, sans pour autant que cette dénonciation unilatérale soit acceptable pour la partie slovaque.
Parmi les raisons qui peuvent expliquer cette rupture, le point de vue technique n’est pas négligeable en raison des dimensions et de l’insertion spatiale du projet : un barrage à Dunakiliti créant une retenue enserrée dans un système de digues jusqu’au niveau de Bratislava, un canal de dérivation court-circuitant le Danube puis empruntant son lit canalisé et relevé jusqu’au bloc usine-écluse de Gabcikovo et une centrale de compensation à Nagymaros. La complexité de cet ouvrage de basse chute d’une capacité de 720 MWe pouvant produire 2 600 GWh/an dépassait les moyens des deux partenaires qui durent faire appel à des opérateurs soviétiques et autrichiens pour résoudre de multiples problème allant de la préservation des nappes à la construction de turbines géantes.
Au-delà de ces difficultés qui amenèrent très vite les Hongrois à demander dans un premier temps un report du projet, se trouvent des divergences d’intérêt. Pour les Soviétiques, l’ouvrage était la garantie d’un accès fluvial jusqu’au cœur de l’Europe et renforçait leur poids politique au contact des deux Europe* communiste et libérale. Pour les Tchécoslovaques, l’intérêt était d’abord énergétique, mais la retenue de Bratislava pouvait être également l’amorce d’une liaison navigable inter bassins Danube-Morava-Oder-Elbe. La partition entre Tchèques et Slovaques renforça ces derniers dans leur attitude volontariste.
Pour les Hongrois, ces intérêts étaient loin de compenser les retombées négatives de l’ouvrage, à commencer par l’impact écologique. Le secteur aménage correspond en effet à un vaste cône sur lequel le fleuve tresse plusieurs lits relies entre eux par un lacis de faux-bras. Même après les aménagements du xixe siècle, ce dispositif permet d’alimenter une puissante nappe d’eau filtrée qui dessert Budapest. De plus, cet espace amphibie abrite l’une des plus belles forets alluviales d’Europe. Enfin, le canal dérivait les eaux en territoire slovaque, laissant le Danube hongrois à sec. Derrière cet argumentaire conforté par les scientifiques et largement diffusé dans une opinion très sensible aux problèmes environnementaux, deux arguments occultés mais présents à l’esprit de tous les Hongrois : leur passivité ou leur refus allait à rencontre d’une position officielle qui défendait « l’indéfectible amitié unissant les peuples russe et hongrois » ; surtout, ils voyaient dans le canal une barrière les séparant de la forte minorité magyare qui occupe la rive gauche.
C’est sans doute au niveau de cet irrédentisme latent qu’il faut rechercher la raison véritable d’une rupture dont les conséquences empoisonneront longtemps les relations de voisinage entre les deux pays. Dans l’immédiat, il n’y eut ni guerre ni violences mais recours à la Cour Internationale de Justice de La Haye. Actuellement, les Slovaques achèvent un projet croupion réduit i un barrage de dérivation en territoire slovaque et un canal de dérivation aboutissant à Dunakiliti aménagé en chute. Il n’est plus question du projet de Nagymaros.
Le Sénégal : aménagements communs et frontières culturelles
Techniquement parlant, les aménagements du Sénégal sont opérationnels : k cours du fleuve est régularisé à hauteur de 300 m /s par la retenue de Manantax (16 km3) ; ce réservoir alimente une centrale électrique dont le courant don desservir en priorité la vallée ; le fleuve est navigable et il sera sans doute navigué lorsqu’une chaîne d’installations portuaires permettra de remonter jusqu’i Kayes ; le barrage anti-sel de Diama prévient la remontée de la langue salée. Les périmètres irrigués se développent difficilement, mais cela n’a rien d’étonna-ir dans un pays pauvre et dépourvu de traditions hydrauliques. S’agissant d’un fleuve international, des structures associant les trois Etats ont été mises en place. Organisation de Mise en Valeur de la Vallée du Sénégal (OMVS) et Agence de Gestion des Ouvrages Communs (AGOP) pour l’essentiel. Enfin, les relations entre États ont été définies par plusieurs conventions dont les plus importante remontent à 1972 et 1978. Seule ombre au tableau, la Guinée ne s’est pas associée aux trois autres États, Mali, Mauritanie et Sénégal, mais les statuts prévoient son éventuelle entrée dans le système. Le programme de mise en valeur semble donc se dérouler au mieux dans un cadre juridique et technique dûment approprié.
Il existe cependant quelques ombres au tableau. Le Mali, par exemple, souhaiterait que l’énergie produite sur son territoire serve moins à l’alimentation des pompes électriques sur les périmètres irrigués, qu’à la mise en place d’une industrie métallurgique lui permettant de valoriser ses ressources minières. Par ailleurs, les écologistes pensent le plus grand mal du barrage anti-sel de Diama qui provoque l’hydromorphie de la section amont et l’effondrement des nappes dans le delta. Enfin, les économistes s’inquiètent à bon droit de l’écart existant entre la réalisation de périmètres au rythme de 4 000 hectares par an et un programme qui prévoit rien moins que l’irrigation de 375 000 hectares (240 000 au Sénégal, 126 000 en Mauritanie, et 9 000 au Mali), ce qui laisse entendre qu’il ne sera achevé que dans un siècle.
Le recoupement de ces multiples donnés laisse entrevoir au-delà de réelles difficultés un succès final qui devra sans doute beaucoup à la crise climatique que connaît le Sahel. Mais on ne peut qu’être inquiet à l’évocation des événements d’avril 1989. À cette date, comme il arrive souvent en cas de sécheresse et selon une tradition d’accueil et de solidarité bien établie, des troupeaux mauritaniens traversent le fleuve pour trouver des pâturages en rive gauche. Mais la tradition se dévoie, lorsque des troupeaux trop nombreux épuisent les maigres pâturages sénégalais et que les bergers maures poussent devant eux un bétail qui confond pâturage et rizière. Voilà pourquoi, le 9 avril, les habitants sénégalais de Diawara entreront en conflit avec les nomades mauritaniens. Suivront, le pillage des boutiques maures à Dakar, le massacre d’environ 200 Sénégalais à Nouakchott et sur les bords du fleuve, des couvre-feu, des expulsions réciproques, et finalement un arbitrage du roi Hassan II. Depuis, la collaboration internationale se fait difficile et les Mauritaniens freinent le projet – au demeurant sujet à controverse – de remise en eau de la vallée du Ferlo (Sénégal) en évoquant l’article 4 de la convention de 1972, selon laquelle « aucun projet susceptible de modifier les caractéristiques du régime du fleuve, ses conditions de navigabilité, d’exploitation agricole ou industrielle, l’état sanitaire des eaux, les caractéristiques biologiques de sa faune ou de sa flore, son plan d’eau, ne peut être exécuté sans avoir été au préalable approuvé par les États contractants après discussion et justification des oppositions éventuelles ».
Au-delà des faits, un double constat. Tout d’abord, le fleuve ou plus exactement sa zone ripuaire est un axe pour un groupe à peu près homogène sur les deux rives du fleuve : les hommes sont Wolofs, Toucouleurs, voire Harattins mais tous sont agriculteurs, les Peuls combinant seuls élevage et agriculture. Un axe unitaire donc, alors qu’au plan politique le fleuve est une frontière entre deux Etats qui se réclament de deux cultures opposées, pasteurs nomades d’un côté, agriculteurs sédentaires de l’autre, et de deux groupes ethniques qui n’ont jamais eu de contacts faciles. À partir de ce constat, les événements d’avril 1989 prennent une autre dimension : les antagonismes sont fondamentaux, la frontière correspond à un front ethnoculturels et l’eau est un bon prétexte à querelle du fait de sa valeur symbolique forte dans un pays sec.
Conflit de civilisations, conflit d’intérêts: le contrôle du Chatt el-Arab
En fixant les frontières fluviales dans l’axe des thalwegs, le droit international laisse entendre que les eaux sont également partagées entre les riverains. Il arrive cependant que l’un d’eux introduise des clauses d’inégalité. Ce fut notamment le cas de la France qui obtint dans le cadre du traité de Versailles, et pour un temps, le contrôle des eaux du Rhin aux fins d’exploitation hydroélectrique et d’aménagement de la voie navigable. La protection des intérêts anglais valut i l’Irak des prérogatives de même ordre dans le cadre du traité anglo-turc de 1913. lequel fixait la frontière au niveau d’étiage sur la rive iranienne et conférait de fait à l’Irak le contrôle de la navigation fluviale et maritime, contrôle que l’Iran revendiquait également. Il est bien évident que derrière ce conflit se trouvaient des intérêts pétroliers qui n’ont cessé de s’amplifier avec le temps, mais il importe également d’observer que le litige était plus ou moins avéré depuis l’arrivée des Turcs en Mésopotamie. Les enjeux ne manquent pas en effet autour de cette brève frontière, unique débouché de la Mésopotamie sur le golfe Persique et l’Orient et quelque peu marginale par rapport à l’Iran, mais aussi couloir d’échanges commerciaux et culturels d’une rare intensité à toutes les époques. Les relations entre les deux pays riverains sont d’autant plus difficiles, que si l’un est arabe et sunnite, l’autre persan et chiite, les marais qui enserrent le Bahr el- Ghazal sont occupés par des Arabes qui sont de confession chiite, donc proches des uns par la langue et des autres par la religion.
Dans ce contexte tendu, la guerre qui opposera l’Iran à l’Irak de 1980 à 1998 et qui s’achèvera avec l’acceptation par les deux parties de la résolution 598 de? Nations Unies rétablissant la frontière dans l’axe fluvial et garantissant son statut international, ne constitue que l’ultime épisode sous forme de conflit ouvert, d’un long conflit latent. Celui-ci trouve son origine dans l’accord de 1937 qui donne à l’Irak le contrôle des eaux. En 1959, cet accord sera abrogé de façon unilatérale par le chah et en 1971, l’Iran occupera les trois îlots qui permettent de contrôler le détroit d’Hormuz et donc de bloquer éventuellement l’accès au Chatt el-Arab. L’action de l’Opep en 1975 et le traité de réconciliation de 19-c amèneront une certaine détente qui prendra fin avec l’avènement de b République islamique et la volonté affirmée de l’Iran de reprendre le contrôle du Chatt el-Arab. Lé conflit entraînera entre autres conséquences, la destruction des marais qui furent le théâtre d’une longue bataille et leur « réaménagement » par drainage et creusement d’un canal. Du point de vue irakien, la guerre n’aura donc pas été vaine en dépit de son coût : 300 000 morts irakiens et 400 000 morts iraniens. Le conflit n’est peut-être pas clos.
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