Qu'est-ce que le petit âge glaciaire PAG ? Qu'appelle-t-on hyper-PAG ?
Le petit âge glaciaire PAG
On appelle « petit âge glaciaire » une période assez longue (1303-1859 ou tout simplement 1300- 1860) faisant suite, en Europe du moins, à un petit optimum médiéval (POM) du climat. Le PAG lui- même, d’après les travaux de C. Pfister, commencerait à partir de 1300/1303. On le connaît grâce aux datations dendrochronologiques qu’ont obtenues les glaciologues suisses, notamment Holzhauser, à proximité des glaciers d’Aletsch et de Gorner. Nous manquons malheureusement de données semblables pour la vallée de Chamonix, si l’on met à part quelques traditions orales et une datation den- drologique qui fut obtenue en zone chamoniarde il y a plusieurs années. Le premier maximum des glaciers alpins (l’allongement notable de leurs langues terminales) se produit au cours du XIVe siècle et ce
jusque vers 1380 : faut-il déjà parler d’un initial « hyper-PAG » ? Cette poussée est suivie par un léger recul de ces grands appareils, alias « géants des Alpes », au cours de la première moitié du XVe siècle, avant une nouvelle avancée, peu impressionnante il est vrai, pendant la seconde moitié du Quattrocento. Du reste, ce recul s’inscrit à l’intérieur des limites du PAG : jamais, en cette fin du Moyen Âge, ne seront retrouvés « vers le haut des Alpes » les minima très accentués qui seront enregistrés à la fin du xx6 siècle dans ces mêmes glaciers. Le « beau xvie siècle » se caractérise par une situation d’iceux quelque peu en retrait, avec même un assez fort recul après 1540, dû à une certaine douceur du climat entre 1500 et 1560, qu’a bien démontrée C. Pfister. En revanche, la période classique du PAG se situe après 1560, plus encore après 1570 : on enregistre alors une forte poussée des glaciers alpins, du fait d’un régime assez fréquent d’étés dépressionnaires et pourris défavorables à l’ablation des glaces, mais aussi d’hivers froids et probablement fort neigeux. Cette poussée glaciaire culmine une première fois pendant les années 1590, au cours desquelles les glaciers de la région de Chamonix et Grindelwald culbutent des chapelles et des hameaux situés en position quasi frontale et marginale. On sait de source sûre que lors de cette période la Mer de glace était visible depuis Chamonix, ce qui ne sera plus le cas après 1860-1870,
quand elle commencera à se réfugier derrière les reliefs du Montenvers. Ce qu’il est convenu d’appeler « premier hyper-PAG » se situait entre 1570 et 1630 pour les températures ou 1570-1640 pour les glaciers dilatés. À partir de cette date (1640), les glaciers chamoniards, et surtout le glacier inférieur de Grindelwald, amorcent un léger retrait, qui reste cependant, lui aussi, dans les limites très étoffées du PAG. Après 1640, si Yhyper-PAG semble derrière nous, on est toujours dans le simple PAG. La notion de variabilité s’impose donc. Des pointes glaciaires- alpines maximales, quoique moins marquées qu’entre 1590 et 1640, se retrouvent vers 1670. Ensuite, vers 1720, après 1740, peu après 1770, on assiste à de nouvelles poussées ; et l’on peut parler ensuite d’un second hyper-PAG entre 1815 et 1859- 1860. Ce second hyper-PAG, depuis Louis XVIII jusqu’au Napoléon III des dix premières années, serait surtout dû à des hivers très neigeux et (quand même) à quelques étés frais del812àl817, etc.).
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