Anticylone contre dépression
L’atmosphère est constamment déséquilibrée par les différences de pression entraînées par les différences de température.
C’est le rééquilibrage, vers lequel tendent toutes choses, qui produit le vent, de même que la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur d’une maison crée un vent que nous appelons «courant d’air».
En théorie, le vent arrive des hautes pressions (anticyclone) pour se diriger vers les basses pressions (dépression). Un anticyclone se caractérise par une pression maximale au centre de l’ordre de 1 020 à 1 050 hectopascals, diminuant vers la périphérie. Pour une dépression, c’est évidemment l’inverse: la pression est minimale au cœur (inférieure à 1 000 hectopascals) et augmente vers l’extérieur.
Hautes et basses pressions
L’air au centre d’un anticyclone
Descend vers la surface, subissant une compression et donc un échauffement. Au sol, l’air s’écoule du centre vers l’extérieur, dévié en un mouvement circulaire. La circulation des vents s’effectue donc dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord.
L’échauffement du courant d’air descendant au centre limite la probabilité de formation de nuages, c’est pourquoi les anticyclones sont souvent associés à un temps clair et ensoleillé. Des anticyclones stationnaires engendrent de temps à autre de longues périodes de beau temps accompagnées de températures extrêmes – canicule et sécheresse l’été, froid glacial l’hiver. Les dépressions circulent quant à elles à longueur d’année au niveau de 50 degrés de latitude, un peu plus haut en été, plus bas en hiver.
Anticyclones et dépressions
déplacent ainsi les masses d’air, et celle qui nous survole à un moment donné détermine le temps qu’il fait. La prévision consiste donc à savoir comment elle va évoluer, et laquelle va lui succéder.
En connaissant le sens du vent on obtient ainsi une première indication quant à l’évolution du temps à venir, en localisant les deux grandes masses d’air les plus proches.
De façon générale, l’anticyclone apporte du beau temps (sec mais pas forcément chaud) ; la dépression crée des perturbations associées à un temps maussade, avec des précipitations abondantes.
Ce n’est pas toujours aussi systématique, car en hiver une inversion de température dans un anticyclone peut donner du brouillard et des nuages stratiformes persistants.
Açores contre Islande
Pour ce qui nous concerne, il faut prendre en compte deux « centres actifs » quasi permanents sur l’Atlan- tique, qui dirigent en quelque sorte le climat de l’Europe occidentale : un anticyclone dit des Açores (positionné en fait au milieu de l’Atlantique, vers 30 degrés de latitude) et une dépression dite d’Islande (positionnée plutôt au sud du Groenland, vers 60 degrés de latitude).
Un troisième larron, situé sur le conti nent eurasien (puisqu’il se déplace entre la Scandinavie et la Sibérie), vient troubler le jeu en prenant deux visages : un anticyclone en hiver, une dépression en été.
D’autres petites dépressions apparaissent en des points particuliers de la mer Méditerranée, notamment aux Baléares et dans le golfe de Gênes.
Entre l’Islande et les Açores
Le vent souffle ainsi en laissant la dépression sur sa gauche, et il s’ensuit un flux d’ouest dominant.
Les positions respectives de ces trois centres déterminent le temps de l’Europe occidentale. Car au lieu d’aller directement des hautes vers les basses pressions, le vent laisse les dépressions sur sa gauche (règle de Buys-Ballot). C’est ce vent dévié (dit « géostro- phique») qui explique que le flux dominant soit orienté à l’ouest.
Notre météo
Dépend donc beaucoup de la position de l’anticyclone des Açores, qui ne dépasse généralement pas le 45e parallèle, alors que la zone dépressionnaire d’Islande peut descendre très bas en latitude.
La position et l’importance respectives de l’anticyclone des Açores et de la dépression d’Islande déterminent la hauteur à laquelle se rencontrent les masses d’air polaire et les masses d’air tropical.
Cette zone de conflit est le lieu de naissance des perturbations : on Tappelle front polaire.
Les systèmes frontaux sont bien visibles sur les images des satellites météo : ils ont une forme de «lambda», surmonté d’un enroulement.
Les dépressions se creusent à la jonction du front froid avec le front chaud. Tournant autour de la dépression d’Islande d’une part, de l’anticyclone des Açores d’autre part, les masses d’air sont séparées par le front polaire.
La limite serait stable si les deux flux étaient constants, ce n’est pas le cas. L’un ou l’autre l’emporte, la limite ondule, s’amplifie, et le tout se déplace. Au sol, l’observateur voit passer un front chaud puis froid, plus ou moins alternés, les conditions de température et d’humidité donnant naissance à tous les phénomènes météo possibles.
Les COURANTS PERTURBÉS
Circulent d’une façon générale, à la bordure des anticyclones.
Disposés en guirlande tout autour de la Terre, ils forment une série quasi permanente d’une quinzaine de centres d’action.
Si la Terre était homogène (avec un océan ou un continent unique recouvrant toute la surface) les choses seraient simples.
Mais leur répartition inégale et de nombreux effets perturbateurs (volcans, industries, urbanisation, lacs artificiels, forêts déboisées, etc.) rendent les mouvements atmosphériques complexes, et par conséquent imprévisibles.
En HIVER, l’anticyclone des Açores est bas en latitude (il ne dépasse guère le 40e parallèle) ce qui permet à la zone dépressionnaire d’Islande de s’aventurer vers le sud. Le front polaire est alors situé à nos latitudes.
L’affrontement des masses d’air y crée des perturbations qui, emportées dans le courant général d’ouest, atteignent fréquemment les îles Britanniques et la France. On parle alors de régime perturbé d’ouest.
Mais l’hiver n’est pas pour autant une suite continue de tempêtes. Il arrive que l’anticyclone sibérien s’étende jusqu’à nos régions, déviant alors les perturbations vers le sud ou vers le nord, en nous faisant bénéficier d’un beau temps, sec et froid.
En ÉTÉ, l’anticyclone des Açores s’étend vers le nord et la zone dépressionnaire d’Islande est très élevée en latitude, si bien que les perturbations du front polaire sont rejetées au-delà du 60e parallèle. Elles défilent entre le Groenland et la Scandinavie sans nous atteindre.
On se trouve alors en régime anticyclonique, mais il ne fait pas pour autant toujours beau en été.
Il arrive, certains étés, que l’anticyclone ne monte pas aussi haut que d’habitude. On parle alors d’été « pourri » car le front polaire reste bloqué à nos latitudes.
Vidéo : Anticylone contre dépression
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Anticylone contre dépression